Cet ouvrage classique, paru en 1964, inédit en français, repose sur une conviction héritée de la philosophie politique platonicienne remise à l'honneur au milieu du XXe siècle par Leo Strauss : les grandes oeuvres de la littérature ont une portée qui va bien au-delà du plaisir provoqué par l'art. Elles sont, par le truchement d'une poésie faisant autorité, à la racine des options spirituelles, morales, politiques et religieuses des sociétés qu'elles contribuent à former. Comme Homère est le père de la Grèce antique, Dante, Camoens, Montaigne, Cervantès et Shakespeare ont pour longtemps, consciemment et subtilement, redéfini les termes dans lesquels Italiens, Portugais, Français, Espagnols et Anglais penseront les passions, la raison, le pouvoir politique, le sens que l'on peut donner aux destinées humaines. Une telle approche rend immédiatement intéressante la lecture d'un classique quels que soient les goûts esthétiques du lecteur. Dans le cas de Shakespeare, sa capacité à exposer la totalité concrète de la vie politique, mêlée de passions et d'intérêts, de raison et d'absurdité, a fait de son oeuvre l'horizon herméneutique de toutes les destinées politiques modernes. C'est ce qu'illustrent brillamment les analyses, précédées d'une importante introduction générale de l'auteur principal, que donnent Allan Bloom du Marchand de Venise, d'Othello et de Jules César, ainsi qu'Harry Jaffa du Roi Lear.

La pensée politique de Shakespeare

L'université : est-il possible en un mot de faire lever plus de prestiges ? Il s'agit bien du centre de l'Occident, parce que l'Université est le coeur des démocraties. Allan Bloom balaie ces prestiges, ces mirages : narcissisme, nihilisme, relativisme paralysant, « créativité » stérile. Fait-il le procès de l'Amérique ? Il l'aime, mais craint pour son avenir, et pour le nôtre. Fait-il le procès de la jeunesse ? Il l'aime avec une générosité et un discernement peu communs, mais son anxiété croît : ces dernières décennies ont vu se répandre, en Europe non moins qu'aux États-Unis, un style d'éducation et un mode de vie qui tendent à rendre les jeunes gens et les jeunes filles de plus en plus incapables de faire face noblement, intelligemment ou même raisonnablement aux grands faits de la vie humaine : l'amour, la famille, la citoyenneté, la recherche de la vérité.
Allan Bloom nous redonne accès à ce très proche trésor que les universités soucieuses d'« utilité » et de « scientificité », que les Églises ivres de popularité et d'« ouverture » ont mis sous le boisseau : notre âme. Elle est le seul sujet de ce livre profond.

L'âme désarmée

L'universite: est-il possible en un mot de faire lever plus de prestiges ? Il s'agit bien du centre de l'Occident, parce que l'Universite est le coeur des democraties. Allan Bloom balaie ces prestiges, ces mirages: narcissisme, nihilisme, relativisme paralysant, creativite sterile. Fait-il le proces de l'Amerique ? Il l'aime, mais craint pour son avenir, et pour le notre. Fait-il le proces de la jeunesse ? Il l'aime avec une generosite et un discernement peu communs, mais son anxiete croit: ces dernieres decennies ont vu se repandre, en Europe non moins qu'aux Etats-Unis, un style d'education et un mode de vie qui tendent a rendre les jeunes gens et les jeunes filles de plus en plus incapables de faire face noblement, intelligemment ou meme raisonnablement aux grands faits de la vie humaine: l'amour, la famille, la citoyennete, la recherche de la verite. Allan Bloom nous redonne acces a ce tres proche tresor que les universites soucieuses d' utilite et de scientificite, que les Eglises ivres de popularite et d' ouverture ont mis sous le boisseau: notre ame. Elle est le seul sujet de ce livre profond. Publie en anglais en 1987 (The Closing of the American Mind), l'ouvrage a ete traduit en francais des sa parution, dans une edition amputee de l'essentiel de sa troisieme partie. Le voici propose dans une traduction integrale.

L’âme désarmée : Essai sur le déclin de la culture générale

Ce grand livre posthume d'Allan Bloom part d'un constat anxieux : le lien humain se défait. Non par l'effet de quelque fatalité extérieure, mais simplement parce que nous le voulons ainsi : nous nous voulons de plus en plus des « individus libres et authentiques », eh bien, nous avons ce que vous voulons, nous avons, au lieu de l'amour ou de l'amitié, des « relations sexuelles » ou des « relations amicales ». Alors le projet d'Allan Bloom est de retrouver la complexité, les triomphes et les échecs - bref, la vérité - du lien humain, amoureux et amical. Comment ? En lui redonnant la parole, par une exploration merveilleusement ample et libre des grandes oeuvres de notre culture, où l'amour et l'amitié ont trouvé leurs expressions les plus splendides, les plus convaincantes - ou les plus troublantes.
Rousseau, Shakespeare et Platon sont les trois grandes étapes de cette redécouverte où il nous est finalement montré comment, et en quel sens, la recherche commune et l'amour de la « sagesse » peuvent constituer la plus haute possibilité de l'âme et former le lien humain le plus fort parce que le plus véridique. C'est peu de dire que l'auteur porte légèrement sa science. Il se meut avec autorité et agilité dans l'immense étendue de notre empire intérieur.
« C'est un assez beau roman que celui de la nature humaine », écrit quelque part Rousseau. C'est ce roman-là que nous propose Allan Bloom, et il est plus profondément intéressant et émouvant qu'aucun roman d'amour.

L'amour et l'amitié

Comment bâtir une cité juste? En mettant en lumière tout ce que requiert cet improbable projet, Platon fait apparaître les contradictions insoupçonnées dont l'animal humain est pétri dans son rapport à la politique. L'Essai dont Atlan Bloom fait suivre sa traduction de la République a pour objectif premier de guider le lecteur dans les méandres du plus célèbre dialogue de Platon, et de l'éclairer sur les problèmes philosophiques soulevés par Socrate et ses interlocuteurs. Mais en nous invitant à retire ce texte à la lumière de ses propres interrogations sur le sens du dialogue, Atlan Bloom ne propose pas un commentaire fermé sur lui-même. Bien au contraire : il jette sur les problèmes de notre modernité la lumière lointaine dont nous éclaire toujours, parfois à notre insu, l'un des fondateurs de la pensée occidentale. Car l'ancien élève de Leo Strauss sait bien que, dans le contexte politique international contemporain, l'espoir de sortir du chaos est suspendu à la clarification des visions du monde qui s'y affrontent confusément. En éclairant la cité de Platon, Atlan Bloom fait sortir de l'ombre les questions majeures de notre temps.

La cité et son ombre - Essai sur la République de Platon

L'art du management européen

Allan David Bloom (Indianapolis, 14 septembre 1930 – Chicago, 7 octobre 1992) est un philosophe américain. Il a été élève de Leo Strauss à l'université de Chicago, et est connu principalement grâce à son pamphlet best-seller de 1987, The Closing of the American Mind (en) (traduit en français par L'Âme désarmée), qui a bénéficié d'une réception importante dans les médias américains,,,. Cet ouvrage a été publié à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires aux États-Unis et de manière assez discrète en France. Bloom y critique le modèle de l'éducation libérale de l'après-Seconde Guerre mondiale et l'emprise de la culture de masse sur les esprits. Il est également connu pour ses positions pédagogiques et ses traductions de Platon et de Rousseau.
Il a inspiré le personnage central du roman de son ami Saul Bellow, Ravelstein, publié en 2000.

Je bénis une société qui tolère et soutient une enfance éternelle pour certains, une enfance dont le jeu peut, à son tour, être une bénédiction pour la société.

La véritable communauté de l'homme, au milieu de tous les simulacres de communauté auto-contradictoires, est la communauté de ceux qui recherchent la vérité, des connaisseurs potentiels, c'est-à-dire, en principe, de tous les hommes dans la mesure où ils souhaitent savoir . Mais en fait, cela n'en comprend que quelques-uns, les vrais amis, car Platon était à Aristote au moment même où ils étaient en désaccord sur la nature du bien.

Toute la littérature jusqu'à aujourd'hui est sexiste. Les Muses n'ont jamais chanté aux poètes des femmes libérées. C'est la même vieille chanson de la Bible et d'Homère en passant par Joyce et Proust.

Notre nation, une grande étape pour le jeu de grandes pensées, présente la confrontation classique entre les vues de Locke sur l'état de la nature et la critique de Rousseau à leur sujet ... la nature est la matière première, sans valeur sans le mélange du travail humain; Pourtant, la nature est aussi la chose la plus élevée et la plus sacrée. Les mêmes personnes qui ont du mal à sauver le darter d'escargots bénissent la pilule, s'inquiètent de chasser les cerfs et de défendre l'avortement. La révérence pour la nature, la maîtrise de la nature - selon ce qui est pratique.

Il n'y a pas de véritable éducation qui ne répond pas au besoin ressentie; Tout ce qui est acquis est un affichage insignifiant.

Seul Socrate savait, après une vie de travail incessant, qu'il était ignorant. Maintenant, chaque élève du lycée le sait. Comment est-ce devenu si facile?

Une bonne éducation serait vouée à encourager et à affiner l'amour du beau, mais un moralisme pathologiquement égaré transforme au contraire une telle nostalgie en un péché contre l'objectif élevé de faire du bien à chacun, de vaincre la nature au nom de l'égalité. ... L'amour du beau est peut-être le dernier et le plus beau sacrifice à l'égalitarisme radical.

La tyrannie la plus réussie n'est pas celle qui utilise la force pour assurer l'uniformité, mais celle qui supprime la conscience d'autres possibilités, ce qui rend inconcevable que d'autres façons soient viables, ce qui supprime le sentiment qu'il y a un extérieur.

Une nouvelle langue reflète toujours un nouveau point de vue, et la vulgarisation progressive et inconsciente de mots nouveaux, ou de mots anciens utilisés de manière nouvelle, est un signe certain d'un changement profond dans l'articulation du monde.

Le moi doit être un arc tendu. Il doit lutter contre les opposés plutôt que de les harmoniser, plutôt que de transformer la tension vers les grands instruments de la dernière virilité, les désintendants de l'arc qualifiés et les jésuites de nos jours, les psychiatres, qui, dans le même esprit et en tant que partie de la même conspiration de la même conspiration, La modernité en tant que virtuose de la paix réduit les conflits.

La personne généreusement éduquée est celle qui est capable de résister aux réponses faciles et préférées, non pas parce qu'il est obstiné mais parce qu'il connaît les autres dignes de considération.

Il n'y a pas de vrai professeur qui, dans la pratique, ne croit pas à l'existence de l'âme, ou à une magie qui agit dessus par la parole.

Nous sommes comme des bergers ignorants vivant sur un site où les grandes civilisations ont une fois prospérée. Les bergers jouent avec les fragments qui apparaissent à la surface, n'ayant aucune notion des belles structures dont ils faisaient autrefois partie.

La véritable communauté de l'homme est la communauté de ceux qui recherchent la vérité, des connaisseurs potentiels.

La désérovision du monde, un compagnon de son désenchantement ... semble résulter d'une combinaison de causes de notre régime démocratique et de ses tendances à niveler et à autoprotection, une science réductionniste-matérialialiste qui interprète inévitablement Eros comme sexe, et L'atmosphère générée par «la mort de Dieu» et du Dieu subordonné, Eros.

Ces sociologues qui parlent face à The Sacred sont comme un homme qui garde un vieux lion de cirque édenté dans la maison afin de ressentir les frissons de la jungle.

Les penseurs continentaux ont été obsédés par l'homme bourgeois comme représentant l'échec de la modernité la pire et le plus méprisable, qui doit à tout prix être surmonté. Le nihilisme dans son sens le plus palpable signifie que le bourgeois a gagné, que l'avenir, tous prévisibles, lui appartient, que toutes les hauteurs au-dessus de lui et toutes les profondeurs sous lui sont illusoires et que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue à ces termes.

La musique classique est un goût particulier comme la langue grecque ou l'archéologie précolombienne, pas une culture commune de communication réciproque et de sténographie psychologique.

Une éducation, autre que purement professionnelle ou technique, peut même sembler être un obstacle.

Je ne me suis jamais considéré comme un écrivain. Je suis un enseignant. D'une certaine manière, je me sens un peu coupable pour toutes les personnes qui sont des écrivains qui espèrent être sur la liste des best-sellers, qui vivent pour cela et ne l'obtiennent pas, et cela m'est venu comme comme Une sorte de cadeau gratuit, comme Dieu venant à Abraham et annonçant: «Je t'ai choisi!

Les pères et les mères ont perdu l'idée que l'aspiration la plus élevée qu'ils pourraient avoir pour leurs enfants est qu'ils soient sages ... une compétence et un succès spécialisés sont tout ce qu'ils peuvent imaginer.

La raison ne peut pas établir de valeurs, et sa conviction qu'il peut est l'illusion la plus stupide et la plus pernicieuse.

La distinction entre privé et public sape l'unité de la force spirituelle, drainant le public des énergies transcendantes tout en les banalisant parce que la vie simple ne fournit pas de stade approprié pour leur action.

Les étudiants arrivent aujourd'hui à l'université ignorants et cyniques à l'égard de notre héritage politique, sans avoir les moyens de s'en inspirer ou de le critiquer sérieusement.

Le mode de vie de Socrate est la conséquence de sa reconnaissance que nous pouvons savoir ce que nous ne savons pas sur les choses les plus importantes et que nous sommes par nature obligés de rechercher ces connaissances.

La convention universitaire soumet la nature. Il délivre des licences et la chasse sans une est interdite.

L'importance de ces années [du collège] pour un Américain ne peut pas être surestimée. Ils sont la seule chance de la civilisation de le rejoindre.

Rock donne aux enfants, sur un plateau d'argent, avec toute l'autorité publique de l'industrie du divertissement, tout ce que leurs parents leur ont toujours dit qu'ils devaient attendre jusqu'à ce qu'ils grandissent et comprennent plus tard.

La culture en tant qu'art est l'expression maximale de la créativité de l'homme, sa capacité à sortir des limites étroites de la nature, et donc hors de l'interprétation dégradante de l'homme en sciences naturelles et politiques modernes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Allan_Bloom

Ses oeuvres

Ses derniers livres