André Lemoyne
@andreLemoyne
Printemps À Adolphe Magu. Les amoureux ne vont pas loin : On perd du temps aux longs voyages. Les bords de l'Yvette ou du Loing Pour eux ont de frais paysages. Ils marchent à pas cadencés Dont le cœur règle l'harmonie, Et vont l'un à l'autre enlacés En suivant leur route bénie. Ils savent de petits sentiers Où les fleurs de mai sont écloses ; Quand ils passent, les églantiers, S'effeuillant, font pleuvoir des roses. Ormes, frênes et châtaigniers, Taillis et grands fûts, tout verdoie, Berçant les amours printaniers Des nids où les cœurs sont en joie : Ramiers au fond des bois perdus, Bouvreuils des aubépines blanches, Loriots jaunes suspendus À la fourche des hautes branches. Le trille ému, les sons flûtés, Croisent les soupirs d'amoureuses : Tous les arbres sont enchantés Par les heureux et les heureuses.