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Ahmed Yahia Messaoud

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Poésies

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    Ahmed Yahia Messaoud

    @ahmedYahiaMessaoud

    Absent J’attends que mes heures poussent Je les arrose Je prends quelques étoiles à souper Je compte Je fixe des notions au mur Elles se meurent Je saisie ma pudeur malade Elle expire Les étoiles sont à Dieu Les heures aussi Moi aussi Et mes notions Et moi Surtout moi Arrive vers moi une femme Ou une chose Un phénomène Symboles de rien Demain, demain, oui demain tout sera Je connais le mouvement de la terre Mais je ne le sens pas

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    Ahmed Yahia Messaoud

    @ahmedYahiaMessaoud

    Eloge a la masturbation Madame ; Depuis déjà une menterie j’existe dans un canular Le temps s’attrape et se rattrape. Le vil, l’infect temps, celui des bazars Ma formidable solitude récolte des ampoules sur la paume de ma main C’est douloureux, c’est merveilleux… fort-minable je le deviens Madame ; Des Lynda, des Lydia, des Luna… Des joyaux Des divinités plein la tête, au suprême instant je frotte la chose aux journaux Je la lange dans le drapeau. En guettant la prochaine envie j’en fais une momie. Depuis déjà un mensonge j’ai grandi.La première vue nue fut mamie Madame ; Je me vois dans l’oubli inondé de nuit, je loge chez une de mes couilles. Je travaille à l’entretien d’un cauchemar pour une Djazair de Rouille Je me fabrique, je me produis, je ne veux point me faire éjaculer Je, Je, je… Je veux que toute la petitesse cesse de m’enculer Madame ; Je devrai faire la cour à ma mère, oui ma mère, ma dame. Manigancer pour y retourner, aborder ce qui jadis fut mon âme Faire de mon borgne un aveugle, le préparer à la damnation Le sacrifier pour rien, pour hier, pour demain, pour la nation Madame ; La masturbation est contemporaine, elle est écologique, une solution Améliorer la race, ne laisser vivre que le spermatozoïde, on parle de promotion N’est-il pas offensant pour une femme, un homme qui se masturbe ?! Certes, fade et misérable constat mais bien mieux que des hommes-courbes.

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    @ahmedYahiaMessaoud

    Ânnerie Femme affublée de nu Et la terre sur un visage Et l’âne gémisseur Raidissant son blasphème Et moi Les portes lépreuses Et le tyran en sanglots Et ma pitié éveillée Encore il m’a eu Et moi ou pas Les sponsors de Dieu Les courtisanes du seigneur Les âmes comestibles Le souvenir de mon avenir Et rien Ce qui vient Ce qui passe Ce qui se passe Parfois repasse Et je reviens

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    Ahmed Yahia Messaoud

    @ahmedYahiaMessaoud

    Être Les ombres se frottaient au store, signe de l’existence de quelques marionnettes mises en mouvement par des fils invisibles. D’un réseau de cordes qui se croisaient, pendaient des habits qui séchaient au vent brûlant de l’été. Des figurines en cire se consumaient. Ces choses vivantes se mettaient à fredonner, la mort dansait derrière la nuit. Un minuscule humanoïde de sexe masculin fondu dans un haillon en ruine déambulait sur la planche, il était taillé, modelé d’un bois pâle et dur. Ses petits pieds chaussés de deux sandales grotesques avaient peine à toucher le sol. Une jolie poupée en polyester fardée d’une beauté d’un genre commun, une copie d’une série de mille autres identiques l’arrêta et l’embrassa sur sa bouche mal usinée. Cette vie en bois était l’œuvre d’un artisan maladroit, quelque apprenti-menuisier qui était probablement destiné à faire autre chose dans sa vie. La poupée, elle, était l’œuvre d’une machine, elle sortait d’une boîte colorée, l’œuvre d’une industrie de mensonges à multi-usage. Certes la cire qui fondait témoignait d’un climat chaud, mais l’atmosphère était glaciale, un froid qui terrifiait le bois, la cheminée ouvrait sa gueule, l’âtre était vide, même ce baiser était aussi froid et sec, il n’avait ni goût ni odeur, il annonçait l’hiver. La musique s’arrêta net et l’homme de bois laissant ses sandales effleurer le plancher dit sans ouvrir la bouche : — La musique est la forme la plus abjecte de l’art, n’importe quel trou de cul peut en produire. Moi-même j’en fais ! — Ce que toi tu fais est magnifique. lui dit le polyester femelle. — Ce que je fais est toujours magnifique, mais c’est ce que je ne fais pas qui est utile. Les fils qui le suspendaient se desserraient, on eut dit qu’il allait s’effondrer. — Arrête de réfléchir et viens avec moi. lui proposa la poupée. — La réflexion est une nécessité pour certains, une passion pour d’autres, mais une chimère pour ceux qui croient réfléchir. C’est d’ailleurs leur unique sujet de réflexion. Ils pensent à penser ou à ne pas penser. Il était complètement étiré sur le plateau. Eparpillé serait le mot juste. — Arrête de poignarder ta jeunesse ! lui cria la poupée. — Ma jeunesse ! Je serai à jamais jeune, il n y a pas de temps, on ne vieillit pas on s’use. On tira les fils et il se releva (Il se ramassa). — Viens avec moi, et on inventera le temps, on vieillira ensemble et on mourra, inventons des années, inventons l’espoir. — Si l’espoir était un homme, son dos serait voûté, on le verrait tendre la main pour ramasser, on le verrait se prosterner devant un semblable, devant ce néant qu’on appelle par pitié pour nous-mêmes dieu, devant n’importe quoi. Il voudrait exclure le doute, il voudrait voir ce qu’il n’y a pas, créer des insanités. On aurait pitié de lui. Ce n’est pas rien la pitié, c’est un noble sentiment……………. La pitié est une horreur et non un sentiment. — Tu dois m’aimer. reprit la poupée. — Si l’amour est un devoir, j’irai louer la haine, si la haine devient devoir je me ferai indifférent. lui répondit l’homme de bois. — Il n’y a rien à faire, je ne puis me taire, je dois bien jouer à être quelqu’un, c’est plus facile en bavant. J’ai pris à la vie ce qu’elle avait de mieux : la chair, de la bonne viande rouge, ou plutôt rose, je préférais la rose, sans âme et sans vertu. -Une prostituée fera l’affaire- Je m’étais dit. C’était inutile, j’étais fait de bois, j’étais la mort qui vivait dans ma sève. Je suis censé être un arbre, pas un guignol. — Arrête de te faire des nœuds dans la tête, moi aussi je n’aime pas trop le monde, mais je ne me fais pas chier à lui lancer des flèches, se serait humiliant de s’arquer pour les ramasser. Il y a certes des natures insondables, néanmoins le fossé qui sépare deux de ces natures peut renseigner le Spinoza sur la dimension de l’une et l’autre, non en les mettant sur une échelle mais en traversant lui-même cet abîme. L’empreinte du silence sur un visage est beaucoup plus expressive que toutes les phrases qui s’impriment sur un vulgaire papier. Le silence est la forme la plus raffinée et subtile de l’art, c’est sa forme la plus élevée. Le non dit n’est pas l’oublié, il n’est pas le non su, il n’est même pas l’indicible, Il est l’art, il est la pensée qui redoute les mots. — Viens avec moi. lui dit le polyester femelle en posant ses lèvres sèches sur les siennes et ces dernières restèrent indifférentes à ce baiser volé. — Tu ne vois donc pas que je suis suspendu. — Il te suffit de dire oui, de décider de venir avec moi et tu seras libéré de ces cordes… Viens avec moi, nous traverserons les champs, nous serons heureux, nous vaincrons cette honte qui t’accable. Nous serons riches. — Les riches de notre époque jouent au golf ou je ne sais à quels autres jeux futiles, les riches d’une certaine époque écrivaient des livres. Ce n’est pas pour dire qu’il y a une évolution dans le temps, mais pour dire que rien n’a changé. C’est toujours la même histoire. Avoir pour être. Je préfère mes cordes. On tirait sur les fils et il se releva. — Nous autres poupées, on court chercher les balles. C’est cela ? dit la poupée en s’éloignant. — On est les balles, des sujets, des trucs. — Non, les balles sont identiques, pas nous. Moi je suis une femme et tu es un homme. — Ce n’est pas ce qui nous distingue, on est des poupées le sexe est une différence banale. — Tu es insensible, tu es de bois, fais-moi confiance, viens avec moi, je ne pourrai bouger d’ici sans toi, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de t’avoir pour être. Viens, viens… Sa voix s’éteignait. — Il est vrai que je parais insensible, c’est toi-même qui le dis, je suis de bois. Mais je peux aimer, je peux aimer cette fleur (Il n’y avait aucune fleur sur scène) et si je te le montre, si je te fais voir cet amour, tu aurais honte du tien. Tu comprendrais certainement que tu es incapable d’amour. — Pourquoi tu ne me le montres pas ? Tu n’as rien à faire d’autre, aime-moi, il n’existe aucune autre, il n’y a que moi et toi, aime-moi. Ton attente est ridicule. — Qu’est ce que tu en sais ? — Il y a dans une femme ce qu’il n’y aura jamais dans un homme, un vagin. Il y a dans un homme ce qu’il n’y aura jamais dans une femme, un pénis. Il y a là le véritable sens de l’existence : baiser en attendant ton godot, ce n’est que du théâtre. — Il n’y a dans l’existence, ce théâtre de guignol aucune intrigue, aucun style, aucun sens c’est à peine un endroit.

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