« La vie humaine avait perdu son cours normal, elle n’était plus l’activité d’êtres doués de raison. » Entraîné dans une guerre fratricide, Ego ne trouve plus de sens à la Russie, plus de sens à sa vie. Orphelin des rues, Fédia se rappelle les abricots de son enfance. Plus jamais il n’en mangera de pareils. La police d’État a coupé le bel abricotier dans le jardin familial, et bouleversé leur vie à jamais.Ces brefs chefs-d’œuvre montrent des scènes de la vie soviétique à diverses époques et explorent toutes les nuances de l’âme humaine ? élévation, ruse, compassion, déchéance ? au pays du socialisme réel.

La confiture d'abricots et autres récits

A propos de ce recueil, Natalia Dmitrievna, veuve du Prix Nobel de litterature, precise: L'idee de composer des recits binaires, en deux parties, est venue depuis longtemps a l'esprit de mon mari, mais il lui etait impossible de s'y atteler avant d'en avoir termine avec l'epopee historique de La Roue rouge. Il commenca a rediger ces histoires dans la premiere moitie des annees 1990, qui coincident avec notre retour chez nous, en Russie. Chacun de ces recits fut publie en russe sitot ecrit. Sept d'entre eux ont paru en francais en ordre disperse dans trois petits volumes intitules Nos jeunes, Ego, Deux recits de guerre. Deux restaient inedits. Le present volume regroupe les neuf. Le principe en est simple: chaque texte se subdivise en deux parties distinctes qui se font echo par un theme commun, mais dissociees par un intervalle de temps, une rupture dans le mode narratif, une anecdote tout a fait differente. Tous ces brefs chefs-d' uvre montrent des scenes de la vie sovietique a diverses epoques et explorent les ressorts de l'ame humaine -elevation, ruse, servilite, decheance- au pays du socialisme reel. Recits traduits du russe par Genevieve et Jose Johannet, Lucile Nivat, Nikita Struve."

A propos de ce recueil, Natalia Dmitrievna, veuve du Prix Nobel de littérature, précise : « L’idée de composer des récits « binaires », en deux parties, était venue depuis longtemps à l’esprit de mon mari, mais il lui était impossible de s’y atteler avant d’en avoir terminé avec l’épopée historique de la Roue rouge. Il commença à rédiger ces histoires dans la première moitié des années 1990, qui coïncident avec notre retour chez nous, en Russie. Chacun de ces récits fut publié en russe sitôt écrit. » Sept d’entre eux ont paru en français en ordre dispersé dans trois petits volumes intitulés Nos jeunes, Ego, Deux récits de guerre. Deux restaient inédits. Le présent volume regroupe les neuf. Le principe en est simple : chaque texte se subdivise en deux parties distinctes qui se font écho par un thème commun, mais dissociées par un intervalle de temps, une rupture dans le mode narratif, une anecdote tout à fait différente. Ces brefs chefs-d’œuvre montrent des scènes de la vie soviétique à diverses époques et explorent les ressorts de l’âme humaine –élévation, ruse, servilité, déchéance - au pays du socialisme réel.

Ecrit en 1955-58 et publié en Occident dans une version expurgée en 1968, le Premier Cercle se déroule à l'intérieur d'une prison-laboratoire, comme celle où l'auteur séjourna. La plupart des personnages sont empruntés à la réalité, et on reconnaît la trame de la vie de Soljénitsyne. Le premier cercle, c'est celui de l'enfer dans la Divine Comédie, le cercle où se trouvent les sages de l'Antiquité qui n'ont pas péché, mais qui ne connaissent pas la révélation chrétienne. Les trois jours de l'action ont lieu dans l'espace restreint de la prison, mais avec des incursions dans le monde "libre" qui, en réalité, vit dans la peur ou bien dans le confinement volontaire, comme fait le Tyran, terré dans sa salle voûtée où il ne travaille que la nuit : Staline. Un fil central relie les deux univers, le carcéral et le monde de la peur extérieure, c'est le fil de l'arrestation du diplomate Volodine qui "trahit" son pays (il prévient une ambassade occidentale que l'URSS a eu accès, grâce à ses agents de l'Ouest, au secret de fabrication de l'arme atomique). Ce grand récit sur la fortification de l'âme en prison est surtout extraordinaire par la vaste respiration poétique et philosophique qui l'anime : les valeurs y sont inversées, c'est l'espace réduit de la geôle qui communique avec l'espace immense de la "perfection", alors que la société dite libre se rabougrit, se fige de peur. Le temps libéré par le travail créateur, affranchi des aléas du quotidien mesquin, se transmue ici, grâce à la prison, en image de l'éternité.

Le Premier cercle

Situé à Moscou au cours d'une période de trois jours en décembre 1949, Le Premier cercle est l'histoire du prisonnier Gleb Nerzhin, un brillant mathématicien. À l'âge de trente et un, Nerzhin a survécu aux années de guerre sur le front allemand et les années d'après-guerre dans une succession de prisons russes et camps de travail. Son histoire est intimement liée à l'histoire d'une douzaine d'autres prisonniers - chacun un être humain inoubliable - du gardien de prison à l'intellectuel marxiste tourmentée qui a conçu le barrage du Dniepr; de l'élite régnants et leurs subordonnés en conflit; et des femmes, misérables ou privilégiés, lié à ces hommes.

Mars dix-sept (La roue rouge, Troisième noeud, Tome I)

Conçu en 1955 à Tachkent au moment où Alexandre Soljénitsyne quittait lui-même le " pavillon des cancéreux " où il était soigné, le grand récit qui porte ce titre ne fut rédigé que dix ans plus tard. D'abord refusée par la revue Novy mir, puis acceptée mais non publiée _ l'" ouverture krouchtchévienne " était déjà un chapitre pratiquement clos _, l'oeuvre est diffusée clandestinement en samizdat et émigre tant bien que mal en Occident, dans des versions parfois tronquées ou fautives. La version définitive publiée ici est la première à avoir été vérifiée par l'auteur.C'est au camp spécial d'Ekibastouz que Soljénitsyne a l'idée, en 1950-51, d'un récit intitulé d'abord CH-854, une journée d'un zek, qui deviendra Une journée d'Ivan Dénissovitch et dont la rédaction _ retardée par d'autres travaux, notamment sur l'Archipel du Goulag et Août 14 _ n'est menée à bien qu'en 1959. L'oeuvre, quelque peu édulcorée, est communiquée en 1961 à Novy mir et la publication décidée par le Politburo du parti communiste d'URSS sur intervention personnelle de Krouchtchev. Toutes les éditions de l'oeuvre furent détruites dans les bibliothèques publiques en 1971-72. La première édition non mutilée a vu le jour à Paris en 1973.Dans ce registre des " formes littéraires brèves " inspirées par la vie même de Soljénitsyne, par des personnages de rencontre ou des scènes auxquelles il a assisté, se trouvent également réunis dans le présent volume: La maison de Matriona (publiée dans Novy mir en 1963 et éditée ici dans une traduction nouvelle), les Etudes et Miniatures (dont la rédaction s'échelonna de 1958 à 1960, à l'époque où Soljénitsyne put explorer à bicyclette la Russie centrale), La Main droite (composée en 1960 et refusée par les revues soviétiques), Un incident à la gare de Kotchétovka (publié en extraits dans la Pravda en 1962, puis dans Novy mir), Pour le bien de la cause (publié en 1963 dans Novy mir), Zacharie l'Escarcelle (écrit en 1965, retenu puis refusé par les Izvestia, mais publié en 1966 dans Novy mir), la Procession pascale (diffusé seulement en samizdat) et un court récit intitulé Quel dommage!, écrit en 1965, totalement inédit et publié ici pour la première fois.

Le Pavillon des cancéreux / Une journée d'Ivan Denissovitch (Oeuvres Complètes, #2)

Nous sommes arrivés dans un chaos intellectuel.

Les erreurs sont un grand éducateur quand on est assez honnête pour les admettre et disposé à apprendre d'eux

Le gouvernement central ne possède aucun plan de trouver le chemin de cette allée aveugle.

Celui qui tire est celui qu'ils exhortent.

... mais il est humain d'être indigné par l'injustice, même au point de courtiser la destruction!

Et le fait exagéré que vous êtes un navire fragile plein d'erreurs.

Vous devriez vous réjouir que vous êtes en prison. Ici, vous avez le temps de penser à votre âme.

... une fois que vous vous échauffez, vous êtes emporté impuissant.

Le patriotisme le plus intense s'épanouit toujours à l'arrière.

Je ne peux pas suggérer des moyens politiques, c'est la tâche des politiciens, donc c'est simplement que ceux qui m'accusent de cela ne savent pas lire.

Chaque fois que le tissu de la vie est tissé de relations légalistes, cela crée une atmosphère de médiocrité spirituelle qui paralyse les impulsions les plus nobles d'une personne.

Une grande catastrophe avait frappé la Russie: les hommes ont oublié Dieu; C'est pourquoi tout cela s'est produit.

Même si nous sommes épargnés de destruction par la guerre, nos vies devront changer si nous voulons sauver la vie de l'autodestruction.

Vous connaissez les mots de la Bible: «Build non sur le sable, mais sur le rock ....» Les dirigeants du tyran ne respectent que la fermeté ... et rient des personnes qui leur cèdent.

La vérité est rarement agréable; C'est presque invariablement amer.

Avec de tels événements mondiaux qui se penchent sur nous comme les montagnes, non, comme des chaînes de montagnes entières, cela peut sembler incongru et inapproprié de rappeler que la clé principale de notre être ou non-être réside dans chaque cœur humain individuel, dans la préférence du cœur pour un bien spécifique ou mal. Pourtant, cela reste vrai encore aujourd'hui, et c'est, en fait, la clé la plus fiable que nous ayons. Les théories sociales qui promettaient tant ont démontré leur faillite, nous laissant dans une impasse.

L'engagement solennel de s'abstenir de dire la vérité s'appelait le réalisme socialiste.

Même les plus larges d'entre nous ne peuvent embrasser que cette partie de la vérité dans laquelle notre propre museau a fait une erreur.

Un mot de vérité l'emporte sur le monde entier.

Pour préserver sa vie, un homme devrait-il payer tout ce qui lui donne de la couleur, de l'odeur et de l'excitation?

La seule bonne chose à propos de la répétition de vos erreurs est que vous savez quand grincer des dents

Une goutte d'eau dans l'océan ne craint pas un ouragan.

Abandonnez un cheveux et vous finirez par sans barbe.

Nous payons toujours beaucoup pour chasser après ce qui est bon marché.

... Ce n'est que par une journée noire que vous commencez à avoir des amis.

J'en feuille les anciens philosophes et y trouve mes dernières découvertes.

Dans notre pays, le mensonge est devenu non seulement une catégorie morale mais un pilier de l'État.

Je me suis habitué au fait que le repentir public est l'option la plus inacceptable pour le politicien moderne.

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