![Alfred Jarry](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fs3.eu-west-3.amazonaws.com%2Fstatic.jardin-des-citations.com%2Fauthors%2Fimages%2Falfred-jarry-AJcreufGUL6129TEGvm0kst5ZosgFHAdfLSwgomEgpEcWEDyk9yN4TnpNxW1Inp8r60NViaX011vH8dCrioi0UdylRpob1E3JKDmvON8PWWqEM156nzGTZIY1BP3AiKf.jpg&w=3840&q=100)
Alfred Jarry
@alfredJarry
Bardes et cordes Le roi mort, les vingt et un coups de la bombarde Tonnent, signal de deuil, place de la Concorde. Silence, joyeux luth, et viole et guimbarde : Tendons sur le cercueil la plus macabre corde Pour accompagner l’hymne éructé par le barde : Le ciel veut l’oraison funèbre pour exorde. L’encens vainc le fumet des ortolans que barde La maritorne, enfant butorde non moins qu’orde. Aux barrières du Louvre elle dormait, la garde : Les palais sont de grands ports où la nuit aborde ; Corse, kamoulcke, kurde, iroquoise et lombarde Le catafalque est ceint de la jobarde horde. Sa veille n’eût point fait camuse la camarde : Il faut qu’un rictus torde et qu’une bouche morde. La lame ou la dent tranche autant que le plomb arde : Poudre aux moineaux, canons place de la Concorde. Arme blême, le dail ne craint point l’espingarde : Tonne, signal de deuil ; vibre, macabre corde. Les Suisses du pavé heurtent la hallebarde : Seigneur, prends le défunt en ta miséricorde.