Sénateur, moi ?

André Pratte a démissionné du Sénat en octobre dernier après y avoir siégé pendant plus de trois ans. Ce livre raconte le parcours qui l’a mené à la chambre haute du Parlement canadien et nous en fait découvrir les coulisses où ses idéaux se sont heurtés à une partisanerie toujours dominante malgré la réforme amorcée par le gouvernement de Justin Trudeau.André Pratte s’ouvre également sur le côté sombre de son enfance perturbée par la mort de sa mère, les exigences d’un père absent et bourreau de travail, sur son adolescence marquée par une tentative de suicide et sur sa carrière passionnante de journaliste et d’éditorialiste en chef au quotidien La Presse.Son témoignage nous permet de découvrir les diverses facettes de l’homme, de l’enfance au journalisme et à la politique.

Issu du No 298 de la revue Liberté, consacré à la politique hors les murs, cet entretien réunit deux figures emblématiques du Printemps érables, qui discutent du thème de la désobéissance civile.

Liberté 298 - Entretien - André Pratte et Amir Khadir sur la désobéissance civile - Deux figures emblématiques de la politique québécoise croisent le fer au sujet de la désobéissance civile

Aux pays des merveilles Essai sur les mythes politiques québécois

Je suis né à Québec, j'y ai vécu plusieurs années avant de déménager à Montréal puis à Ottawa. Et je veux dire, le Québec est un très, vous savez, une ville fermée si je peux dire. Il n'est donc pas facile d'être accepté de vivre à Québec. Donc, si vous êtes d'une foi différente, vous pouvez être un peu timide à montrer votre foi. Donc je veux dire, vous êtes déjà d'un pays différent, vous êtes un immigrant et entendez ce que vous entendez parler de l'islam, vous ne voudrez peut-être pas être identifié comme un musulman, et vous pourriez être très discret dans votre foi et aller au mosquée.

À Québec, de nombreux musulmans ont dit qu'ils cachent leur foi parce qu'ils savent que s'ils ne le font pas, s'ils montrent qu'ils sont musulmans, pratiquant les musulmans, ils ne seront pas acceptés dans la société québécoise.

Notre problème au Québec est que notre été est si court que nous ne pouvons pas porter de maillots de bain, peu importe, quel type de maillot de bain. Je veux donc dire que nous avons ce débat avec les partis politiques impliqués, que nous interdions le burki oui ou non, et c'était dans les médias, vous savez, en première page pendant des jours et des jours et des jours. C'est extrêmement exagéré. Et les gens qui ne vivent pas par exemple à Montréal, où ils n'ont pas de population diversifiée, ils pensent que c'est un vrai problème.

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