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Christine de Pisan

Auteurplume

Christine de Pizan (italien : Cristina da Pizzano) ou de Pisan, née en 1364 à Venise et morte vers 1430 au monastère de Poissy, est une philosophe et poétesse française de naissance italienne (vénitienne), célèbre pour ses écrits rédigés en français. Christine de Pizan est considérée comme la première femme de lettres de langue française ayant vécu de sa plume. Son érudition la distingue des écrivains de son époque, femmes ou hommes. Veuve et démunie, elle dut gagner sa vie en écrivant. C'est une auteure prolifique, elle compose des traités de politique, de philosophie et des recueils de poésies. Elle se retire dans un couvent à la fin de sa vie, où elle écrit un Ditié de Jeanne d'Arc. On lui doit, entre autres, Cent ballades d'amant et de dame et La Cité des dames. Son travail majeur est accompli entre 1400 et 1418.

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Poésies

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    A Charles d'albret, donnétable de France Noble vaillant, chevalier de grant pris, Mon cher seigneur, de France connestable, En qui prouesse et tous biens sont compris, De Dieu amé et au monde agreable, Loyal en foy, baron trés honnorable, Je pri a Dieu et a la Vierge belle Qu'il vous octroit joye et bien permanable Ce premier jour que l'an se renouvelle. Par bon renom qui queurt en tout pourpris De vous, seigneur, de constance inmuable Le mien cuer est de grant desir espris De faire a vous plaisir, se si solvable Estoie que de vous feust acceptable, Mon chier seigneur, comme de vostre ancelle, Si l'ait a gré vo bon cuer charitable Ce premier jour que l'an se renouvelle. Humble seigneur, si n'aiez en despris Mon bon vouloir, tout soit il pou valable Et pardonner me vueilliez se mespris D'escrire a vous, personne si notable, Je ay, moy femme ignorant non savable, Mais voulentiers je diroye nouvelle Qui resjouïst vo bon cuer amiable Ce premier jour que l'an se renouvelle. Mon cher Seigneur puissant et redoutable, Prenez en gré ma balade nouvelle, Que Dieux vous doint tout soulaz delitable Ce premier jour que l'an se renouvelle.

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    A Dieu vous di, gracieuse aux beaulz yeux Puis qu'ainsi est que je ne vous puis plaire, Ma belle amour, ma dame souveraine, Pour nul travail que mete a vous complaire, Je n'y fais riens fors que perdre ma peine; Ainçois me lairiez mourir, Que daignissiez le mal que j'ay garir. Si ne vueil plus vous faire l'anuieux, A Dieu vous di, gracieuse aux beaulz yeux. Ce poise moy, quant je ne puis attraire Vostre doulz cuer, car je vous acertaine Que se pleü vous eüst mon affaire, Oncques plus fort Paris n'ama Heleine Que feisse vous; mais pourrir Y pourroie attendant que merir Me deüssiez; et pour ce, pour le mieulx, A Dieu vous di, gracieuse aux beaulz yeulx. Et non pourtant ne m'en vueil si retraire, Que s'il est riens, de ce soiez certaine, Que je puisse pour vous dire ne faire A vostre gré, dame de doulçour pleine, Je le feray, mais perir Me laisseriez ainçois que secourir Me voulsissiez; pour ce, ains que soie vieulx, A Dieu vous di, gracieuse aux beaulz yeulx.

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    A Dieu, ma Dame, je m'en vois A Dieu, ma dame, je m'en vois; Cent fois a vous me recommande, Je revendray dedens un mois. Plus ne verray a ceste fois Vo beaulté qui toudis amende; A Dieu, ma dame, je m'en vois. Et de voz biens cent mille fois Vous remercy, Dieu le vous rende, Ne m'obliés pas toutefois; A Dieu, ma dame, je m'en vois.

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    A Dieu, mon Ami, vous command A Dieu, mon ami, vous command, A Dieu, cil dont tout mon bien vient, Et pour Dieu retournez briefment. En plorant trés amerement, Puis que departir vous convient, A Dieu, mon ami vous command. Or ne m'obliez nullement, Car toudis de vous me souvient; Baisiez moy au departement, A Dieu, mon ami, vous command.

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    A Il Doncques tel Guerredon? Amours! Amours! ce m'as tu fait, Qui m'as mis en si dur parti. Se ne te feis je oncques meffait, Et si ay tant de maulx parti Largement m'en as departi; Et qui te fait de son cuer don, A il doncques tel guerredon? Ton soulas est bien contrefait, Il s'est de moy tost departi, Contre le bien mal me reffait; En grant doulour s'est converti, Tu m'occis sanz dire «gar t'y!» Va il ainsi qui te sert don, A il doncques tel guerredon? Et pour quoy, ne pour quel tort fait, M'as tu un tel ami sorti, Qui ma vie et mes jours deffait? Car par lui suis en tel parti Que tout mon sens est amorti. Qui tu esprens de ton brandon, A il doncques tel guerredon?

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    A la Reine Isabelle de Bavière (1) Haulte, excellent Roÿne couronnée De France, trés redoubtée princece, Dame poissant et de bonne heure née, A qui honneur et vaillance s'adrece, Des princeces souveraine maistresse, Je pri cil Dieu, qui ne fault a nulle ame, Qu'il vous envoit de toute joye adrece, Ce jour de l'an, ma redoubtée dame. Boneur, bon temps, trés agreable année, Vray reconfort de ce que plus vous blece, Plaisir, soulas, vous doint ceste journée Et les autres plus en plus vous eslece, Toudis accroisse et garde vo haultece, Vostre valeur et vo trés noble faame, Et vous envoit joye qui ja ne cesse, Ce jour de l'an, ma redoubtée dame. Mais je suppli, haulte bien ordennée, Ma excellent redoubtée, ou humblece Fait son manoir, que mercy soit donnée A moy se je mesprens par ma simplece D'escripre a vous, ou tant a de noblece; Digne n'en suis, si n'en aye nul blasme, Car grant desir de vous servir m'i drece, Ce jour de l'an, ma redoubtée dame. Ma balade pregne en gré vo sagece, Si suis vostre creature par m'ame Qui volentiers vous donroie leece, Ce jour de l'an, ma redoubtée dame.

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    A la Reine Isabelle de Bavière (2) Redoubtée, excellent, trés sage et digne, Noble, vaillant, de hault honneur porprise, Renommée Roÿne trés benigne, La souvraine des dames que l'en prise, Je pri cil Dieu, qui sur tout a maistrise, Qui a ce jour de l'an si bonne estraine Il vous en voit qu'adès en vous esprise Soit, sanz cesser, toute joye mondaine. Ma redoubtée, ou tout le monde encline, Pour ce que sçay que, comme bien aprise, Livres amez, moy vostre serve indigne Vous envoie cestui ou est comprise Matière qu'ay en haulte place prise; En gré l'aiez, trés noble et de sens pleine, En qui tousjours, sanz ja estre desprise, Soit, sanz cesser, toute joye mondaine. Et s'il vous plaist, trés poissant, vraie et fine. Que vostre grant haultece un petit lise En mon dittié, et vo sens determine De la cause qui est en termes mise. Mieulx en vauldra en tout cas mon emprise, Si en jugiez, princepce trés hautaine, A qui Dieux doint grace qu'en toute guise Soit, sanz cesser, toute joye mondaine. Haulte, poissant et pleine de franchise, Trés humblement a vo valeur certaine Me recomand en qui trouvée et quise Soit, sanz cesser, toute joye mondaine.

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    A Louis de France, Duc D'orléans De tous honneurs et de toutes querelles, De tout boneur et de bonne aventure, De tous plaisirs, de toutes choses belles, Et de cellui qui creé a nature, De quanque ou ciel et en terre a mesure, Et de tout ce plus propre a homme né, Mon redoubté seigneur plein de droiture, Ce jour de l'an vous soiez estrené. Trés noble duc d'Orliens, de nouvelles A vo souhaid et d'amour vraie et pure, De ris, de jeux et de notes nouvelles Resjouÿssanz, d'union sanz murmure Et de tout ce de quoy tous bons ont cure, De tout le bien qu'en corps bien ordenné Il doit avoir, de pais qui tousjours dure Ce jour de l'an vous soiez estrené. De tous nobles, de dames, de pucelles Et de chascun par communal jointure Amé soiez, et de ceulz et de celles Qu'oient parler, de bouche ou escripture, De vous, prince de roiale faitture, De leur salut loiaulz en tout regné Et de leur loz sanz fausse couverture Ce jour de l'an vous soiez estrené. Prince excellent ou il n'a desmesure, De ce livret qu'ay fait mal ordené, De par moy, vo trés humble creature, Ce jour de l'an vous soiez estrené.

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    Car trop griefment est la mer perilleuse C'est fort chose qu'une nef se conduise, Es fortunes de mer, a tout par elle, Sanz maronnier ou patron qui la duise, Et le voile soit au vent qui ventelle; Se sauvement a bon port tourne celle, En verité c'est chose aventureuse; Car trop griefment est la mer perilleuse. Et non obstant que parfois soleil luise, Et que si droit s'en voit que ne chancelle, Si qu'il semble que nul vent ne lui nuise, Ne nul decours, ne la lune nouvelle, Si est elle pourtant en grant barelle De soubdain vent ou d'encontre encombreuse; Car trop griefment est la mer perilleuse. Si est pitié, quant fault que mort destruise Nul bon patron, ou meneur de nacelle; Et est bien droit que le cuer dueille et cuise. Qui a tresor, marchandise ou vaisselle, Ou seul vaissel qui par la mer brandelle: N'est pas asseur, mais en voie doubteuse; Car trop griefment est la mer perilleuse.

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    Cil qui m'a mis en pensée novelle Cil qui m'a mis en pensée novelle Et qui requiert que je le vueille amer Me plaist sur tous, non obstant qu'afermer Ne lui vueille m'amour, ainçois lui celle. Et si est il plus doulz qu'une pucelle, Jeune, plaisant, bel, courtois, sanz amer Cil qui m'a mis en pensée novelle. Mais de paour qu'estre en peust nouvelle Je n'ose en lui du tout m'amour fermer, Le retenir, ne mon ami clamer, Si est il bien digne d'avoir plus belle Cil qui m'a mis en pensée novelle.

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    Dame, pour Dieu, mercy vous cry Dame, oncques mais je ne vous vi Que maintenant; mais, sanz mentir, Mon cuer avez du tout ravi A tousjours mais, sanz departir. Si me fauldra mains maulz sentir, Se m'escondissiez; ce vous pry. Dame, pour Dieu, mercy vous cry. Grandement m'arez assouvi, S'il vous plaist a moy consentir Vostre amour, et je vous plevi Que tout vostre, sanz alentir, Suis et seray, n'en quier partir. A jointes mains je vous depry; Dame, pour Dieu, mercy vous cry. Durement m'ara asservi, Vostre beaulté qui amatir Fera mes ris, et assouvi Sera mon bien; se assentir Voulez ma mort, comme martir Me mourray; si oyez mon cry: Dame, pour Dieu, mercy vous cry.

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    De son ami, désirant qu'il reviegne Je pri a Dieu qu'il lui doint bonne nuit A la trés belle, ou sont tous mes reclaims, Et qu'il ne soit chose qui lui anuit, Fors seulement que d'elle si loings mains. Car de tel mal moult bien me plaist qu'atains Soit son doulz cuer, si qu'adès lui souviegne De son ami, desirant qu'il reviegne. C'est la plus belle et la meilleur, je cuid, Qui soit ou monde, et si suis tous certains Que loiaulté du tout gouverne et duit Son noble cuer, qui n'est fier ne haultains, Ne de villain penser taché ne tains; Si requier Dieu que nouvelles lui viegne De son ami, desirant qu'il reviegne. Ha! que fusse je ores ou doulx reduit, Ou elle maint, la porté ou ampains! A lui seroit et a moy grant deduit, Si seroient un pou noz maulx estains; Dieux! que sceust elle au moins comment je l'aims? Si le sçara, mais qu'en l'amour se tiegne De son ami, desirant qu'il reviegne.

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    De triste tuer chanter joyeusement De triste cuer chanter joyeusement Et rire en dueil c'est chose fort a faire, De son penser monstrer tout le contraire, N'yssir doulz ris de doulent sentement. Ainsi me fault faire communement, Et me convient, pour celer mon affaire, De triste cuer chanter joyeusement. De triste cuer chanter joyeusement Et rire en dueil c'est chose fort a faire, De son penser monstrer tout le contraire, N'yssir doulz ris de doulent sentement. Ainsi me fault faire communement, Et me convient, pour celer mon affaire, De triste cuer chanter joyeusement. Car en mon cuer porte couvertement Le dueil qui soit qui plus me puet desplaire, Et si me fault, pour les gens faire taire, Rire en plorant et trés amerement De triste cuer chanter joyeusement.

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    Dieux nous y maint trestous a la parclose! Si comme il est raison que chascun croie En un seul Dieu, sanz faire aucune doubte, Qui aux esleus son paradis ottroie Et les pervers laidement en deboute, Est il a tous neccessaire De parvenir au souverain repaire A la parfin, ou toute riens repose. Dieux nous y maint trestous a la parclose! Et non obstant qu'en peschié se desvoye Tout cuer humain, et que le monde boute En maint meffais, si doit on toutevoie Soy retourner vers Dieu; car une goute De larme fait a Dieu plaire Le repentant, tant est trés debonnaire; Si est rescript en la divine prose. Dieux nous y maint trestous a la parclose! Si devons, tous et toutes, querir voie De parvenir avec la noble route Des benois sains, ou vit et regne a joye Le trés hault Dieu, en qui est bonté toute, Qui nous donra tel salaire, Se nous voulons repentir et bien faire, Ou joye et paix et grant gloire est enclose. Dieux nous y maint trestous a la parclose!

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    En ce printemps gracieux En ce printemps gracieux D'estre gai suis envieux, Tout a l'onnour De ma dame, qui vigour De ses doulz yeulz Me donne, dont par lesquielx Vifs en baudour. Toute riens fait son atour De mener joye a son tour, Bois et préz tieulx Sont, qu'ilz semblent de verdour Estre vestus et de flour Et qui mieulx mieulx. Oysiaulx chantent en maint lieux; Pour le temps delicieux Et plein d'odour Se mettent hors de tristour Joennes et vieux; Tous meinent et ris et jeux Ou temps paschour, En ce printemps gracieux. Et moy n'ay je bien coulour D'estre gay, quant la meilleur, Ainsi m'aist Dieux, Qui soit, je sers sanz erreur, N'a autre je n'ay favour, Car soubz les cieulx N'a dame ou biens soient tieulx; Si doy estre curieux Pour sa valour D'elle servir sanz sejour, Car anieux Ne pourrait estre homs mortieulx De tel doulçour En ce printemps gracieux.

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    Vous en pourriez exillier Vous en pourriez exillier Un millier Des amans par vo doulz oeil, Plains d'esveil, Qui ont fait maint fretillier Et veillier. Je m'en sens plus que ne sueil Et m'en dueil. Belle, qui bien traveillier Et pillier Savez cuers a vostre vueil, En recueil Vous en pourriez exillier. Mais bien sçavez pou baillier Et taillier Moins de joye et plus de dueil Sur le sueil, Pour musars entortillier, Conseillier, Par vostre attraiant acueil Sans orgueil Vous en pourriez exillier.

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