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Albert Lozeau

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Poésies

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    Albert Lozeau

    @albertLozeau

    Avril Le ciel est d’un azur si pur qu’il en est blanc. C’est Avril qui revient, Avril doux et trop lent Et qui, pour émouvoir la torpeur de la terre, Lui tire, du soleil, des flèches de lumière. C’est le dimanche où les mains portent des rameaux Que le prêtre bénit avec de divins mots. Et c’est, là-bas encore, au clocher de Saint-Jacques, La musique de bronze, à l’aube, annonçant : Pâques ! Et chaque église avec sa chanson répondant, L’une en priant, l’autre en riant, l’autre en grondant, — Dont la plus belle vient de Saint-Louis-de-France, (Honni soit le curé jaloux qui mal y pense !) Avril, toi qu’a chanté jadis Remy Belleau, Le plus clair de ta gloire est encore de l’eau ! La neige fond, et le printemps frileux frissonne, Quand à Paris déjà le marronnier bourgeonne. Mais je ne t’en veux pas : c’est la faute au bon Dieu Qui retarde les pas du soleil dans le bleu. Aux mois fleuris, Avril, tu prépares la terre, Et ta venue est douce au cœur du solitaire. Tu prolonges les soirs de rêves, et tu mets Des étoiles là-haut plus qu’il n’en fut jamais, Tu rends le jour léger et transparent l’espace Et l’on regarde en soi l’espérance qui passe...

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    Albert Lozeau

    @albertLozeau

    Douce Tromperie Je ne suis pas si fou, ma chère enfant, de croire Aux rêves que je fais et qui, dans ma mémoire, Comme sur un papier vieilli des mots tracés, Ont paru clairement et sont presque effacés. Aussi, sans nul regret comme sans amertume, J’en ébauche souvent le croquis à la plume. Nés du désir, ils sont passagers comme lui, Et c’est parce qu’une heure en mon âme ils ont lui, Parce que chaque jour je pourrai les reprendre, Que de leur doux plaisir je ne puis me défendre. J’en jouis à l’instant bref où je les conçois, Et ce moment me vaut des semaines, des mois D’espoirs et de projets tous irréalisables, ― Mais je n’y crois pas plus qu’aux fictions des fables. Ainsi, ma chère amie, évoquant vos beaux yeux, Quand mon rêve vous dit des mots ambitieux Et dont la passion vous fait frissonner toute, Je sais que je me leurre et que moi seul m’écoute… Que vous importe, à vous qui n’en apprenez rien, Si ce mensonge-là, chère, me fait du bien ?

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    Albert Lozeau

    @albertLozeau

    La peur de vieillir Je vous évoque, seule en votre chambre, un soir, Avec angoisse, interrogeant votre miroir. Vous redressez le buste ou vous penchez la tête, Et le cristal, docile à vos gestes, répète La blancheur de vos bras, l’éclat noir de vos yeux, Votre cou, votre bouche exquise, vos cheveux… Tout est jeune et joli, tout respire la grâce ! Le mouvement, aisé comme une aile qui passe, Est léger comme un rythme et souple comme lui ! Qu’est-ce donc qui vous fait anxieuse aujourd’hui ? Vous êtes bien, pourtant, debout devant vous-même, Et le miroir vous dit votre beauté suprême… Une crainte soudaine est venue assaillir Votre âme : c’est la peur affreuse de vieillir ! L’image du miroir ne vous est plus bien sûre, Et vous cherchez un autre avis qui vous rassure… Mais moi qui connais l’homme et sa brutalité, Je sais où vous devez chercher la vérité. La glace complaisante et passive reflète L’image variable et que vous avez faite. Elle ne contredit jamais votre plaisir Et mire, plus que vous, votre vivant désir. Et la réalité constante vous échappe, Celle que d’une empreinte ineffaçable frappe Le Temps, incorruptible ouvrier de la Mort ! Pour savoir si vous êtes jeune et belle encor, Ce n’est pas au miroir, peu véridique en somme, Qu’il faut vous regarder, c’est dans les yeux des hommes ! Eux, dont les cœurs de chair vous considéreront, Avec leurs appétits brutaux vous jugeront ! Et vous n’aurez alors, jeune ou vieille, qu’à lire Dans leur regard cruel qui dédaigne ou désire…

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    Albert Lozeau

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    Les arbres d’Octobre Au soleil, le matin, les arbres sont en or ; Octobre leur a fait des feuilles précieuses Qui tremblent à la brise et, toujours anxieuses, Craignent le vent d’automne en qui passe la mort. C’est l’immobilité maintenant qu’elles aiment, Ou, venant à l’entour des branches voltiger, Le souffle inoffensif qui les frôle, léger, Et fait luire les tons jaunes qui les parsèment Combien choiront avant le doux soir automnal ! Toujours sur le trottoir il en neige quelqu’une. Ce doit être, là-haut, une angoisse à chacune Quand la petite sœur quitte l’arbre natal… Mais l’orage viendra les pacifier toutes ! Un grand coup de vent dur tordra l’arbre soudain, Et comme des oiseaux qu’on chasse du jardin, Les feuilles partiront en l’air, tombant aux routes, Et les seuils en seront dorés jusqu’au matin.

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    Albert Lozeau

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    Octobre Adieu, beau jour d’automne au firmament si bleu, Feuilles brunes encore à l’arbre, hier, adieu ! Le vent froid passe avec des plaintes adoucies, Et les petits oiseaux ont des âmes transies Sur le pavé sonore on entend fuir les pas : L’heure marche, elle aussi, mais on n’y songe pas ! Octobre, mois royal dont les couchants superbes Projettent leurs reflets sur les dernières herbes, Octobre se fait vieux et meurt tous les matins Dans le lit sépulcral des brouillards argentins. Sa douce gloire laisse au cœur une lumière Resplendissante, et moins que son règne, éphémère. Car ton soleil se couche en notre souvenir, Octobre, et chaque jour il peut en revenir ! La pensée, en rêvant de splendeur, le suscite, Et soudain, triomphait, voilà qu’il ressuscite !

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    Albert Lozeau

    @albertLozeau

    Rayon de novembre Comme novembre est doux, ce matin, dans la brume… Le soleil, entre deux nuages gris, s’allume Et s’éteint comme sous la paupière un regard. On dirait que l’Eté rôde au loin, quelque part… C’est son haleine qui voltige tiède et lente, Moins le parfum hier encore respiré Dans le brouillard ténu de la ville bruyante ; Et c’est comme un retour de septembre égaré Mais les arbres n’ont plus de feuilles ; la lumière N’y fait plus resplendir ses flammes coutumières, Et la pensée en pleurs songe sur un tombeau…

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    Sous le ciel Au beau ciel d'été le jour vient de naître ; Les petits oiseaux confondent leurs chants ; La clarté nouvelle emplit la fenêtre Et l'on sent l'odeur de l'herbe des champs. Le soleil reluit sur les feuilles vertes Qui tremblent au vent léger du matin. Respirant l'air bleu, les fleurs sont ouvertes : Somptueux velours et riche satin. Épris de beauté devant la nature, Vers le firmament je tourne les yeux ; L'espace infini, la lumière pure Émeuvent le coeur d'un rythme joyeux. Et cette splendeur qui charme et console Par l'homme n'est pas regardée en vain : Le meilleur de lui dans l'azur s'envole Sur les ailes d'or d'un rêve divin !

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    @albertLozeau

    À l’automne Par la couleur du ciel et les plaintes du vent, Par les tons nuancés du feuillage mouvant, Par mon désir de rêve et mon cœur qui frissonne, J’ai senti de là-bas venir vers nous l’automne. Dans la sérénité profonde des beaux soirs Où la lune apparaît bleue au firmament noir, Malgré les astres clairs, on l’aperçoit qui rôde Sur le gazon, ou dans les coins des chambres chaudes. Il émane de lui je ne sais quoi de doux Qui frôle notre chair et qui pénètre en nous, Qui nous change, on dirait, en une autre substance, Comme si l’on était de l’air ou du silence ! Il semble que l’on ait des ailes ; que le poids De notre corps se fonde et renaisse à la fois ; Qu’un bonheur à travers notre âme triste passe, Qu’on n’ait plus qu’un degré pour atteindre à l’extase ! Ô volupté de vivre, ô charme alanguissant ! ― Automne qui nous mets du plaisir dans le sang, Qui nous berces, pareil à la bonne nourrice, Jusqu’à ce que notre âme en tes bras s’assoupisse, Je t’aime d’un amour sensuel et païen ! Et je t’élève, ô dieu, fait de songe ancien, Un temple au clair autel entouré de balustres, Où mon cœur balancé brûle comme un grand lustre !

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