Côtes à côtes deux merles est un recueil écrit à deux voix, né de la complicité entre deux femmes et leur passion commune pour le haïku. La poésie de ces deux auteures évoque les sentiments profonds traversant le quotidien de chacun d'entre nous, dans les moments de frénésie de la vie comme dans les accalmies. A la découverte de cet ouvrage, le lecteur s'imprègnera de la beauté des textes et se laissera porter par la fraîcheur et l'authenticité de ce dialogue.

Côtes à côtes deux merles

Après Entre deux branches et Baisers de mufle, Véronique Dutreix nous conduit avec Colchiques près de la rivière Solnan, en terre bressane dont elle est originaire. Ses haïkus traduisent une vie simple et parfois rude, toujours ancrée dans la nature. Une voix très présente mais consciente de la place de l'humain dans l'univers. Scènes de la vie quotidienne, petits bonheurs et malheurs se mêlent dans ce recueil plein d'observations fines et sensibles. Pas d'amertume, mais parfois un sentiment de solitude et de nostalgie. Véronique a beaucoup voyagé, mais elle a choisi de revenir à la source et l'on perçoit à travers ses poèmes le lien presque charnel qui la relie à la terre et le respect qu'elle lui porte. Une écriture authentique, sans artifice, pour exprimer la présence à l'instant et la contemplation de la vie. M. Gonfalone-Modigliani

Colchiques

Voilà six ans que les éditions Unicité publient des haïkus, et ce recueil, il faut bien le dire, est comme une note d'originalité de par le sujet et les deux voix qui s'apprivoisent tout au long du recueil. Véronique Dutreix et Jean Antonini réussissent avec simplicité à nous émouvoir en nous décrivant, chacun de leur point de vue, les raisons de leur présence. La paysanne vit son quotidien à la fois avec légèreté et une force de caractère liée à sa condition. Et pourtant il y a de l'émotion ancrée dans le simple fait que les faits se produisent exactement comme ils doivent se produire. Si la paysanne vit les choses dans la profondeur de son détachement, lui, le passant, regarde les oiseaux, les vaches et parfois s'interroge. Il appréhende aussi les événements comme quelqu'un de neuf, mais qui connaît. Il n'est pas dans l'action, et il prend du plaisir à regarder, à écouter, à taquiner la paysanne. La paysanne sent, lui il imagine, et chacun y va de sa touche, de sa sensibilité. Les haïkus en tout cas sonnent juste jusque dans leur humour, ce qui est rare. Mais le plus extraordinaire c'est que chaque haïku nous donne à voir justement l'extraordinaire dans l'ordinaire et provoque souvent comme une émotion qui touche le coeur.

D'un champ à l'autre

"D'un trait de crayon, Véronique Dutreix dépeint la vie simple, dans un souci constant de vérité et de sincérité. Aucune grandiloquence dans son style, mais des mots justes, propres à inviter le lecteur à partager avec elle un instant d'émotion... Tous les sens en éveil, la poète perçoit le moindre balancement du feuillage, les plus imperceptibles chuchotis échappés d'un buisson, tous ces infimes événements qui émaillent les heures en secret... " au tuyau d'arrosage percé vient se désaltérer un moineau "Véronique Dutreix se coule dans le milieu naturel, se laisse envahir, modeler, et finalement nous entraîne avec elle dans un courant continu, serin ou tempétueux, en symbiose totale avec les éléments. ".

L'oiseau lumière - Suivi de Le temps sur le qui-vive

Mais très vite nous nous rendons compte que l'âme de son recueil gravite autour de la perte de l'être très cher, de la vie qui perdure à travers son absence, et de certains changements inévitables que ce bouleversement implique. "sachant mon chagrin les grues cet automne passent très vite" Véronique sait partager avec beaucoup de pudeur, de retenue, ses sentiments, et ne cède jamais à l'auto-apitoiement. Elle sait user parfois même d'humour, et nous faire ressentir toute la palette de ses émotions, jusqu'aux plus poignantes. Ainsi, pour conclure son recueil des plus profonds : notre maison à vendre - le jardin crie de toutes ses fleurs

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