Il y a chez Raymond Jean une manière d'écrire qui donne l'impression que le cours des événements est aussi naturel que celui de la rivière vers la mer. Et c'est pourquoi ici, conduits par une écriture flexueuse et d'apparence innocente, nous tombons tête la première dans le piège de l'insolite et nous rendons aux exigences des personnages de ces récits : des femmes qui laissent dans leur sillage un parfum où la pointe de soufre ne passe pas inaperçue. C'est dans le souvenir que ces contes d'humeur qui ont séduit l'imagination basculent soudain, laissant planer l'incertitude quant à la réalité des événements de notre propre vie.

Un fantasme de Bella B. et autres récits

cafetière

Bibliothèques, une nouvelle génération - Dix ans de constructions pour la lecture publique

La fille de Mme Bovary, Berthe, orpheline, est ouvrière dans une filature normande. le jour de ses 20 ans, Napoléon Homais, le fils du pharmacien du roman, lui remet un exemplaire de « Madame Bovary ». Bouleversée, elle se rend chez Gustave Flaubert pour lui demander des comptes

Mademoiselle Bovary

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Source des regards

Ronde, superbe, brillante, la cafetière de Saint-Florin trône fièrement derrière le tiroir-caisse du bar-tabac. Amélie est belle, et elle le sait. Le regard des hommes sur ses courbes la rassure. Heureusement, son Lucien n'est pas jaloux ...Dans ce petit village ensoleillé où fleure bon la lavande, la vie s'écoule, paisible ... Jusqu'au jour où Amélie reçoit avec stupeur une lettre pas du tout anonyme: un certain Jason lui propose cent mille francs pour faire l'amour avec elle! Amélie, affolée, file voir Philomène, la boulangère, son amie. Sans se douter du feu qu'elle vient d'allumer.La garrigue vibre sous le soleil. Les joueurs pointent ou tirent sous les platanes. Les glaçons fondent dans le pastis ... et Amélie ne sait plus à quel saint se vouer. Détraqué? Farceur? Quel est donc ce mystérieux inconnu venu perturber sa vie ?

La Cafetière

Voltaire faisait dire à Pangloss : «Remarquez que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi portons-nous des lunettes.» Nous en portons tous en effet. Le narrateur qui se raconte dans ce récit parle des siennes et essaie, à travers elles, de retrouver un certain nombre de moments de sa vie et quelques-unes de ses visions de l'histoire. Cela ne va pas sans quelque humour et drôlerie, tantôt volontaire, tantôt involontaire. Mais il faut bien reconnaître que les lunettes gouvernent beaucoup de choses dans nos existences, tant dans le domaine de la politique que dans celui de l'amour ou du simple quotidien. Raymond Jean a découvert ici que le genre autobiographique n'était pas nécessairement étranger à la fiction.

Les lunettes

" Il nous faut peu de mots pour exprimer l'essentiel, il nous faut tous les mots pour le rendre réel.
" Paul Eluard.

Eluard

Où est, en vérité, la pornographie, sinon dans les guerres, massacres et carnages qui se déroulent à nos portes, sous nos yeux et avec notre complicité ! tel est le cri que la belle martine martin éprouve le besoin de lancer au jury après avoir soutenu avec succès une thèse de doctorat consacrée à la critique de l'érographie.
 C'est que martine martin sait de quoi elle parle. attachée culturelle auprès de l'ambassade de france dans un pays du moyen-orient, elle a ensuite été envoyée en mission à bagdad au moment même où la tension montait, et s'est retrouvée prise dans le bouclier humain imaginé par saddam hussein à bassora. or ce hasard tragique n'en était pas tout à fait un. car elle n'avait été expédiée en irak que pour soulager de sa présence une ambassade où son allure, sa sensualité et...
 Les ouvrages de sa bibliothèque exacerbaient le désir des uns et l'intolérance des autres. un roman impertinent où drôlerie et gravité, concupiscence et cynisme se mélangent et se répondent au gré d'une écriture complice.

L'attachée

Nerval

Le village

Le clou - Dialogue en sept journées

Pratique de la littérature

Il y a un texte de François, où on peut lire : "C'est dans la mort, qu'il est venu au monde". Je me garderai bien de prendre cette phrase à la lettre, dans son cas. Car tout ce qu'il avait écrit - et parfois publié - sa manière d'être, de vivre, d'aimer, sa culture, sa présence, sa souffrance, tout témoignait qu'il était depuis longtemps « au monde ». Ce n'était pourtant que depuis vingt-sept ans ! Que François Valentin soit mort de la même façon que Nerval, qui était un de ses poètes de référence, n'est sans doute pas un hasard. C'est très précisément un signe. Le signe d'une insistante et redoutable intervention du rêve et du soleil noir dans nos vies... Tout me disait qu'il y avait en lui une douleur... Il lui donnait la main, comme Baudelaire à la sienne, et l'apprivoisait, animal familier... Cette douleur, elle a certainement reçu, dans sa vie, le nom tout simple de l'amour. Mais ni l'amour, ni l'écriture, ne vont sans détresse... Et il a laissé cette ligne manuscrite, d'une encre pâle, un peu tremblée : "Je suis né dans la nuit, je suis mort à l'aube". À l'aube, oui, de sa vie d'écrivain. De poète.

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