Le général de Gaulle se faisait " une certaine idée de la France " qui était pour lui comme une personne concrète, à la fois charnelle et spirituelle. Quarante ans après sa mort, cette " certaine idée " paraît de moins en moins certaine. Qu'est-ce qu'être Français ? Qu'est-ce qu'être Québécois ? Qu'est-ce que l'identité nationale ? Les nations sont-elles des héritages à préserver ou des formes historiques d'organisation politique qui ont fait leur temps ? Des projets encore porteurs d'avenir ou des survivances d'un autre âge ? Est-il toujours possible d'en écrire l'histoire sans s'exposer à des accusations de chauvinisme ou d'ethnicisme ? Ces dernières années, Français et Québécois ont été amenés à s'interroger sur les implications politiques d'une certaine philosophie de la diversité très en vogue dans les pays anglo-saxons et selon laquelle l'intégration harmonieuse des nouveaux arrivants requerrait non seulement l'acceptation, la reconnaissance et la célébration de la " différence ", mais aussi la réécriture de l'histoire dite " nationale ". Cet ouvrage collectif s'efforce d'identifier quelques-uns des obstacles auxquels semblent se heurter les deux projets d'histoire nationale, celui du Québec et celui de la France. Bien que, de part et d'autre de l'Atlantique, les contextes ne soient pas les mêmes, que des concepts comme ceux de multiculturalisme, de communautarisme et de nationalisme n'aient pas toujours le même sens, et que, à première vue, nos débats sur l'identité nationale participent de dynamiques politiques distinctes, il nous a paru opportun de réunir des intellectuels français et québécois afin de jeter un regard croisé sur le sort réservé à l'histoire nationale et sur les défis auxquels celle-ci se trouve aujourd'hui confrontée. Le colloque et ce livre ont pu bénéficier de l'indispensable appui matériel et financier de l'Association internationale des études québécoises (AIEQ), de l'Université du Québec à Trois-Rivières, de la Télé-Université de l'Université du Québec à Montréal (TÉLUQ), du Centre interuniversitaire d'études québécoises (CIEQ), ainsi que de l'Université Sorbonne Nouvelle (Paris 3). Nous tenons à leur exprimer notre gratitude.

L'Histoire nationale en débat - Regards croisés sur la France et le Québec

Il nous reste beaucoup à faire pour sortir de la survivance, celle à laquelle nous sommes, presque
insensiblement, revenus depuis une vingtaine d'années, mais sans la religion catholique qui l'avait
rendue autrefois possible en la gratifiant d'un sens transcendant. Si cette mythologie nous fait
aujourd'hui sourire, elle ne fut pas moins ce qui nous aura permis de durer, de persévérer dans notre être canadien-français. Qu'est-ce qui, dorénavant, pourra encore faire communauté entre des sujets jaloux de leur autonomie et réfractaires aux totalités « aliénantes » dont la Révolution tranquille nous a fait sortir, pour le meilleur et pour le pire ? Alors que la souveraineté est devenue prisonnière d'une impasse peut-être définitive, ce livre se veut, en même temps qu'un acte de résistance contre les forces de déculturation et d'uniformisation que sécrète la modernité, un plaidoyer pour « l'avenir de la mémoire » en guise de réponse à « la fatigue culturelle du Canada français ».

La souveraineté dans l'impasse

L'Autre De La Technique.Perpectives Multidisciplinaires

Du XXe siècle, on pourrait dire qu'il fut le siècle de la technique, de son développement vertigineux comme de son emprise croissante sur le destin des individus et des sociétés. Dénoncé par les uns, célébré par les autres, le " règne de la Technique " n'est cependant pas absolu. En marge de celle-ci, les hommes et les femmes continuent d'imaginer, d'admirer, de croire, de rêver, d'espérer, et aussi de mourir. Comme si la technique, pour triomphante qu'elle soit, n'arrivait pas à assumer tout l'humain et laissait subsister, voire suscitait, un autre qu'elle-même. Comment nommer cet " autre de la technique ? S'agit-il du sacré, de la gratuité, de la créativité ?

L'autre de la technique.Perpectives multidisciplinaires

La distance et la mémoire - Essai d'interprétation de l'oeuvre de Fernand Dumont

La souverainete dans l'impasse

Il nous reste beaucoup à faire pour sortir de la survivance, celle à laquelle nous sommes, presque insensiblement, revenus depuis une vingtaine d’années, mais sans la religion catholique qui l’avait rendue autrefois possible en la gratifiant d’un sens transcendant. Si cette mythologie nous fait aujourd’hui sourire, elle ne fut pas moins ce qui nous aura permis de durer, de persévérer dans notre être canadien-français. Qu’est-ce qui, dorénavant, pourra encore faire communauté entre des sujets jaloux de leur autonomie etréfractaires aux totalités " aliénantes " dont la Révolution tranquille nous a fait sortir, pour le meilleur et pour le pire ? Alors que la souveraineté est devenue prisonnière d’une impasse peut-être définitive, ce livre se veut, en même temps qu’un acte de résistance contre les forces de déculturation et d’uniformisation que sécrète la modernité, un plaidoyer pour " l’avenir de la mémoire " en guise de réponse à " la fatigue culturelle du Canada français ".

La souveraineté dans l’impasse

Coiffés d'un titre emprunté à Rimbaud, ces six essais menés avec brio reposent sur une même interrogation spirituelle, formulée dans une perspective littéraire, philosophique ou éthique. Un fil rouge traverse ce recueil : celui du déplacement. Tantôt géographique, à travers le thème du voyage (Cendrars, Lévi-Strauss, Eliade, l'intellectuel québécois André Belleau de passage au Maroc, l'auteur lui-même, en pèlerinage à Compostelle). Tantôt symbolique, en s'attachant à la quête poétique de Gaston Miron, à la question du mal formulée par Hannah Arendt après la Shoah, à la désaffection religieuse au Québec que mettent en perspective les travaux des sociologues Fernand Dumont et Jacques Grand'Maison. Nous voilà rendus au sol est une féconde invitation à réfléchir à la place de l'ailleurs et de l'autre, dans une société au regard trop souvent rivé sur le seul présent.

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