En préparant à l'occasion du bicentenaire de l'Acte de Médiation le Colloque Bonaparte, la Suisse et l'Europe, ses organisateurs n'ont pas cherché à rendre un hommage de plus à une figure de légende de l'histoire de l'Europe, ni à réhabiliter l'influence de la France en terre helvétique au lendemain de la Révolution, mais avant tout à célébrer une étape majeure de l'histoire constitutionnelle de la Suisse. Pour la plupart constitutionnalistes et historiens des institutions politiques, il leur est apparu que l'Acte de Médiation du 19 février 1803, bien plus que la première Constitution de la République helvétique du 12 avril 1798, marque la date de naissance de la Suisse moderne de par l'heureuse synthèse qu'il opère des traditions fédérales et démocratiques propres aux Cantons confédérés et des acquis politico-juridiques fondamentaux de l'Ecole du droit naturel moderne consacrés par la Révolution française. Rompant avec l'image caricaturale d'une Médiation décidée et imposée d'autorité à la Suisse par le nouveau maître de l'Europe, ce sont tout à la fois les circonstances à la faveur desquelles cette synthèse s'est élaborée et les conditions dans lesquelles elle s'est réalisée qu'ils ont eu pour principal objectif de mettre au jour avec l'organisation de ce colloque et la publication de ses actes dans le présent volume.

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