Dans l'océan de la jungle gisent les ruines affaissées de palais magnifiques, de temples élevés, de monuments admirables. Qui étaient les Mayas, ce peuple bâtisseur ? Pourquoi leurs grandes cités de la forêt furent-elles abandonnées, il y a plus d'un millénaire ? Ces questions ont préoccupé les savants et le public depuis deux siècles, donnant lieu à autant de révélations que de réponses erronées. Arthur Demarest ressuscite ici la civilisation perdue des anciens Mayas. Il met en lumière, grâce aux acquis récents de l'archéologie, de la paléoécologie et de l'épigraphie, l'extraordinaire adaptation des Mayas à la forêt subtropicale humide, qui explique seule l'épanouissement de leur brillante civilisation dans un milieu difficile et fragile, et la spiritualité omniprésente qui imprégnait tous les aspects de leur vie quotidienne. Les cités-Etats des Mayas abritaient des populations nombreuses et des élites turbulentes, justifiant leur position par la guerre et les alliances, par les fêtes et les rites. Leur lutte incessante pour le prestige nous a légué un immense trésor d'édifices, de monuments, d'œuvres d'art et de savoirs, qui nous fascine aujourd'hui encore. En explorant ces sociétés complexes et cette histoire versatile, l'auteur nous livre les clefs du prétendu " effondrement " maya.

Les Mayas - Grandeur et chute d'une civilisation - Occasion

Arthur Demarest est un archéologue mésoaméricaniste américain qui dirige l'Institut d'archéologie mésoaméricaine de l'université Vanderbilt.

Avec des excuses au mouvement vert, la «durabilité» est un mythe. L'histoire et l'archéologie montrent que les sociétés se déplacent toujours au bord de la crise, "tombant en avant" par la croissance, mais répondant souvent avec succès aux problèmes créés. Ce que nous pouvons espérer, c'est qu'avec un niveau de croissance un peu plus contrôlé, et avec des préparatifs à plus long terme pour le changement, nous pouvons continuer à répondre aux crises inévitables plus petites, à mesure qu'elles se produisent, et continuer à reporter jusqu'à plus tard, peut-être, finalement inévitable, fin de notre civilisation.

"L'hypercohérence" est l'une des menaces les plus dangereuses pour la survie à long terme de notre civilisation. L'hypercohérence est le lien étroit et efficace de toutes les parties des systèmes mondiaux d'économie, de communication et de transport. Il a joué un rôle crucial dans la diffusion de grandes innovations, la montée de la richesse mondiale, et même la diffusion des concepts démocratiques et des valeurs éthiques et la défaite des régimes oppressifs.

Les principales forces des civilisations sont également leurs faiblesses centrales. Vous pouvez voir que du fait que l'âge d'or des civilisations est très souvent juste avant l'effondrement. La Renaissance en Italie ressemblait beaucoup au Maya classique. L'Apogee était l'effondrement. L'âge d'or de la Grèce était la même chose. Nous voyons ce modèle répété en continu, et c'est celui qui devrait nous rendre nerveux. Je viens d'entendre Bill Gates dire que nous vivons dans le meilleur moment de l'histoire. Maintenant, vous pouvez comprendre pourquoi Bill Gates penserait cela, mais même s'il a raison, c'est une chose inquiétante à dire.

Les signes possibles d'un effondrement à venir sont les mêmes que les plus grandes forces de la civilisation occidentale: démocratie, capitalisme, liaison généralement pacifique des systèmes économiques mondiaux, notre incroyable succès dans le harnais des pouvoirs de la nature à l'amélioration de la condition humaine en santé, subsistance, longévité. Ce sont les caractéristiques de notre société - ses éléments les plus réussis.

L'une de nos grandes force, le capitalisme mondial, est le système économique le plus réussi possible, mais est également devenu l'un des cycles d'évaluation de plus en plus courts. Les PDG, les sociétés, les actions, les bénéfices et les débits changent à un rythme de plus en plus accéléré en réponse aux demandes des actionnaires et du marché. Nous avons déjà connu certaines conséquences du cycle de raccourcissement de la prise de décision dans les affaires, mais ceux-ci sont mineurs en relation avec l'effondrement systémique du Grand qui résulte toujours de ces périodes d'accélération et de raccourcissement pour les objectifs de leadership.

Sur l'avenir des États-Unis ou de la civilisation occidentale en général, j'ai tendance à être assez pessimiste. Je dirais qu'aujourd'hui je vois la plupart des symptômes des sociétés au bord de l'effondrement, non seulement aux États-Unis, mais dans les sociétés étroitement interconnectées de la civilisation occidentale - maintenant essentiellement la civilisation mondiale.

Les dirigeants peuvent reconnaître qu'ils ne résolvent pas les vrais problèmes, mais ils rationalisent leurs actions avec l'argument selon lequel ils doivent d'abord survivre politiquement afin de résoudre plus tard les problèmes et les sacrifices difficiles. Bien sûr, ils n'arrêtent généralement pas réellement à résoudre les problèmes fondamentaux plus tard, soit parce qu'ils ne parviennent pas à la crise initiale ou parce que, même plus tard, ils ne sont pas disposés à risquer de sacrifier leur propre position ou de "carrière "Avec les mesures nécessaires qui nécessitent généralement des sacrifices difficiles de la population.

Ces forces et notre civilisation en général ont atteint un apogée avec la fin des menaces apocalyptiques de la guerre froide et de la fin - ou du moins décroissante - de systèmes moins réussis, et finalement moins "juste", politiques et économiques. Au tournant du 21e siècle, nous semblons entrer dans notre plus grand siècle, un âge d'or. Le défi auquel nous sommes confrontés est similaire à celui de la civilisation maya classique: nous avons déclenché un "train en fuite" du succès.

Lorsqu'il y a des pressions pour que les dirigeants répondent aux problèmes ou aux crises, ils intensifient souvent leurs efforts dans leur sphère d'activité définie particulière - même si cela n'est pas pertinent pour le vrai problème. Pour faire autrement, il faut prendre des pratiques enracinées et affirmer le pouvoir dans les zones où elle ne sera souvent pas bien reçue. Et les dirigeants ont tendance à voir les crises majeures davantage comme des menaces pour leur propre position plutôt que comme des défis systémiques pour les sociétés qu'ils régissent ou les institutions qu'ils gèrent.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Demarest

Ses oeuvres