In un caffè di quartiere, a Madrid, negli anni successivi alla guerra civile e nel clima di tensione di un nuovo conflitto mondiale, scorrono le vite minime di una moltitudine di personaggi. Sono circa trecento, donne e uomini di ogni età, oscuri alla grande storia e protagonisti indiscussi di un'esistenza vacua che li condanna a nascere, crescere, riprodursi e morire, secondo un canovaccio millenario in cui ogni verbo si coniuga alla prima persona plurale, perché, nella solitudine dell'anonimato, l'io è costretto a una pena insostenibile. Nessuna vita è in sé fondamentale: la ragione e il fine di ogni cosa è l'insieme di tutte le vite, proprio come accade in un alveare. Tra una sequenza e l'altra, episodi che scavalcano episodi e un lento sedimentarsi di aneddoti, la polifonia di un intero popolo esprime all'unisono il significato più profondo della condizione umana. Senza lezioni, perché l'unico insegnamento arriva dall'esperienza. Umili, emarginati, ignoranti, falliti, i protagonisti di questo romanzo si muovono in un orizzonte fisso e, imprigionati nella propria monotona libertà, vivono un mattino che si ripete eternamente.

L'alveare

Il romanzo si presenta come una narrazione autobiografica del protagonista, Pascual Duarte, nella forma dell'epistolario memoriale. Di umili origini, assassino derelitto, Pascual trascorre gli ultimi anni della propria vita in carcere. Nelle prime pagine delle memorie racconta un'infanzia di povertà, violenza e solitudine, una carriera scolastica interrotta troppo presto e la morte traumatica di un fratellino, Mario, concepito dalla madre con un amante e vittima in tenera età di un incidente fatale. Vengono poi gli anni della gioventù. Una gravidanza indesiderata, un matrimonio riparatore, lo sfibrarsi lento di un amore fragile. La disoccupazione, il vizio. Fino al delitto. Pascual infatti uccide un uomo arrogante di cui sua sorella è diventata amante e vittima. Di qui si inanellano delitti e condanne sempre più gravi che culminano nell'accoltellamento da parte di Pascual della madre, donna anaffettiva a cui il protagonista ascrive la colpa del proprio dolore. Ai margini della società, colpevole ma insieme vittima della miseria, dell'ignoranza e di un destino irreversibile, Pascual Duarte raccoglie di pagina in pagina la comprensione del lettore.

La famiglia di Pascual Duarte

La famille de Pascual Duarte est l'histoire de Pascual Duarte - un paysan espagnol né dans le monde brutal de la pauvreté, la haine et à la dépravation - comme raconté depuis le prison où il attend son exécution pour les meurtres qu'il a commis tout au long de sa vie. En dépit de ses pulsions sauvages et cruelles, Pascual conserve un sens enfantin du monde et un désir tâtons de comprendre les coups du sort qui l'ont amené le long de son chemin sanglant.Publié pour la première fois dans la même année que L'Etranger de Camus, auquel il a été comparé, le ton de La famille est plus proche aux travaux de Curzio Malaparte et Louis-Ferdinand Céline.

La Famille de Pascal Duarte

La fête de San Camilo, patron de l'auteur et " des hôpitaux " tombe le 18 juillet, date à laquelle éclata, en 1936, la guerre civile espagnole.
Trente ans plus tard, Camilo José Cela entreprit d'écrire le roman des événements tragiques qui traumatisèrent à jamais ses contemporains. 

De terrains vagues en quartiers résidentiels, de l'humble foyer ouvrier au palais de l'aristocrate, de tavernes en maisons closes, évolue une société enlisée depuis des siècles dans ses tabous et ses préjugés. Le sang, le sexe et la mort, ce " trinôme typiquement espagnol " mènent ici le jeu avec leurs comparses la peur, l'angoisse, l'espoir et le désespoir, dans un éblouissant théâtre de marionnettes dont le magicien, Camilo José Cela, tire pour notre émerveillement ou notre stupéfaction les ficelles implacables.


Camilo José Cela, prix Nobel de littérature 1989. 

Traduit de l'espagnol, par Claude Bourguignon et Claude Couffon.

San Camilo 1936

L'Office des Ténèbres représente dans la liturgie catholique les cérémonies de matines et laudes des mercredi, jeudi et vendredi de la semaine sainte, parce qu'à la fin de cet office on éteint toutes les lumières dans le choeur. Grand célébrant, Camilo José Cela parodie à sa manière, avec un humour féroce et souvent blasphématoire, ce culte de la nuit. Les monades remplacent les litanies et un anticonformisme violent pulvérise sous la bombe du langage les philosophies bien-pensantes, les idées reçues et les lieux communs aliénant l'homme depuis des générations : le sexe, le péché, le plaisir, la douleur, le ciel, l'enfer, la loi, les convenances. Tout l'apparemment solide et pourtant fragile édifice social appelé civilisation est ici contesté, bafoué, ridiculisé à travers de multiples références empruntées à une prodigieuse connaissance de l'histoire de l'homme depuis ses origines. L'obscurité — l'obscurantisme — de l'Office des Ténèbres voudrait cacher sous un faste macabre l'absurde condition humaine. Le rite hallucinant, lucide, poétique de Camilo José Cela la rend à son véritable destin : la solitude, l'angoisse, la mort, le néant. Ce qui nous vaut une éblouissante satire, digne de Quevedo.

Office des ténèbres 5

Widely regarded as one of the best works by the winner of the 1989 Nobel Prize for Literature, San Camilo, 1936 appears here for the first time in English translation. One of Spain’s most popular writers, Camilo José Cela is recognized for his experiments with language and with difficult subject matter. In San Camilo, 1936, first published in 1969, these concerns converge in a fascinating narrative that is as challenging as it is rewarding, as troubling as it is compelling.A story of history as it happens, by turns confusing and startingly clear, echoing with news and rumors, defined by grand gestures and intimate pauses, the novel leads the reader into the ordinary life of extraordinary times. Beginning on the eve of the Spanish Civil War, San Camilo, 1936 follows a twenty-year-old student’s attempts to sort out his private affairs (sex, money, career) in the midst of the turmoil overtaking his country. In vivid and richly textured prose that distinguishes Cela’s work, the emotional reality of civil war takes on a vibrant immediacy that is humorous, tender, and ultimately transforming as a young man tries to come to terms with the historical moment he inhabits—and hopes to survive. Readers new to Cela will find in this novel ample reason for the author’s growing reputation among audiences worldwide.

San Camilo, 1936

La famille de Pascal Duarte

L'Alcarria est une région naturelle de la Nouvelle-Castille aux limites imprécises. Peu fréquentée, elle est pittoresque et accidentée, bien arrosée et fertile dans les vallées. La steppe et le maquis occupent une bonne partie de son sol avec une flore aromatique variée et abondante qui produit un miel excellent. Camilo José Cela, maître incontesté du roman espagnol du XX? siècle, a passé jadis quelques jours en Alcarria. Pendant ses allées et venues à travers la région, il a consigné dans un carnet tout ce qu'il voyait : ces notes ont formé le canevas de ce livre qui a été écrit en se promenant et «à la bonne franquette». C'est un livre d'évasion écrit avec bonheur par quelqu'un qui a «pris la clé des champs».

Voyage en alcarria

Camilo José Cela, 1er marquis d'Iria Flavia, est un écrivain espagnol né à Padron (Galice, Espagne) le 11 mai 1916 et mort à Madrid le 17 janvier 2002. Romancier, poète et essayiste, il s'est adonné à tous les genres littéraires et a reçu le prix Nobel de littérature « pour sa prose riche et intensive qui, avec une compassion contenue, forme une vision provocante de la vulnérabilité de l'Homme ».

Le temps, dans sa lutte contre l'homme, joue avec lui, et quand il s'ennuie, il le tue.

Idées? Ma tête en est pleine, l'une après l'autre, mais ils ne servent à rien là-bas. Ils doivent être placés sur du papier, l'un après les autres.

Lorsque les dettes ne sont pas payées parce qu'elles ne peuvent pas être payées, la meilleure chose à faire est de ne pas en parler et de mélanger à nouveau les cartes.

La littérature est la dénonciation de l'époque où l'on vit.

Le pain est le plus conventionnel et le plus frelaté des symboles de la nutrition : l'âme de l'homme n'est pas omnivore.

La liberté est une sensation. On peut parfois l'atteindre, enfermé dans une cage comme un oiseau.

Il y a deux types d'homme: ceux qui font l'histoire et ceux qui le supportent.

Je ne suis pas, monsieur, une mauvaise personne, bien que en vérité je ne manque pas de raisons d'être un. [Sp., Yo, Senor, pas de malo de soja, Aunque No Me Faltarian motivos Para Serlo.]

https://fr.wikipedia.org/wiki/Camilo_Jos%C3%A9_Cela

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