La reine Christine (1626-1689), pendant son règne, a fait de Stockholm l'Athènes du Nord. Sa grande curiosité intellectuelle et sa vaste culture l'amènent à correspondre avec toute l'Europe savante et attirent Descartes à sa cour, où il meurt en 1651. Après avoir régné dix ans, cette femme énigmatique abdique avec éclat, à l'âge de vingt-sept ans. Ses «Maximes», à la fois cyniques et exaltées, dont nous présentons ici un choix, ont été écrites directement en français. Leur style, lapidaire et sans réplique, évoque celui de son contemporain La Rochefoucauld, dont elle a médité et commenté les «Maximes».

Maximes

Apologies

Les hommes apprennent dans les écoles tout ce qu'il faut oublier.

Tout est pardonnable, excepté le mensonge, l’infidélité et la trahison.

Le grand secret de la vie est de se proposer un digne but et de ne le perdre jamais de vue.

Le coeur humain est un abîme inconnu à lui-même ; celui qui l'a fait en pénètre seul le fond.

La solitude est l'élément des grands esprits.

Il faut être plus avare de son temps que de son argent ; cependant on prodigue cet inestimable trésor si pitoyablement.

Les hommes désapprouvent toujours ce qu'ils ne sont pas capables de faire.

Ne savoir pas dissimuler, c'est ne savoir pas vivre.

L'amour fait naître la jalousie, mais la jalousie fait mourir l'amour.

Il faut douter de tout même de ses soupçons.

Tout homme qui craint la mort, n'est capable de rien de grand.

Il est aussi dangereux de faire du bien aux hommes que de caresser les bêtes sauvages.

La récompense du mérite est le mérite même.

Plaisirs de longue durée ne sont plus plaisirs.

On doit toujours être mal satisfait de soi-même, quelque contents que les autres paraissent de nous.

Ses oeuvres

Ses derniers livres