Le drame d israel

A l'heure où partout dans le monde les religions monothéistes passent pour être devenues des terreaux d'intégrisme et d'intolérance, il est temps de rappeler que tel n'a pas toujours été le cas.
Le judaïsme, le christianisme et l'islam ont su être des vecteurs d'échange, de créativité et de liberté pour leurs fidèles comme pour les civilisations auxquelles ces religions ont donné naissance. Telle est la conclusion du colloque " Monothéismes et Tolérance " organisé par le Centre International de Recherche sur les Juifs du Maroc dirigé par Michel Abitbol et présidé par Robert Assaraf. Plaçant la révélation divine au centre de leurs systèmes de croyance, le judaïsme, le christianisme et l'islam ont vécu des expériences historiques multiples qui les ont incités à tenir compte des différences existant entre leurs propres fidèles.
Si chacune de ces religions a connu ou connaît encore des phases d'intolérance, celles-ci ont toujours été d'essence politique. Certes, ce sont les " religieux " qui ont inventé les armes idéologiques de l'intégrisme, mais ce sont des politiciens qui en ont fait usage. Comme la liberté qui en est la clef de voûte, la tolérance demeure avant tout un phénomène politique.

Monothéismes et tolérance ; colloque du CRJM

"Ce livre met en lumière de façon saisissante les liens étroits qui ont existes, tout au long des siècles, entre les souverains marocains et la communauté juive peuplant le pays. Les rois de la dynastie alaouite ont constamment protégé leurs sujets juifs, quels que soient les événements politiques, et même dans les heures les plus sombres. Ainsi, Mohammed V, auquel les Juifs marocains vouent un véritable culte, s'opposa totalement à la mise en application de la politique raciale de Vichy. Robert Assaraf décrit également l'évolution du judaïsme marocain, partage, au début des années 60, entre deux tendances : l'une en faveur de l'émigration, l'autre prônant au contraire l'intégration dans un Maroc devenu indépendant. Il décrit les vagues de départs qui suivirent la mort de Mohammed V, en 1961, et qui finirent par vider le royaume de la majeure partie des habitants juifs."Chapitre I. La dynastie Alaouite et les Juifs ---Chapitre II. Mohammed V ---Chapitre III. Les Juifs sous tutelle de la résidence ---Chapitre IV. Vichy : le premier statut des Juifs ---Chapitre V. Vichy : le second statut des Juifs ---Chapitre VI. La lutte pour l'indépendance ---Chapitre VII. Le Maroc indépendant (1956-1961).

Mohammed V et les Juifs du Maroc à l'époque de Vichy

Aujourd'hui, seuls 3 000 Juifs environ vivent au Maroc, sur une terre où leur présence est attestée depuis l'Antiquité. Mais plusieurs centaines de milliers de Juifs originaires du Maroc vivent en Israël, en France, en Espagne, en Angleterre, aux USA et en Amérique du Sud et demeurent attachés à leurs traditions culturelles et cultuelles ainsi qu'à la terre de leurs ancêtres et à ses souverains. Cette dispersion géographique est la conséquence des mutations connues par cette communauté tout au long du XIXe et du XXe siècles et de sa rencontre, parfois douloureuse, avec la modernité. C'est cette histoire que Robert Assaraf retrace dans Une certaine histoire des Juifs du Maroc, vaste fresque qui court de 1860 et de la guerre hispano-marocaine à l'époque actuelle, en passant par l'instauration des protectorats français et espagnol en 1912 et l'accession du pays à l'indépendance en 1956. Replaçant l'évolution de la communauté juive dans son contexte politique, social, économique et culturel, l'auteur analyse en détail la vie intérieure de ce groupe humain et consacre de longs développements à l'attitude des différents souverains marocains envers leurs sujets juifs, une attitude qui permet de faire justice de certains clichés. C'est ainsi que Mohamed V prend la défense des Juifs contre le régime de Vichy cependant que Hassan II consacre toute son énergie à la réconciliation des enfants d'Abraham et à la conclusion d'une paix juste et durable au Moyen Orient, autant de faits qui inspirent l'action de l'actuel souverain, Mohamed VI. Associé de près à de nombreux épisodes de cette histoire, Robert Assaraf livre ici une véritable somme, celle que l'on attendait, sur l'histoire du judaïsme marocain ainsi qu'un témoignage personnel riche en révélations.

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