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André Breton

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André Breton, né le 19 février 1896 à Tinchebray dans l'Orne et mort le 28 septembre 1966 à Paris 10e, est un poète et écrivain français, principal animateur et théoricien du surréalisme. Auteur des livres Nadja, L'Amour fou et des différents Manifestes du surréalisme, son rôle de chef de file du mouvement surréaliste, et son œuvre critique et théorique pour l'écriture et les arts plastiques, font d'André Breton une figure majeure de l'art et de la littérature française du XXe siècle. Considéré comme un avant-gardiste, il a travaillé avec de nombreux artistes pionniers ainsi qu'avec la célèbre militante et galeriste parisienne Denise René. En 1947, l'exposition Toyen à la Galerie Denise René présente une ouverture sur le jardin secret du peintre qu'il évoque également dans son ouvrage Le Surréalisme et la Peinture.

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Poésies

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    André Breton

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    Anciennement Rue de la Liberté Le grand industriel noir exhibe une serviette en peau d'iguane blanche Dans les plaidoiries de vents chargés de fleurs Le léger catafalque de la créole Démesurément exhaussé d'autruches Fait eau de tous les reflets de la savane Pouvoir des pointes les lucioles m'ont traversé de part en part La nuit tropicale conjugue toutes les sonneries de l'entracte A jamais balancée de vases modem style et de parfums dans le flot de lave Je m'assure qu'une lampe de l'ancien Saint-Pierre fonctionne encore La vie intermittente est le crépitement d'un colibri vert Et prête-moi ton murmure marché marin Du comptoir de Bien bon beau A Allons nous cacher mes amis En compliments de l'autre siècle Surtout races prétendues ennemies décriées A ma faim épandez l'arbre aux mille greffes De la souche de celui qui parle seul Que j'ai tenu dès longtemps à réhabiliter en moi-même Ici les fontaines Wallace étourdies de lianes prennent un aspect mythologique Pour la beauté rien qu'à sa marche la reine passe sur l'autre bord Sa gorge du crépuscule clair des roses du Sénégal Sa main toute jeune joue le long des grilles du palais. Fort-de-France, mai 1941.

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    Chiffres et constellations amoureux d'une femme Au globule de vie toute la chance et pour cela qu'il s'agglomère à lui-même autant de fois que la goutte de pluie sur la feuille et la vitre, selon les tracés pas plus tôt décidés que disparus dont elle garde le secret et cela en autant de sens qu'indiquent les rayons du soleil. C'est comme les perles de ces petites boites rondes de l'enfance jouet comme on n'en voit plus qui ne tenaient pas quitte tant qu'au prix d'une longue patience on n'en avait pas ponctué jusqu'au dernier alvéole une bouche esquissant un sourire. La tête d'Ogmius coiffée du sanglier sonne toujours aussi clair par l'ondée d'orage : à jamais elle nous offre un visage frappé du même coin que les cieux. Au centre, la beauté originelle, balbutiante de voyelles, servie d'un suprême doigté par les nombres.

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    Danseuses Acrobates - Constellation Parlez-moi de ces femmes dont la double huppe de coq de roche déploie à volonté l'arc semi-circulaire qui relie leurs narines à leurs talons, leur nuque à leur pubis et qui dans un bruit sourd toujours déchirant choisissent de s'abîmer en étoile à même la terre. L'écuyère dérive sur son patin de soie, c'est la plume au vent et son cheval n'a laissé qu'un fer étincelanl dans le ciel. Corsetée de mousse, en maillot de lumière, l'exquise Marie Spelterini s'avance sur un fil au-dessus du Niagara. Rien non plus en esprit ne se gouvernera sans le trait d'éperdu à l'expiration duquel le plus haut période d'assouplissement commande l'abandon au radar qui aiguille infailliblement les rencontres et, le doute au rebut, de tropisme en giration, doit toujours permettre de ressaisir par la main.

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    André Breton

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    Du rêve Mais la lumière revient Le plaisir de fumer L'araignée-fée de la cendre à points bleus et rouges N'est jamais contente de ses maisons de Mozart La blessure guérit tout s'ingénie à se faire reconnaître je parle et sous ton visage tourne le cône d'ombre qui du fond des mers a appelé les perles Les paupières les lèvres hument le jour L'arène se vide Un des oiseaux en s'envolant N'a eu garde d'oublier la paille et le fil A peine si un essaim a trouvé bon de patiner La flèche part Une étoile rien qu'une étoile perdue dans la fourrure de la nuit New York, octobre 1943.

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    André Breton

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    Guerre Je regarde la Bête pendant qu'elle se lèche Pour mieux se confondre avec tout ce qui l'entoure Ses yeux couleur de houle A Pimproviste sont la mare tirant à elle le linge sale les détritus Celle qui arrête toujours l'homme La mare avec sa petite place de l'Opéra dans le ventre Car la phosphorescence est la clé des yeux de la Bête Qui se lèche Et sa langue Dardée on ne sait à l'avance jamais vers où Est un carrefour de fournaises D'en dessous je contemple son palais Fait de lampes dans des sacs Et sous la voûte bleu de roi D'arceaux dédorés en perspective l'un dans l'autre Pendant que court le souffle fait de la généralisation à l'infini de celui de ces misérables le torse nu qui se produisent sur la place publique avalant des torches à pétrole dans une aigre pluie de sous Les pustules de la Bête resplendissent de ces hécatombes de jeunes gens dont se gorge le Nombre Les flancs protégés par les miroitantes écailles que sont les armées Bombées dont chacune tourne à la perfection sur sa charnière Bien qu'elles dépendent les unes des autres non moins que les coqs qui s'insultent à l'aurore de fumier à fumier On touche au défaut de la conscience pourtant certains persistent à soutenir que le jour va naître La porte j'ai voulu dire la Bête se lèche sous l'aile Et l'on voit est-ce de rire se convulser des filous au fond d'une taverne Ce mirage dont on avait fait la bonté se raisonne C'est un gisement de mercure Cela pourrait bien se laper d'un seul coup J'ai cru que la Bête se tournait vers moi j'ai revu la saleté de l'éclair Qu'elle est blanche dans ses membranes dans le délié de ses bois de bouleaux où s'organise le guet Dans les cordages de ses vaisseaux a la proue desquels plonge une femme que les fatigues de l'amour ont parée d'un loup vert Fausse alerte la Bête garde ses griffes en couronne érectile autour des seins J'essaie de ne pas trop chanceler quand elle bouge la queue Qui est à la fois le carrosse biseauté et le coup de fouet Dans l'odeur suffocante de cicindèle De sa litière souillée de sang noir et d'or vers la lune elle aiguise une de ses cornes à l'arbre enthousiaste du grief En se lovant avec des langueurs effrayantes Flattée La Bête se lèche le sexe je n'ai rien dit

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    L'union libre Ma femme à la chevelure de feu de bois Aux pensées d'éclairs de chaleur A la taille de sablier Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de dernière grandeur Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche A la langue d'ambre et de verre frottés Ma femme à la langue d'hostie poignardée A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux A la langue de pierre incroyable Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre Et de buée aux vitres Ma femme aux épaules de Champagne Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace Ma femme aux poignets d'allumettes Ma femme aux doigts de hasard et d'as de cœur Aux doigts de foin coupé Ma femme aux aisselles de martre et de fênes De nuit de la Saint-Jean De troène et de nid de scalares Aux bras d'écume de mer et d'écluse Et de mélange du blé et du moulin Ma femme aux jambes de fusée Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir Ma femme aux mollets de moelle de sureau Ma femme aux pieds d'initiales Aux pieds de trousseaux de clefs aux pieds de calfats qui boivent Ma femme au cou d'orge imperlé Ma femme à la gorge de Val d'or De rendez-vous dans le lit même du torrent Aux seins de nuit Ma femme aux seins de taupinière marine Ma femme aux seins de creuset du rubis Aux seins de spectre de la rose sous la rosée Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours Au ventre de griffe géante Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical Au dos de vif-argent Au dos de lumière A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire Ma femme aux hanches de nacelle Aux hanches de lustre et de pennes de flèche Et de tiges de plumes de paon blanc De balance insensible Ma femme aux fesses de grès et d'amiante Ma femme aux fesses de dos de cygne Ma femme aux fesses de printemps Au sexe de glaïeul Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens Ma femme au sexe de miroir Ma femme aux yeux pleins de larmes Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée Ma femme aux yeux de savane Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre

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    Le crépuscule rose caresse les femmes et les piseaux Le sorbier entre dans la lyre ou bien la lyre dans le sorbier. Vous pouvez fuir, les belles, la poursuite ne sera pas longue! Le souffle des chevaux lacère d'un nuage les vestes des piqueurs et les disperse comme il ne peut advenir qu'à l'approche du Grand Veneur en personne. Vous n'arriverez pas jusqu'à la grille... C'était bien la peine, votre gorge est un flot de bouvreuils. Saviez-vous qu'à la cathédrale de Sens on montra des grelots de vermeil dont le rôle fut de tinter aux franges d'une étole et d'un manipule?

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