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Claude-Joseph Dorat

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Claude-Joseph Dorat, dit le « chevalier Dorat », né le 31 décembre 1734 à Paris où il est mort le 29 avril 1780, est un poète, dramaturge et romancier français.

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Poésies

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    Claude-Joseph Dorat

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    La rêverie Air d'Albanèse : Déjà l'aurore colore O rêverie chérie Au gré de mes désirs, Peins-moi, ma Zélie : Zéphyrs Portez-lui mes soupirs, Et qu'elle en soit attendrie ! Quel tourment que l'absence ! Dès que le jour commence. Ma peine et mon ennui Semblent renaître avec lui. La tourterelle M'appelle. Près de ces antres sourds Je gémis comme elle. Toujours Nous contons aux amours Quelque infortune nouvelle. Combien sa voix est tendre ! Je me plais à l'entendre : Ses chants et sa douleur Ont leur écho dans mon cœur. La foudre gronde. Cette onde S'enfuit avec fracas : Quelle nuit profonde ! Hélas! Il semble sous mes pas Que l'univers se confonde : Peut-être par Zélie Mon ardeur est trahie, Le ciel en ces moments Lui rappelle nos serments. La nue obscure S'épure... Mais quels nouveaux accents ! Sous cette verdure J'entends La voix de deux amants. Des soupirs j'entends le murmure. Quand je meurs de tristesse, Leur paisible tendresse Jouit sans nul effroi... Et la tempête est pour moi.

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    Claude-Joseph Dorat

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    Le désir Souffle divin, puissant moteur, Dont les impressions soudaines Font couler le feu dans nos veines. Et le plaisir dans notre cœur : Désir, j'adore ton ivresse, Tes traits rapides et brûlants, Et tes impétueux élans. Et ta langueur enchanteresse... Vents, taisez-vous, faunes ardents Cessez votre lutte amoureuse : Du sein de la dryade heureuse Prêtez l'oreille à ses accents. Il naît, il vole, et de ses ailes Parcourt des espaces nouveaux ; Dans les abîmes du chaos Il fait jaillir ses étincelles. Par lui, les êtres sont amants, Et le monde est une féerie ; Il tient le flambeau de la vie Et fait mouvoir les éléments. Sous les cintres de la verdure Il offre un dais à la beauté : Il s'empare de la nature En promettant la volupté. O toi, que l'univers encense, Toi, premier bienfait du destin. Tant que tu dors dans notre sein Quel froid sommeil que l'existence ! L'heure se traîne lentement, La nature est triste et glacée, Rien ne sourit à la pensée, Rien n'éveille le sentiment. Tu parais, tout brille et t'exprime; L'air est plus doux, le jour plus beau ; Le cœur bat, le regard s'anime, Et l'univers sort du tombeau. On tremble, on brûle de connaître ; Sans objet on devient rêveur ; Ces prés, ces bois, l'ombre d'un hêtre Ont un langage pour le cœur. Ta flamme roule avec les ondes : Tu hâtes le vol des zéphyrs. Dans les solitudes profondes Écho répète tes soupirs. L'amant, qui te redoute encore, Est averti par la douleur Que tes délices vont éclore Et qu'il est né pour le bonheur. Désir, tu créas les déesses, Et l'Olympe te doit ses dieux ; Que seraient-elles sans tes feux ? Que seraient-ils sans leurs faiblesses ? Toi seul précipites les bonds De la ménade échevelée, Qui, dans ses transports vagabonds, S'élance au creux de la vallée. C'est toi seul qui fais palpiter Le cœur de la nymphe innocente. Et qui sais si bien l'agiter Par un plaisir qui la tourmente. C'est alors qu'au fond des forêts Elle s'étonne de ses charmes. Et cache ses brûlantes larmes, Doux indices de tes progrès. Haletante, faible, oppressée, Elle va tomber sur des fleurs, Conservant malgré ses frayeurs, Les traits d'Iphis dans sa pensée. Iphis paraît, il est charmant : Tous deux s'embrassent en silence. Tous deux, grâce à leur ignorance. Sauront profiter du moment. Déjà mille frissons rapides, Avant-coureurs voluptueux. Se glissant à travers tes feux. Parcourent leurs lèvres humides. L'aimable et naïve pudeur Ajoute encore à ra puissance... Rien de plus vif que ton ardeur, Rien d'égal à ton éloquence. L'amour prépare ta moisson. Du jeune objet qu'Iphis adore Le sein s'émeut, et se colore... La rose échappe à son bouton. Désir, ton triomphe commence, Et tu mêles de la douceur Même à l'effroi de l'innocence, Entre les bras de son vainqueur.

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