Le père est psychologue, la mère écrivaine féministe à succès, le fils champion de l'équipe de débat au lycée : en apparence, les Gordon sont l'incarnation de la classe moyenne américaine blanche, aisée et progressiste. Mais en cette fin des années 1990, les façades proprettes de Topeka, au Kansas, commencent à se lézarder sous la montée insidieuse d'une violence qui révélera bientôt son vrai visage, celui d'une nation déboussolée, rongée par les frustrations, prête à se jeter dans les bras du conservatisme le plus revanchard.

Masculinité toxique, faillite des idéaux, vacuité de la parole publique et retour des vieux démons de l'Histoire : en auscultant la famille Gordon, Ben Lerner se livre à une archéologie passionnante de nos sociétés occidentales modernes, dont il dévoile les faux-semblants avec une acuité et une ambition narrative peu communes.

Entre récit intime, fresque politique et radiographie générationnelle, L'École de Topeka est un « grand roman américain » pour nos temps inquiets, l'aboutissement magistral d'une entreprise littéraire qui démontre avec éclat ce que peut la poésie face au chaos du monde.

L'école de Topeka

A stunning collection of work from beloved poet John Ashbery, his first posthumous book Renowned for his inventive mind, ambitious play with language, and dexterity with a wide range of tones and styles, John Ashbery has been a major artistic figure in the cultural life of our time. Parallel Movement of the Hands gathers unpublished, book-length projects and long poems written between 1993 and 2007, along with one (as yet) undated work, to showcase Ashbery's diverse and multifaceted artistic obsessions and sources, from children's literature, cliffhanger cinema reels, silent films, and classical music variations by Beethoven's pupil Carl Czerny to the history of early photography. Ashbery even provides a fresh and humorous take on a well-worn parable from the Gospel of Matthew. These works demonstrate that while producing and publishing the shorter, discrete poems often associated with his late career, Ashbery continued to practice the long-form, project-based writing that has long been an important element of his oeuvre. Edited and introduced by Ashbery's former assistant poet Emily Skillings and including a preface by acclaimed poet and novelist Ben Lerner, this compelling and varied collection offers new insights into the process and creative interests of a poet whose work continues to influence generations of artists and poets with its signature intertextuality, openness, and simultaneity. A landmark publication of never-before-seen works, this book will enlighten scholars as well as new readers of one of America's most prominent and celebrated poets.

Parallel Movement of the Hands - Five Unfinished Longer Works

Vous allez voir ce que vous allez voir : les poèmes en prose de Ben Lerner soumettent le lecteur à un flux constant d'images alors qu'ils en interrogent les nouvelles technologies de création, d'utilisation et de diffusion. Méditations philosophico-poétiques à la dérive, ces textes révèlent un espace commun soumis à une exploitation commerciale croissante : la parole publique, appropriée, est de moins en moins la nôtre. L'angle de lacet est le mouvement latéral d'un avion par rapport à son axe. De nombreuses turbulences sont à prévoir : les pilotes sont peut-être ces anges espiègles que Ben Lerner discerne dans la polyphonie de son titre. Hésitant entre absurdité, effroi et dérision, les poèmes nouent et dénouent le sort du langage. Conservez précieusement ce livre, c'est votre carte d'embarquement.

L'angle de lacet

En 1979, Honecker, dirigeant de la RDA, et Brejnev, chef de l'U.R.S.S., se donnent un baiser sur la bouche. La photographie de ce "baiser de la fraternité socialiste" fait le tour du monde. En 2016, une artiste d'origine polonaise, Sonia, le reproduit en peinture. Une exposition de ses toiles sur ce motif doit ouvrir ses portes dans une galerie à New York. Or, deux toiles présentent des coulures sur leurs bords que Sonia souhaite effacer avant le vernissage. Elle les embarque dans un Uber. Mais... Patatras ! Elle les y oublie. S'ensuivent des péripéties rocambolesques pour tenter de les retrouver... Or, Uber est un mur infranchissable, inébranlable. Ben Lerner réussit le tour de force de poser des questions politiques à partir d'une histoire presque triviale : un baiser volé.

Né en 1979 à Topeka dans le Kansas, Ben Lerner enseigne la littérature au Brooklyn College. Il est l'auteur de recueils de poèmes et de deux romans, parus en français chez l'Olivier : Au départ d'Arocha (qui lui a valu aux États-Unis le Believer Book Award) et 10 : 04. En 2017, les éditions Allia ont publié La Haine de la poésie.

Le Cavalier polonais

Ne vous y trompez pas : Berner Lerner est lui-même poète ! Et le prouve dans ce récit aux allures de manifeste. Plein d'esprit et engagé, Lerner défend l'idéal de la poésie : non nécessairement politique, essentiellement personnelle et capable de s'adresser à quiconque. D'où son désir de mettre à plat, avec brio et un humour constant, les contradictions qui entourent cet art et, surtout, sa réception. Les anecdotes sont légion, les références, capitales. Car, entre l'idéal poétique et la réalité du vers reporté sur la page blanche, difficile de se départir de sa part d'humanité. Goguenard, tendre et intraitable, Lerner invite le lecteur à prendre parti, à se rebiffer contre le regard interrogateur des uns et les critiques des autres. À bas ceux qui méprisent la poésie et les poètes !

Né en 1979 à Topeka dans le Kansas, Ben Lerner enseigne la littérature au Brooklyn College. Il est l'auteur de recueils de poèmes et de deux romans, parus en français chez l'Olivier : Au départ d'Arocha (qui lui a valu aux États-Unis le Believer Book Award) et 10 : 04.

La haine de la poésie

Ne vous y trompez pas : Berner Lerner est lui-même poète ! Et le prouve dans ce récit aux allures de manifeste. Plein d'esprit et engagé, Lerner défend l'idéal de la poésie : non nécessairement politique, essentiellement personnelle et capable de s'adresser à quiconque. D'où son désir de mettre à plat, avec brio et un humour constant, les contradictions qui entourent cet art et, surtout, sa réception. Les anecdotes sont légion, les références, capitales. Car, entre l'idéal poétique et la réalité du vers reporté sur la page blanche, difficile de se départir de sa part d'humanité. Goguenard, tendre et intraitable, Lerner invite le lecteur à prendre parti, à se rebiffer contre le regard interrogateur des uns et les critiques des autres. A bas ceux qui méprisent la poésie et les poètes !

Adam Gordon est un jeune poète américain en résidence d’écriture à Madrid. Mais il écrit peu : il fume, déambule, lit, drague Isabel, courtise Teresa... et s’invente une vie. Dans ses récits tissés de mensonges, sa mère est malade et son père fasciste. Spectateur fasciné de sa fausse existence, Adam navigue au sein d’un univers fait de littérature, d’art et d’intrigues amoureuses. Mais quand un attentat frappe la gare d’Atocha, la réalité vient troubler sa fiction.Au départ d’Atocha est un premier roman impertinent, dans lequel les expatriés sont renvoyés au vide de leur condition, loin des corridas chères à Hemingway. Il s’inscrit cependant dans une autre filiation, où l’ironie se conjugue au lyrisme de l’errance : celle de Musil, Rilke ou Svevo. Avec ce livre inclassable, Ben Lerner esquisse un saisissant portrait de l’artiste en jeune homme.

Au départ d'Atocha

Je défends la fiction en tant que capacité humaine plus que comme un genre littéraire populaire ou mourant.

Je suppose que quand j'ai peur ou dans la douleur ou peut-être très ennuyé, j'ai essayé de me tenir ensemble en imposant un ordre narratif à l'expérience au fur et à mesure.

La chose étrange à propos de l'apocalypse est qu'elle est inégale. Pour certaines personnes, cela va dans un sens et pour d'autres d'une autre manière, de sorte qu'il y a toujours cette relation changeante avec le récit de la catastrophe. Parfois, les apocalypses ne sont que des fictions structurelles, et parfois elles sont réelles. Parfois, un récit nécessite une fin - le fait que le début menait toujours quelque part devient clair à la fin. Il y a une idée que nous sommes toujours au milieu, mais nous posons cette fin apocalyptique afin de pouvoir également se projeter dans le passé ou le début. Je pense que c'est vrai et faux.

Je suis de plus en plus du côté de penseurs comme David Graeber qui parlent à cette notion de totalité et soulignant comment il y a toutes sortes de moments dans notre vie quotidienne qui se cassent - ou du moins pourraient se briser - de la logique du profit et Modes de domination qu'il implique. Zones de liberté, même si ce n'est jamais pur.

Dans l'art et la vie, nous lisons toujours des corps et des comportements (et des cieux et des ciel ou quoi que ce soit), en construisant des cohérences brèves et changeantes, et je suppose que je veux capturer ce processus de caractérisation et de reharactérisation au lieu d'offrir quelques stables, individus facilement abmissés.

Je ne pense pas que ce soit toujours un signe de respect pour les personnes (à l'intérieur ou à l'extérieur de la fiction) de faire semblant de pouvoir représenter, d'avoir accès à leur multidimensionnalité à chaque instant. Cela n'implique pas que les gens ne soient pas multidimensionnels.

Juste au cas où Dieu n'est pas mort, nos astronautes portent des armes de poing.

Beaucoup de penseurs de gauche qui comptent vraiment pour moi - qui ont fait une grande partie de ma réflexion sur la politique et l'art - soulignent comment le capitalisme est une totalité, comment il n'y a pas d'échappement, pas d'extérieur.

La technologie laser a réalisé l'ancien rêve de notre peuple d'une lame si fine que la personne qu'elle coupe reste debout et vivant jusqu'à ce qu'il bouge et cligne. Jusqu'à ce que nous bougeons, aucun de nous ne peut être sûr que nous n'avons pas déjà été coupés en deux, ou en plusieurs pièces, par une lame de lumière. Il est le plus sûr de supposer que nos gorges ont déjà été fendues, que la moindre altération de nos postures provoquera la séparation indolore de nos têtes.

Je vais travailler de l'ironie à la sincérité dans la ville naufragée, un potentiel de la grille vulnérable.

L'art doit offrir autre chose qu'un désespoir stylisé.

Je me suis rendu compte que beaucoup plus important pour moi que n'importe quelle intrigue ou sens conventionnel était la directionnalité que je ressentais en lisant la prose, la texture du temps en passant, la machine blanche de la vie.

Je ne pense pas que "je vais publier ceci comme fiction" mais je pense que "je vais raconter cette histoire à un ami" et ensuite je commence à raconter l'histoire dans mon esprit alors que l'expérience se transforme comme un moyen de Prétendant que cela est déjà arrivé.

Je ne veux pas écrire de poèmes qui sont vraiment clairs sur la façon dont je suis conscient de tous les pièges impliqués dans l'écriture de la poésie; Je ne veux pas écrire de fiction qui parle de l'irresponsabilité de l'écriture de fiction et j'ai jeté beaucoup d'écriture qui, je pense, a finalement été entachée par ce genre de conscience de soi.

Je ne savais pas non plus le roman quand j'ai écrit l'histoire de New Yorker. Et la narration de leur construction en 10:04 est la fiction, aussi scintillante.

En fait, peu de vraies personnes apparaissent dans mes deux romans. "Ari" apparaît à la limite de ce livre à quelques reprises - mais sur le bord, elle n'y est jamais, même si elle est une force déterminante de l'extérieur. Tout le monde dans le premier livre a été fondamentalement composé, si jamais de zéro.

Y a-t-il des lucioles sur la côte ouest? Je n'en ai jamais vu quand j'ai vécu en Californie.

Je construis une fiction en partie autour du poème de Marfa depuis ma brève résidence là-bas, ce qui l'a empêché de reculer dans le passé.

Je me souviens que j'avais fait ce rêve récurrent que nous jouions un jeu de nuit et au lieu de noir, nous avions écrasé les corps brillants de lucioles et mis cela sous nos yeux. Donc, nos visages brillaient - une sorte de vision nocturne.

Vos interviews ou articles de blog ou quoi que ce soit sont moins de suppléments à votre roman qu'une partie de celui-ci. Je ne suis pas privé, mais je crois à la forme littéraire - j'utiliserai ma vie comme matériel pour l'art (je ne sais pas comment ne pas faire ça) et j'utiliserai l'art comme un moyen d'explorer ce passage de la vie dans l'art et vice versa, mais ce n'est pas la même chose que de penser que l'un des détails de ma vie est intéressant ou pertinent par eux-mêmes.

Quoi qu'il en soit, je lis plus de poésie contemporaine que de fiction contemporaine, donc mon esprit va d'abord à une sorte de "conceptualisme" grossier qui répète les gestes d'avant-garde du passé sans le contexte politique et historique.

Lorsque le narrateur se sent comme une pieuvre, quand il dit que ses membres commencent à se multiplier, il veut dire qu'il a des inclinaisons d'ordres de perception au-delà de son corps individuel.

Je n'ai aucun intérêt pour les artistes purement affirmatifs, qui ont fait un fétiche commercialisé de la stupidité de la culture.

Les expériences avec les «comme si» de la fiction sont souvent plus vivantes dans la poésie et la critique et d'autres modes d'écriture que dans les nouvelles ou les romans faibles.

Le rasage est un moyen de commencer la journée de travail en ne vous coupant pas rituellement la gorge lorsque vous avez l'occasion.

C'est peut-être ainsi que je suis privé - je respecte l'intimité de "mes" personnages? Quoi qu'il en soit, nous nous rapprochons de la chose "relatiabilité" et de "sympathie".

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