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Anatole France

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Anatole France, pour l'état civil François Anatole Thibault, né le 16 avril 1844 à Paris et mort le 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), est un écrivain français. Il est considéré comme l’un des plus grands de l'époque de la Troisième République, dont il a également été un des plus importants critiques littéraires. Il devient une des consciences les plus significatives de son temps en s’engageant en faveur de nombreuses causes sociales et politiques du début du XXe siècle. Il reçoit le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1921.

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Poésies

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    Les choses de l'amour Les choses de l'amour ont de profonds secrets. L'instinct primordial de l'antique Nature Qui mêlait les flancs nus dans le fond des forêts Trouble l'épouse encor sous sa riche ceinture ; Et, savante en pudeur, attentive à nos lois. Elle garde le sang de l'Ève des grands bois.

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    La mort Si la vierge vers toi jette sous les ramures Le rire par sa mère à ses lèvres appris ; Si, tiède dans son corps dont elle sait le prix, Le désir a gonflé ses formes demi-mûres ; Le soir, dans la forêt pleine de frais murmures, Si, méditant d'unir vos chairs et vos esprits, Vous mêlez, de sang jeune et de baisers fleuris, Vos lèvres, en jouant, teintes du suc des mûres ; Si le besoin d'aimer vous caresse et vous mord, Amants, c'est que déjà plane sur vous la Mort : Son aiguillon fait seul d'un couple un dieu qui crée. Le sein d'un immortel ne saurait s'embraser. Louez, vierges, amants, louez la Mort sacrée, Puisque vous lui devez l'ivresse du baiser.

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    La perdrix Hélas ! celle qui, jeune en la belle saison, Causa dans les blés verts une ardente querelle Et suivit le vainqueur ensanglanté pour elle, La compagne au bon cœur qui bâtit la maison Et nourrit les petits aux jours de la moisson, Vois : les chiens ont forcé sa retraite infidèle. C'est en vain qu'elle fuit dans l'air à tire-d'aile, Le plomb fait dans sa chair passer le grand frisson. Son sang pur de couveuse à la chaleur divine Sur son corps déchiré mouille sa plume fine. Elle tournoie et tombe entre les joncs épais. Dans les joncs, à l'abri de l'épagneul qui flaire, Triste, s'enveloppant de silence et de paix, Ayant fini d'aimer, elle meurt sans colère.

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    Le chêne abandonné Dans la tiède forêt que baigne un jour vermeil, Le grand chêne noueux, le père de la race, Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse Et, solitaire aïeul, se réchauffe au soleil. Du fumier de ses fils étouffés sous son ombre, Robuste, il a nourri ses siècles florissants, Fait bouillonner la sève en ses membres puissants, Et respiré le ciel avec sa tête sombre. Mais ses plus fiers rameaux sont morts, squelettes noirs Sinistrement dressés sur sa couronne verte ; Et dans la profondeur de sa poitrine ouverte Les larves ont creusé de vastes entonnoirs. La sève du printemps vient irriter l'ulcère Que suinte la torpeur de ses âcres tissus. Tout un monde pullule en ses membres moussus, Et le fauve lichen de sa rouille l'enserre. Sans cesse un bois inerte et qui vécut en lui Se brise sur son corps et tombe. Un vent d'orage Peut finir de sa mort le séculaire ouvrage, Et peut-être qu'il doit s'écrouler aujourd'hui. Car déjà la chenille aux anneaux d'émeraude Déserte lentement son feuillage peu sûr ; D'insectes soulevant leurs élytres d'azur Tout un peuple inquiet sur son écorce rôde ;

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    Le désir Je sais la vanité de tout désir profane. A peine gardons-nous de tes amours défunts, Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se fane Y laisse d'âme et de parfums. Ils n'ont, les plus beaux bras, que des chaînes d'argile, Indolentes autour du col le plus aimé ; Avant d'être rompu leur doux cercle fragile Ne s'était pas même fermé. Mélancolique nuit des chevelures sombres, A quoi bon s'attarder dans ton enivrement, Si, comme dans la mort, nul ne peut sous tes ombres Se plonger éternellement ? Narines qui gonflez vos ailes de colombe, Avec les longs dédains d'une belle fierté, Pour la dernière fois, à l'odeur de la tombe, Vous aurez déjà palpité. Lèvres, vivantes fleurs, nobles roses sanglantes, Vous épanouissant lorsque nous vous baisons, Quelques feux de cristal en quelques nuits brûlantes Sèchent vos brèves floraisons. Où tend le vain effort de deux bouches unies ? Le plus long des baisers trompe notre dessein ; Et comment appuyer nos langueurs infinies Sur la fragilité d'un sein ?

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    Âmes obscures Tout dans l'immuable Nature Est miracle aux petits enfants : Ils naissent, et leur âme obscure Éclôt dans des enchantements. Le reflet de cette magie Donne à leur regard un rayon. Déjà la belle illusion Excite leur frêle énergie. L'inconnu, l'inconnu divin, Les baigne comme une eau profonde ; On les presse, on leur parle en vain : Ils habitent un autre monde ; Leurs yeux purs, leurs yeux grands ouverts S'emplissent de rêves étranges. Oh ! qu'ils sont beaux, ces petits anges Perdus dans l'antique univers ! Leur tête légère et ravie Songe tandis que nous pensons ; Ils font de frissons en frissons La découverte de la vie.

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