L'ensemble des textes et interventions publiques d'Alvar Aalto constitue une rareté dans la mesure où l'architecte s'est toujours déclaré plus enclin à construire qu'à écrire. La large sélection de textes traduits dans ce recueil, la plupart inédit en français, révèlent les thèmes qui ont parcouru sa carrière : humaniser l'architecture en respectant le destinataire de l'édifice, prendre toujours en compte le paysage naturel ou urbain, rechercher la standardisation en évitant l'uniformisation, répondre à la demande du plus grand nombre avec une extrême exigence de qualité, appréhender le coût d'un bâtiment sur le long terme, tenir compte de l'esprit de la matière dans le choix des matériaux, s'élever contre l'esprit réducteur du style international...Ces paroles d'architecte révèlent un Aalto sensible et secret et enrichissent la compréhension de son oeuvre dont le message reste universel.CRITIQUE D'ART :Les textes d’Alvar Aalto rassemblés par son biographe Göran Schildt et publiés dès 1997 en finnois, viennent d’être ici traduits en français par Anne Colin du Terrail. Cela aurait mérité quelques explications sur la sélection opérée, sur le contexte dans lequel ces écrits ont été rédigés, sur le choix des titres et sur la logique de leur organisation dans l’ouvrage (qui n’est ni chronologique ni thématique), ainsi que sur le choix de l’iconographie (croquis de Delphes, 1953 pour illustrer le texte sur l’architecture du paysage de Finlande centrale, 1925). Il n’en demeure pas moins que ces écrits, parfois laborieux (est-ce dû à des difficultés de traduction ?), dont Alvar Aalto confiait souvent la réécriture à sescollaborateurs, témoignent toutefois des références et des réflexions dont l’architecte a nourri son travail, de son rapport aux autres arts, à la rationalité économique, à la standardisation et aux matériaux, à l’urbanisme et aux questions de planification, aux rapports entre forme et usage. Bien qu’opposé à la construction en hauteur, Alvar Aalto a conscience de la nécessité de loger un grand nombre de familles. Il préconise donc des liens étroits avec la nature, le site, le paysage et propose d’« humaniser l’architecture » notamment en étant attentif aux usages et en travaillant avec la lumière. Dans cette quarantaine de textes, Alvar Aalto évoque aussi son rapport à l’enseignement del’architecture, à la transmission d’un savoir et d’un savoir-faire, ses relations avecd’autres architectes de l’époque et son attachement à la Finlande.Critique par : Joanne VajdaRéférence électronique : Joanne Vajda, « Alvar Aalto, La table blanche et autres textes », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 01 juin 2014, consulté le 16 décembre 2016. URL : http://critiquedart.revues.org/8250

La table blanche et autres textes

Les textes traduits ici révèlent les thèmes qui ont parcouru la carrière d'Alvar Aalto, plus enclin à l'architecture qu'à l'écriture comme il l'a reconnu lui-même : humaniser l'architecture en respectant le destinataire de l'édifi ce, prendre en compte le paysage naturel ou urbain afi n de l'améliorer, rechercher la standardisation sans l'uniformisation, répondre à la demande du plus grand nombre avec une extrême exigence de qualité, tenir compte de l'esprit de la matière dans le choix des matériaux, s'élever contre l'esprit réducteur du courant incarné par le Bauhaus. Ces textes, rares comparés à l'immense production de l'architecte, révèlent un Aalto sensible et secret et enrichissent la compréhension de son oeuvre dont le message est universel.

Alvar Aalto est né en 1898 dans le village de Kuortane. Il le quitta pour Jyväskylä, une ville accueillant aujourd'hui 37 de ses constructions. Il partit étudier à l'Université de technologie d'Helsinki. Après avoir vécu quelques temps à Turku, il revint à Helsinki pour y travailler jusqu'à sa mort, en 1976. L'œuvre d'Aalto couvre un large panorama, des immeubles au mobilier, verrerie, bijoux et autres formes artistiques. Tant pour la conception d'immeubles que pour des plans d'urbanisme, il eut toujours pour objectif l'harmonie artistique grâce à des méthodes synergiques unissant les êtres et leur environnement.

Alvar Aalto

Alvar Aalto (/ˈɑlʋɑr ˈɑːlto/, né le 3 février 1898 à Kuortane et mort le 11 mai 1976 à Helsinki) est un architecte, dessinateur, urbaniste et designer finlandais, adepte du fonctionnalisme et de l'architecture organique.

Le formulaire doit avoir un contenu et que le contenu doit être lié à la nature.

Dieu a créé du papier dans le but de dessiner l'architecture dessus. Tout le reste est, du moins pour moi, un abus de papier.

Même la plus petite corvée quotidienne peut être humanisée avec l'harmonie de la culture.

Rien n'est aussi dangereux dans l'architecture que les problèmes séparés. Si nous divisons la vie en problèmes séparés, nous partageons les possibilités de faire un bon art de construction.

L'essence même de l'architecture se compose d'une variété et d'un développement rappelant la vie organique naturelle. C'est le seul vrai style de l'architecture.

L'architecture moderne ne signifie pas l'utilisation de nouveaux matériaux immatures; L'essentiel est d'affiner les matériaux dans une direction plus humaine.

La beauté est l'harmonie du but et de la forme.

Les objets sont faits pour être complétés par l'esprit humain.

La construction de l'art est une synthèse de la vie sous forme matérialisée. Nous devrions essayer de remettre sous le même chapeau non pas une façon de penser éclatée, mais tout en harmonie ensemble.

Le but ultime de l'architecte ... est de créer un paradis. Chaque maison, chaque produit de l'architecture ... devrait être un fruit de nos efforts pour construire un paradis terrestre pour les gens.

Nous devrions travailler pour des choses simples, bonnes et non décoratives, mais des choses qui sont en harmonie avec l'être humain et adaptées organiquement au petit homme dans la rue.

Les problèmes les plus difficiles ne sont naturellement pas impliqués dans la recherche de formes de vie contemporaine. Il s'agit de travailler notre chemin vers des formes derrière lesquelles se trouvent les valeurs humaines réelles.

Nous avons presque une ville a probablement deux ou trois cents comités. Chaque comité n'a pas face à un seul problème et n'a rien à voir avec les autres problèmes.

Rien de vieux ne renaît jamais, mais il ne disparaît pas non plus. Et ce qui a été [né] réapparaîtra toujours sous une nouvelle forme.

La véritable architecture n'existe que lorsque l'homme se trouve au centre.

L'essence même de l'architecture se compose d'une variété et d'un développement rappelant la vie organique naturelle. C'est le seul vrai style en architecture

L'architecture n'est pas seulement nationale mais a clairement des attaches locales dans la mesure où elle est enracinée dans la terre.

Je vous le dis, il est plus facile de construire un grand opéra ou un centre-ville que de construire une maison personnelle.

Nous devons concentrer notre travail non seulement sur un problème de logement séparé, mais aussi sur le logement impliqué dans notre travail quotidien et toutes les autres fonctions de la ville.

La chaise en acier tubulaire est sûrement rationnelle à partir de points de vue techniques et constructifs. Il est léger, adapté à la production de masse, etc. Mais les surfaces en acier et en chrome ne sont pas satisfaisantes du point de vue humain.

Une fois, j'ai essayé de faire une normalisation des escaliers. C'est probablement l'une des plus anciennes des standardisations. Bien sûr, nous concevons de nouvelles étapes d'escalier chaque jour en relation avec toutes nos maisons, mais une étape standardisée dépend de la hauteur des bâtiments et de toutes sortes de choses.

Chacun de mes bâtiments commence par un voyage italien.

Tout comme il faut du temps à un grain de pêche de poisson pour devenir un poisson pleinement cultivé, nous avons donc également besoin de temps pour tout ce qui se développe et cristallise dans le monde des idées. L'architecture exige plus de cette époque que d'autres travaux créatifs.

Le meilleur comité de normalisation au monde est elle-même la nature, mais dans la nature, la normalisation se produit principalement en relation avec les plus petites unités possibles: les cellules. Le résultat est des millions de combinaisons flexibles dans lesquelles on ne rencontre jamais les stéréotypes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alvar_Aalto

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