" Il reste le roi de son village, les frontières du monde s'arrêtent rue Lepic, la muraille de Chine juste derrière.
Il en est le poète et pour quelques-uns le bouffon. Pourtant à mesure que sa silhouette s'est alourdie son esprit s'est clarifié, comme une source limpide filtrée par son corps chargé de ses regrets, déjections, colères et amertumes, amours bafouées, petitesses et médiocrités. Il cohabite avec cette intime souffrance devenue douce tant elle est familière de ses propres limites. Mandarin incontesté d'un royaume en trompe-l'oeil, il règne sur ses espoirs en friche, ses projets retombés en jachère, les transformant suivant l'heure en richesse ; une chance dans ce monde déclassé d'être inclassable et de s'abandonner aux caprices du hasard qu'on pourrait appeler destin.
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Dimey : La Blessure de l'Ogre

La morsure de l'ange

Les personnages de ce livre sont comme chacun de nous les acteurs obligés du Théâtre de la Vie. Leurs extravagances dissimulent leurs fragilités. Ils ont construit un monde en marge où l'essentiel est d'accéder à ses rêves. Si la vie ne peut être en permanence un immense éclat de rire, il est urgent d'y remédier ... A travers ces histoires, j'ai fait cette tentative ... Je vous invite à suivre mes chemins de traverse. On s'ennuiera plus tard.

Farces majeures

Bernard Dimey était un être démesuré qui se demandait pourquoi il vivait souvent parmi les nains. Ayant soif d'absolu, il aurait aimé croire au Paradis superbe de son enfance, retrouver " les routes du silence, les chemins du Seigneur ou de la Belle au bois ".
L'appétit de vie de cet ogre chaleureux qui brûla la chandelle par les deux bouts ne saurait cacher le mal de vivre, la menace obsédante de la mort. Qu'est-ce que la Poésie ? C'est mettre sa nuit en lumière. Cette très belle définition de Jean Cocteau, Bernard Dimey la reprend à son compte dans ces poèmes du " milieu de la nuit ".

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