Ce livre retrace le parcours de Kara Walker (1969), l'artiste afro-américaine la plus internationalement reconnue depuis Jean-Michel Basquiat. Puisant à la fois dans une méthode d'analyse formaliste et dans l'histoire politique de l'histoire de l'art, ce livre regarde les plus grandes oeuvres de la plasticienne comme les plus confidentielles. Il revient sur l'histoire de la réception de l'oeuvre de Kara Walker aux Etats-Unis, notamment en éclairant les controverses qui ont marqué ses grandes expositions depuis les années 1990. De ses incontournables silhouettes découpées dans du papier noir montrant des visions ricanantes et horrifiques d'un Vieux Sud esclavagiste, dont le kitsch emprunte à l'étourdissant imaginaire raciste au fondement de toute la culture visuelle américaine, jusqu'à sa géante éphémère en sucre dans un Williamsburg gentrifié (2014), Kara Walker affronte dans son travail les limites de la représentation. Comment intégrer la conscience de l'impossibilité de représenter les traumas collectifs dans le dispositif artistique, dans un contexte social et politique pollué par le racisme ? Comment figurer les corps noirs : c'est la question que nous pose Kara Walker et que ce livre tente d'explorer.

Les mauvais sentiments : l'art de Kara Walker

Monographie composée de séries de peintures réalisées par l'artiste franco-américaine entre 2013 et 2016, à partir de documents photographiques issus pour l'essentiel de films de sexploitation des années 1960. Le volume comprend également deux essais et des vues d'expositions. Publié à l'occasion de l'exposition de Nina Childress "Elle aurait dû rester au lit" , Galerie Bernard Jordan, Paris, du 20 octobre au 24 décembre 2016.

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