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Auguste Angellier

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Poésies

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    À l'éternel amour Ô mer, ô mer immense et triste, qui déroules, Sous les regards mouillés de ces millions d'étoiles, Les longs gémissements de tes millions de houles, Lorsque dans ton élan vers le ciel tu t'écroules ; Ô ciel, ô ciel immense et triste, qui dévoiles, Sur les gémissements de ces millions de houles, Les regards pleins de pleurs de tes millions d'étoiles, Quand l'air ne cache point la mer sous de longs voiles ; Vous qui, par des millions et des millions d'années, À travers les éthers toujours remplis d'alarmes. L'un vers l'autre tendez vos âmes condamnées À l'éternel amour qu'aucun temps ne consomme, Il me semble, ce soir, que mon étroit cœur d'homme Contient tous vos sanglots, contient toutes vos larmes.

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    A l'Amie perdue Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Elles apportent l'âme aux limites de l'être, Et livrent des secrets autrement ineffables, Dans lesquels seuls le fond du cœur peut apparaître. Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elle; Leur langage est plus fort que toutes les paroles ; Rien n'exprime que lui les choses immortelles Qui passent par instants dans nos êtres frivoles. Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire Dont le pli lentement s'est comblé de tristesse, Elles gardent encore leur limpide tendresse ; Faites pour consoler, enivrer et séduire, Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes. Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    L'acceptation Je te vis dans un rêve après un triste adieu : Tu marchais dans les plis pesants et magnifiques D'une robe en velours d'un plus céleste bleu Que celui des glaciers ou des flots atlantiques. Quand vers l'orient clair jaillit un premier feu ; Une gorgone d'or aux cruels yeux tragiques L'agrafait à ton cou, mais un doux désaveu Descendait de tes yeux azurés et pudiques ; Derrière toi luisait une mer de lapis Dont les flots étages montaient comme un parvis Vers un grand ciel limpide aux bleuâtres splendeurs ; Tu tenais dans tes mains de frais myosotis, Sans me dire un seul mot tu me tendis ces fleurs, Et j'y plongeai mon front pour y cacher mes pleurs.

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    L'habitude À Léon Chailley. La tranquille Habitude aux mains silencieuses Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ; Elle met sur nos cœurs ses bandelettes sûres Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ; Les plus nobles chagrins, qui voudraient se défendre, Désireux de durer pour l'amour qu'ils contiennent, Sentent le besoin cher et dont ils s'entretiennent Devenir, malgré eux, moins farouche et plus tendre ; Et, chaque jour, les mains endormeuses et douces, Les insensibles mains de la lente Habitude, Resserrent un peu plus l'étrange quiétude Où le mal assoupi se soumet et s'émousse ; Et du même toucher dont elle endort la peine, Du même frôlement délicat qui repasse Toujours, elle délustre, elle éteint, elle efface, Comme un reflet, dans un miroir, sous une haleine, Les gestes, le sourire et le visage même Dont la présence était divine et meurtrière ; Ils pâlissent couverts d'une fine poussière ; La source des regrets devient voilée et blême. A chaque heure apaisant la souffrance amollie, Otant de leur éclat aux voluptés perdues, Elle rapproche ainsi de ses mains assidues, Le passé du présent, et les réconcilie ; La douleur s'amoindrit pour de moindres délices ; La blessure adoucie et calme se referme ; Et les hauts désespoirs, qui se voulaient sans terme, Se sentent lentement changés en cicatrices ; Et celui qui chérit sa sombre inquiétude. Qui verserait des pleurs sur sa douleur dissoute, Plus que tous les tourments et les cris vous redoute, Silencieuses mains de la lente Habitude.

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    La paix de l'hiver Dans l'horizon d'hiver, vaste, uniforme et vide, Le ciel était d'azur, l'air paisible et limpide ; La neige étincelait sur le sol et les arbres, En cristaux infinis, plus blancs que ceux des marbres Qui viennent d'être ouverts par le choc du marteau ; Nul cri, nul bruit de vent, de ramure, ni d'eau. Un immense silence avait rempli l'espace ; Tout était suspendu ; tout ce qui vit et passe, Bouge, chante, frémit, s'inquiète, désire, Comme les mouvements aux veines du porphyre, Semblait être fixé pour le repos final, Dans un indestructible et lucide cristal, Mais que tout était beau ! les forfaits de la vie, Les douleurs dont jamais elle n'est assouvie, Son exécrable jeu de poursuite et de crainte, La rumeur de combat dont la terre est étreinte, Tout le mauvais effort semblait être arrêté, Sous ce ciel pur et froid comme l'éternité. Dans ce puissant sommeil de neiges et de givre, Mon cœur, lourd de chagrin, était surpris de vivre ; Cette impassible paix, semblable à la sagesse Du Monde, lui faisait sentir plus sa détresse, Car seul il palpitait et pensait souffrir seul Dans cet universel et glorieux linceul. Et mon cœur, en songeant que crime et que souffrance Sont les couleurs du fleuve obscur de l'existence, Se dit : « La blanche Mort seule est pure et sereine ! Sera-t-elle jamais la pitoyable reine D'un univers soustrait aux jours et aux instants ? Quand se terminera l'angoisse des printemps ? » Mais, par dessus le front blême d'une colline, Dans la clarté de l'air, si froide et cristalline Que des pleurs n'auraient pu naître en sa sécheresse, Montant comme un présage et comme une promesse, Et s'emparant du ciel par son éclat accru, Le grand globe gelé de la lune apparut !

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    La Saint-Valentin Février vient, c'est la Saint-valentin, Février vient, il fait rougir les saules, Et, sous les rais d'un soleil argentin, Encor frileux découvre ses épaules.

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    Auguste Angellier

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    La tristesse du vent Que veux-tu répondre au vent qui soupire, Au vent qui te dit le chagrin des choses, Le trépas des lis, des lilas, des roses, Et des clairs essaims gelés dans la cire ; Que veux-tu répondre au vent qui soupire ? Il dit qu'il est triste et las de conduire Le gémissement de tout ce qui souffre, De frôler toujours ce qui tombe au gouffre, De passer partout où la vie expire ; Que veux-tu répondre au vent qui soupire ? Lui répondras-tu qu'un cœur peut suffire. Un seul cœur humain chantant dans la joie, Pour le consoler de sa longue voie Sur les champs sans fin que l'hiver déchire ; Que veux-tu répondre au vent qui soupire ? Où trouveras-tu ce cœur qui désire Rester ce qu'il est en sa calme fête, Le cœur qui n'ait point de douleur secrète, Pour laquelle il n'est ni baume, ni myrrhe ; Que veux-tu répondre au vent qui soupire ? Sera-ce ton cœur, et faut-il te dire Que le vent prendrait sur tes lèvres closes Un chagrin plus grand que celui des choses, Et dans ton regard, un plus haut martyre ; Que veux-tu répondre au vent qui soupire ? Alors réponds-lui, de ton cher sourire, Qu'il ne frôle pas les âmes humaines, S'il ne veut porter de plus lourdes peines Que celles qu'il cueille en son vaste empire ; Que veux-tu répondre au vent qui soupire ?

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    Auguste Angellier

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    Le faisan doré Quand le Faisan doré courtise sa femelle, Et fait, pour l'éblouir, la roue, il étincelle De feux plus chatoyants qu'un oiseau de vitrail. Dressant sa huppe d'or, hérissant son camail Couleur d'aube et zébré de rayures d'ébène, Gonflant suri plastron rouge ardent, il se promène, Chaque aile soulevée, en hautaines allures ; Son plumage s'emplit de lueurs, les marbrures De son col vert bronzé, l'ourlet d'or de ses pennes, L'incarnat de son dos, les splendeurs incertaines De sa queue où des grains serrés de vermillon Sont alternés avec des traits noirs sur un fond De riche, somptueuse et lucide améthyste, Tout s'allume, tout luit... ... Et, sur ces yeux muants de claires pierreries S'unissant, se brisant en des joailleries Que sertissent le bronze et l'acier, et l'argent, Court encore un frisson d'or mobile et changeant, Qui naît, s'étale, fuit, se rétrécit, tressaille, Éclate, glisse, meurt, coule, ondule, s'écaille, S'écarte en lacis d'or, en plaques d'or s'éploie, Palpite, s'alanguit, se disperse, poudroie, Et d'un insaisissable et féerique réseau Enveloppe le corps enflammé de l'oiseau.

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    Le sacrifice Par nos premiers regards sous les verts marronniers, Par nos premiers aveux dont mon cœur encor tremble, Par nos premiers baisers, et ces baisers derniers Où notre amour passé pour mourir se rassemble ; Par les sentiers, les bois, les coteaux, les glaciers. Par les plages des mers qui nous ont vus ensemble, Par tant d'instants profonds et de jours familiers Qui font que mon esprit à ton esprit ressemble ; Par ce rayon qui vient animer sur sa croix Ce Dieu de la souffrance humaine auquel tu crois, Et par mon honneur d'homme, ô chère âme, je jure Que je t'aime, que ma tendresse est grande et pure, Que l'angoisse sans fond de ce soir la mesure, Et que c'est par amour que je renonce à toi !

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    Auguste Angellier

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    Les calmes regrets Dans quels calmes regrets ton esprit résigné Erre-t-il, y portant une tristesse auguste ; Ou, frémissant de haine envers le sort injuste, De quels âpres regrets ressort-il indigné ? De quels secrets efforts, sans cesse triomphants Et sans cesse repris, nourris-tu ton supplice ? Et dans quels longs baisers aux fronts de tes enfants Crois-tu pouvoir trouver le prix du sacrifice ? Ah ! peut-être au moment où ta lèvre les touche, Exécrable penser dont mon cœur s'effarouche Plus que de tes sanglots les plus désespérés, Peut-être le baiser s'arrête sur ta bouche, Et trouve une amertume à ces fronts adorés, À ces fronts innocents qui nous ont séparés !

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    @augusteAngellier

    Les caresses des yeux Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Elles apportent l'âme aux limites de l'être, Et livrent des secrets autrement ineffables, Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître. Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ; Leur langage est plus fort que toutes les paroles ; Rien n'exprime que lui les choses immortelles Qui passent par instants dans nos êtres frivoles. Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses, Elles gardent encor leur limpide tendresse ; Faites pour consoler, enivrer et séduire, Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes ! Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

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    Ma douleur est au cœur de ma vie Ainsi que ma douleur est au cœur de ma vie, Ta douleur, bien-aimée, est au cœur de la mienne ; Et, comme mon chagrin saigne au fond de moi-même, Au fond de mon chagrin saigne encor ta pensée. Quand ma peine paraît de souffrir assouvie, Il naît en elle une autre angoisse plus lointaine, Dont elle n'est qu'un faible écho, qu'un pâle emblème, Comme elle est elle-même en ces vers retracée. Mais cette angoisse est trop profonde pour les mots, Elle gît au delà des plus profonds sanglots, Dans les gouffres obscurs de mon être abîmée, Et noyée en mon sang qui la roule en ses flots : Et la douleur de ma douleur, ô bien-aimée, Doit pour toujours en moi rester inexprimée.

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    Auguste Angellier

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    Ma douleur égoïste Faut-Il que ma douleur aussi soit égoïste ? Faut-il que par instants je tressaille surpris De trop souffrir pour moi ? — Dans quelle pose triste, Près de quelle fenêtre ouvrant sur des flots gris, Au fond desquels un peu de lumière résiste Au noir déchirement de ses derniers débris, Songes-tu, cependant que ton regard assiste À cette mort du jour dans les cieux défleuris ? Quel livre de chagrin et d'angoisse soufferte Tient sa page la plus désespérée ouverte Sous tes yeux pleins de pleurs, entre tes doigts tremblants ? Sous quels grands arbres nus traînes-tu tes pas lents ? Sur quel banc laisses-tu tomber ton corps inerte ? Dans quel miroir vois-tu tes premiers cheveux blancs ?

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    Auguste Angellier

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    Parfois dans un vieux cœur Parfois dans un vieux cœur d'où le souvenir fuit, Plus pauvre, chaque jour, de toutes les pensées Qui s'éloignent de lui, par troupes empressées De l'abandonner seul au vide et à la nuit, S'entend encor, lointain et faible, un joyeux bruit ; Quelques émotions de ses amours passées Chantent soudain parmi ses chambres délaissées, Dans l'obscure stupeur qui se répand en lui ; Pareilles à l'horloge épuisée et qui sonne Faiblement les coups lents de ses dernières heures, Dans un manoir désert par l'exil ou la mort ; Sur les perrons disjoints croîtra la belladone, L'eau suintera verdâtre au bord des chantepleures, Le dernier son du Temps dans les couloirs s'endort.

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    Promesses de mars Quand Mars sème ses giboulées Dont la grêle folle étincelle, Quand, de ses blanches aiguillées, Le givre brode de dentelle Les noires branches des allées, Dans les herbes renouvelées Déjà prêtes pour l'asphodèle, D'exquises senteurs exhalées Annoncent le retour fidèle Des douces brises exilées :

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    @augusteAngellier

    Rêves J'ai rêvé parfois que vos yeux Me regardaient avec tristesse, Que vos grands yeux bleus sérieux Me regardaient avec tendresse ; J'ai rêvé que vous écoutiez Ces mots sur qui la voix hésite, Et qui s'arrêtent effrayés De l'aveu qui sous eux palpite ; Que, dans mes mains, vos fines mains Tombaient comme deux fleurs fauchées, Et que nos pas, dans les chemins, Laissaient leurs traces rapprochées. Mais je n'ai pas osé rêver, Dans les ivresses ni les fièvres, Que ce bonheur pût m'arriver Que ma bouche effleurât vos lèvres. J'ai rêvé parfois que vos yeux Me regardaient avec tendresse, Que vos grands yeux bleus sérieux Me regardaient avec tristesse.

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    Séparation Ainsi donc tu t'en es allée ; Tu suivis, sans te retourner, La pâle et jaunissante allée Qu'Octobre allait découronner ! Je vis s'éloigner ta démarche, Qui vers moi se hâtait jadis ; Mes yeux, plus tristes à chaque arche De rameaux déjà déverdis Dont allait s'accroissant l'espace Qui nous séparait pour toujours, Admiraient cependant la grâce De ton corps souple aux fins contours. Ô doux corps de lait et de neige, Toujours languissant et frileux, Toujours priant qu'on le protège, Doux corps d'albâtre lumineux, Ô doux corps, digne du Corrège Par l'exquise et molle lueur Qui vêtait, comme un sortilège, Sa grâce lente et sa blancheur ! Il s'éloignait hors de moi-même, De mes bras déserts évadé, Me laissant un front toujours blême Un cœur toujours dépossédé. Tu marchais la tête penchée ; Le regret, peut-être, un instant, De notre tendresse arrachée, Ralentit ton pas hésitant ; Et peut-être même une larme Tremblait-elle en tes chers yeux bleus, Au moment où mourait le charme Dont nous aurions pu vivre heureux ! Ah ! peut-être un regard rapide, Un seul, t'eût remise en mes bras, Et rendue à mon cœur avide ; Mais tu ne te détournas pas ! Tu marchais la tête penchée, Sur le jaune et fauve tapis Dont l'avenue était jonchée, Sous les grands ormes assoupis ; Je t'ai jusqu'au bout regardée Dans la brume et dans le lointain, Voyant ta forme dégradée Flotter dans l'air plus incertain, Jusqu'à l'âpre minute obscure, Où, dernier adieu des adieux, Le point d'or de ta chevelure Mourut dans les pleurs de mes yeux.

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    @augusteAngellier

    Séparés dans la vie Ainsi nous resterons séparés dans la vie, Et nos cœurs et nos corps s'appelleront en vain Sans se joindre jamais en un instant divin D'humaine passion d'elle-même assouvie. Puis, quand nous gagnera le suprême sommeil, Ils t'enseveliront loin de mon cimetière ; Nous serons exilés l'un de l'autre en la terre, Après l'avoir été sous l'éclatant soleil ; Des marbres différents porteront sur leur lame Nos noms, nos tristes noms, à jamais désunis, Et le puissant amour qui brûle dans notre âme, Sans avoir allumé d'autre vie à sa flamme, Et laissant moins de lui que le moindre des nids, Tombera dans la nuit des néants infinis.

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    Tes chagrins abolis Va ! tu triompheras, ô noble bien-aimée ! De cet amour sacré qui fait saigner ton âme Sort infailliblement et s'écoule un dictame Par lequel tu seras guérie et parfumée ! Tes enfants grandiront, hélas ! entre nous deux : Leur vie, ainsi qu'un mur tourné vers le soleil, Dont les bourgeons éclos font un rideau vermeil, Montera, te cachant mon destin ténébreux ; Tu songeras, de moins en moins, que ma pensée Meurt de l'autre côté, fleur dans l'ombre blessée ; Dans ton cœur lentement tu redeviendras seule ; Et cette floraison, dont une âme d'aïeule S'emplit aux premiers mots confus d'un petit-fils, Couvrira pour jamais tes chagrins abolis.

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    Un cœur Sitôt que j'eus le franc usage de mon cœur, Je le mis en des mains qui s'ouvraient pour le prendre ; C'étaient de douces mains, si belles de blancheur, Dont le toucher était délicieux et tendre. Heureux et frémissant de les sentir sur lui. Mon cœur, comme un oiseau, resta dans leur caresse ; Les vents n'ont parfumé, le clair soleil n'a lui Qu'à travers leur tiédeur de nid et leur mollesse. Mais, un jour, ces deux mains aux fins doigts cerclés d'or, Devinrent brusquement glaciales et roides, Et, le serrant toujours par un dernier effort, Se crispèrent sur lui dans des étreintes froides.

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    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    Vanités Hélas ! combien de fois j'ai déjà vu le cierge S'allumer tristement auprès d'un cher cercueil, Et suivi l'huissier noir qui frappe de sa verge Le pavé de l'église aux tentures de deuil ! Notre existence brève est une étroite berge, Et nous des naufragés sur ce rebord d'écueil ; À chaque instant, un flot en prend un qu'il submerge : Et nous nous déchirons dans la haine et l'orgueil !

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