Considéré comme un "grand flic", Roger Marion a occupé les plus hautes fonctions au sein de la police judiciaire. Au coeur de la lutte antiterroriste, il dévoile enfin les coulisses des grandes affaires.

Raisons d'Etat

Roger Marion n'a jamais laissé personne indifférent en trente-deux années entièrement dédiées à son métier, la police, où il a exercé les plus hautes fonctions, gravissant un par un les échelons de la hiérarchie. Ce grand spécialiste de l'antiterrorisme prendra sa retraite juste avant la parution de l'ouvrage. Ce témoignage est enfin l'occasion pour lui de livrer tous ses secrets.
" Merah n'aurait jamais dû aller jusqu'à la maternelle de Toulouse. Il y avait de quoi l'arrêter bien avant. " ; " Tout est à recommencer dans le Midi. Il faut nettoyer Marseille comme je l'avais fait il y a trente ans, si ce n'est pas déjà trop tard. " ; " Le préfet Claude Erignac est mort pour rien : tout a recommencé en Corse, aujourd'hui comme avant "...
En racontant sa vie de flic, Roger Marion éclaire d'un jour singulier les rapports entre la police, les services secrets, la politique et la presse. Mieux qu'un polar, ce livre raconte un certain système français, où la guerre des polices a pris un jour nouveau et provoque de lourds dégâts que le citoyen peut parfois payer de sa vie. Y compris les enfants. Quand on préfère laisser courir les coupables, plutôt que de les arrêter, au nom de la (dé)raison d'Etat, c'est que quelque chose cloche au quai des Orfèvres ou Place Beauvau. En analysant dans les moindres détails les dernières grandes affaires (de l'arrestation d'Yvan Colonna aux règlements de compte actuels à Marseille), Roger Marion nous livre l'autopsie incroyable du mal qui ravage la Corse et le Sud de la France, et qui n'a pas uniquement à voir avec la Mafia. Toutes les strates de l'Etat sont concernées (gangrenées?) : la police, la justice et, bien sûr, la politique !

Raisons d'Etat ; police et renseignement

Les confessions d'un grand flic sur son parcours tumultueux, où la politique ne fait pas toujours bon ménage avec la paix civile, pas plus qu'avec la justice. Nommé en 1990 à la tête de ce qui deviendra la Division nationale antiterroriste (DNAT), Roger Marion est aujourd'hui un des policiers les plus connus et les plus décriés de France. Il a pourtant servi des gouvernements de droite comme de gauche, de Pierre Joxe à Jean-Pierre Chevènement (« Un bon flic qui a des résultats » disait de lui ce dernier), en passant par Charles Pasqua, avant de se voir écarté par Nicolas Sarkozy. Il a éclairci quantité d'affaires criminelles avant de s'attaquer à diverses formes de terrorisme : d'abord les Basques de l'ETA, contre lesquels il multiplie les succès, puis les auteurs de la vague d'attentats de 1995, ce qui lui vaudra ses premiers déboires publiques, enfin les indépendantistes corses mêlés à l'assassinat du préfet Erignac et la cavale d'Yvan Colonna...
Son surnom désormais célèbre d'Eagle 4 (pour « Il gueule fort ») dit bien le caractère entier du personnage, travailleur acharné, solitaire, et sachant habilement jouer de la « guerre des polices » que se livrent les différents services de la République. Violemment attaqué dans le livre Place Beauveau : la face cachée de la police (Robert Laffont, 2006), notamment accusé d'avoir pratiqué la torture sur des mis en examen, Roger Marion revient ici en détail sur les grandes affaires criminelles qui ont émaillé sa brillante carrière et s'attarde sur les deux dossiers dans lesquels son rôle reste pour le moins controversé : la traque des terroristes de l'été 1995, qui se soldera par la mort de Khaled Kelkal et l'arrestation de la presque intégralité du réseau, et l'affaire Erignac, sur laquelle le prochain procès du meurtrier présumé, Yvan Colonna, devrait apporter de nouveaux et singuliers éclairages. Un témoignage plein de révélations qui ne plairont pas à tout le monde.

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