Deux narrations menées parallèlement par deux auteurs très proches et très différents : Joanna Concejo, connue mondialement pour ses illustrations (Un prince à la pâtisserie, Une âme égarée), originaire des terres slaves, des lacs et des forêts de Poméranie, en Pologne, et Rafael Concejo, écrivain aux racines latines, qui vient des montagnes d'Espagne.

Ne le dis à personne

Les Visages du lointain est un catalogue qui rassemble une trentaine de dessins réalisés par Joanna Concejo pour son exposition au Musée d'art et d'histoire - Hôtel Beurnier-Rossel - à Montbéliard, accompagnés de textes poétiques de Rafael Concejo. Des figures de la famille bourgeoise ayant vécu dans cet hôtel particulier du 18e siècle ressurgissent, imbriqués dans des décors végétaux flamboyants. Les collections, le mobilier, l'artisanat et le patrimoine naturel donnent le ton d'une poésie entre étrange et merveilleux.De magnifiques illustrations délicates et poétiques.

Les visages du lointain

Lignes nues

Transparences se veut un lien entre le concret et l'abstrait. L'importance de cette liaison, fait que chaque être, chaque objet apparaît bifide, à la fois de clarté et d'obscurité, de présence et d'absence. Transparences révélerait en quelque sorte le visible de l'invisible, conduisant à la méditation, au vide consenti, niant toute dimension, toute limite temporelle au profit de l'espace, un espace qu'aiguise la suppression de la ponctuation dont la régularité et l'intensité auraient risqué de rompre telle transparence. C'est alors qu'il convient de noter la part majeure du silence dans cette parole poétique — impression renforcée par la sobriété du texte — un silence habité, gestatif. La page n'est rien d'autre qu'un "silence écrit" ! Ce qui frappe aussi dans ce travail, c'est la force de la matière, une matière vive, sensible, spiritualisée qui retourne à ses sources, s'approche elle aussi de la transparence : "Dans la profondeur du tiroir/L'ancien lit d'une rivière." Sans cesse l'oeil du poète confronte l'opacité à la fluidité, les apparences — voire les faux-semblants — de la réalité au pressentiment, à l'irréel, cet "irréel intact" inspiré de René Char. Chantal Danjou

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