Déconstruction ? le mot est à la mode mais n'est pas dépourvu d'ambiguïtés. Habillage euphémique d'une pratique ancienne, la démolition, dont la brutalité s'abat plus souvent qu'à leur tour sur les maisons du peuple, il sert aussi à désigner un ensemble de processus, a priori vertueux, de sauvegarde, tri et recyclage des matériaux. Derrière l'ambiguïté et les glissements de sens, il y a la réalité d'un outil de communication destiné à faire acceptter des choix d'aménagement dont la finalité ultime reste la création ou la restauration de valeur foncière ou immobilière. Au rebours de cet exercice d'illusionniste, le présent ouvrage entend prendre le mot de déconstruction au sérieux. Les enjeux contemporains nous y invitent. Si l'horizon du présent et de l'avenir des villes reste indexé sur le récit enchanté (ou angoissant...) du devenir métropolitain, une autre réalité s'impose à bas bruit, celle de la décroissance démographique que la scénarisation parfois racoleuse du déclin des villes de la "Rust Belt" américaine contribue paradoxalement à occulter. Loin de constituer une exception spectaculaire, le rétrécissement urbain tend à discrètement se banaliser et à devenir l'ordinaire de nombre de villes de taille et de nature diverses. Dans ce contexte, la déconstruction entendue comme la réduction raisonnée du volume bâti, peut ouvrir sur l'opportunité de reconfigurer positivement des espaces urbains souvent hâtivement et négligemment construits, au bénéfice des habitants encore là. La déconstruction s'affirme alors comme une autre manière de faire la ville, soucieuse de la qualité de vie de ceux et celles qui l'habitent et la pratiquent quels qu'ils ou elles soient. Ce sont les perspectives de cette forme de réactualisation du droit à la ville que se propose d'explorer l'ouvrage en croisant les contributions des chercheuses et chercheurs avec les témoignages des acteurs/actrices et praticiennes et praticiens. Revisitant les démolitions de "tours et de barres HLM" au prisme de l'expérience des bailleurs sociaux en contexte détendu, explorant les choix et les logiques de quelques opérations pionnières dans l'urbain décroissant, portant un regard critique sur les limites et contraintes des pratiques de déconstruction raisonnée pour déboucher enfin sur la relation d'une expérience de mise en application de la réflexion sur la décroissante dans l'enseignement du projet, l'ouvrage entend entrainer ses lectrices effecteurs sur les chemins incertains d'une manière inédite de penser et faire la ville, susceptible de répondre avec justice et justesse aux défis du monde qui vient.

(Dé)construire la ville - Les villes en décroissance, laboratoires d'une production urbaine alternative

Les HLM, un patrimoine ? L'idée n'est pas aussi saugrenue qu'il y paraît. Ainsi, dans le département de la Loire, certains bâtiments sont bien identifiés, comme l'Unité d'habitation Le Corbusier, à Firminy, qui figure sur la liste des monuments historiques, tandis que d'autres sites font l'objet d'une légitimation nationale, comme le Grand ensemble de Beaulieu - Le Rond-Point, à Saint-Etienne, labellisé Patrimoine du XXe siècle en 2003. Mors pourquoi ne pas s'intéresser aux formes plus modestes ou moins connues de ce patrimoine quotidien ? Publié à l'initiative de l'Association des maîtres d'ouvrage sociaux de la Loire avec le concours de l'Association régionale des organismes HLM de Rhône-Alpes, ce livre entend contribuer à la valorisation de cet héritage original et accompagner la démarche de reconnaissance engagée. Rédigé par Pierre Gras, Rachid Kaddour et Catherine Payen, il comporte une mise en perspective historique et architecturale, croisée avec un ensemble d'entretiens menés auprès d'habitants du parc d'habitat social, et un regard plus subjectif sur le patrimoine ligérien sous la forme d'un portfolio et d'une " balade urbaine " illustrés par Serge Mouraret.

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