"Un garçon sans chemise, âgé entre neuf et vingt-neuf ans, la tête penchée de côté, les clavicules saillantes, comme si les bras avaient encore la force de s'accrocher alors que le corps est déjà alourdi par la résignation. C'est le portrait d'une âme, d'un moment, probablement d'un souvenir que le sujet ravivera quand le moment sera venu de retrouver le matin de son enfance. William Ropp offre à ses modèles la liberté qu'il leur faut pour participer au portrait selon leur envie, tels qu'ils sont. Eux seuls décident de ce qu'ils feront au moment de la prise de photo. Je les entends crier leurs instructions avant le déclic. Lui, leur fournit le portrait dont ils auront besoin un jour pour confirmer leur jeunesse" Arno Rafael Minkkinen.

Faces

Fin 2014, William Ropp est retourné en Afrique, quelques années après Mémoires rêvées d'Afrique. Mais à l'est cette fois, « dans la corne », en Éthiopie, terre de légendes, des séjours de Rimbaud au surnom de « berceau de l'humanité ». Ropp a  trempé sa photographie à la source de ces légendes, et ramené de ce voyage des images hors du temps, autochromes réinventés où se cachent aussi bien de farouches enfants que de rusés vieillards. Tous habitent ce pays inconnu qu'est l'Éthiopie de Ropp, fait de terre grise, de ciel rose, d'eau profonde et de forêt dense. Éthiopiques est la carte de ce pays maintenant révélé, autant que le récit d'un voyage dont on ne sait qui l'a vraiment rêvé, du photographe, de ses modèles ou de nous qui les regardons aujourd'hui.

éthiopiques

« Mes premières impressions quant à ces photographies ont trait à la mémoire ; mémoire de ma propre enfance et de cet espace émotionnel tellement particulier que les photographies de William ont défini avec une grande justesse. Je connais ces enfants…[...] C’est la quintessence de la pureté en matière d’expérience photographique et seuls les yeux d’un poète nous permettent d’exister simultanément à plusieurs moments ». Ralph Gibson

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