Le cristal

Le Grand cercle (1933), troisième roman traduit à ce jour sur les cinq que Conrad Aiken écrivit, s'impose par une narration originale : quatre grands chapitres se développent comme les mouvements d'une symphonie, avec chacun sa spécificité, son rythme et son ton.
Andrew Cather, le Borgne, apprend par l'entremise d'un ami la trahison de sa femme Bertha, qui le trompe avec son meilleur ami. Il rentre chez lui trois jours avant le jour prévu... Passé ce point de départ, le deuxième chapitre, entièrement entre parenthèses, nous emmène un été au bord de la mer, il est écrit dans une langue plus apaisée et ample où se déploie l'univers de l'enfance si cher à l'auteur (cf. Étrange clair de lune, Neige silencieuse, neige secrète). Le troisième chapitre se présente comme une vaste séance de psychanalyse, fort arrosée, mise en scène de la mauvaise foi d'Andrew, de ses nombreuses frasques, de ses refoulements. Au quatrième chapitre, qui commence par un long passage en italique (comme remontée à la conscience), le « héros sort d'un monde fermé et égoïstement adolescent [...] - il apprend, comme résultat de sa trahison, à accepter le réel » (lettre à M. Perkins, 20 janv. 1933). Résolution ambiguë de l'ouvrage : la réconciliation avec Bertha est suspendue.
Ce livre, porté par une conscience malheureuse impitoyable et un sens aigu de la tragi-comédie de la condition humaine, déploie une grande variété de tons et de registres de langue, son univers s'inspire des grands classiques (Melville, Poe, Shakespeare, Dante, Milton, Michel-Ange) comme des genres populaires (Krazy Kat et Félix le Chat), ainsi que de la psychanalyse.
Chaos et désordre toujours sous contrôle, cet univers romanesque ne craint pas les outrances et, on l'a compris, les ruptures de ton - tragique, pathétique, mélodrame, humour et auto-dérision - et de temps ; s'y côtoient réalisme et fantastique, envolées débridées, délires cauchemardesques, délicatesse poétique, richesse métaphorique et crudité du langage.

Le grand cercle

La chanson du matin de Lord Zéro

Senlin incarne le je et ses questions sans réponse mais qui inspirent les chatoyantes séries composant le poème. Senlin, maçon de son propre poème, est simultanément la ville et la forêt dans lesquelles il chemine et où résonnent les constructions fabuleuses et les forêts de symboles. Senlin s'impose à nous dans une mythologie du quotidien qui s'invente dans le poème. Nous y percevons l'immensité des temps et des espaces dans cette journée de Senlin. Une journée sur la terre.

Senlin : une biographie

Malcolm Lowry considérait Aiken comme le plus grand poète vivant et il tenait La venue au jour d'Osiris Jones comme l'un de ses poèmes majeurs. Ce livre est symptomatique de la poésie d'Aiken. Sa spécificité prosodique - celle notamment des Preludes for Memnon - se retrouve agglomérée à sa vision d'un poème pensé comme unité dramatique savamment construite. Un cristal sort de son atelier. Brillant et noir. Voyage lunaire du soleil noir qu'est Osiris venant au jour. Le rien obsédant, chaque objet et chaque geste anodin prennent part à son ballet de virtuose. Cette "venue" est comme condamnée mais, pour autant, il nous faut nous réjouir d'être "venus dans un tel monde". Chaque âge de la vie traverse le livre. Par allusion, se reconstituent ce jaillissement et les étapes que doit franchir un homme, ici Osiris Jones. Si le jour n'est pas lumière éblouissante, il est notre complexité même, nos angoisses et nos extases.

La venue au jour d'Osiris Jones

Un auteur dramatique américain fait la traversée New York-Angleterre. Il raconte tous les détails du bateau, les personnages qu'il vit évoluer autour de lui, les potins du bord, et se trouve plus ou moins séduit par plusieurs jeunes femmes. Il est pourtant parti à la recherche de celle qu'il aime, en Europe... et il la rencontre un jour sur le pont des «premières» où il faisait une incursion interdite. Elle va se marier... Un roman où abondent les descriptions étonnantes de couleur, des personnages observés avec une ironie perçante. Ce roman, subtil et cocasse, permet d'entendre la voix originale d'un écrivain mal connu, disparu en 1973. Malcolm Lowry, sur qui il exerça une grande influence, partageait avec lui le même désir de dépassement et de liberté.

Au-dessus de l'abysse

Conrad Potter Aiken (5 août 1889 – 17 août 1973) est un écrivain américain, prix Pulitzer, né à Savannah, en Géorgie. Il est l'auteur de poésies, de nouvelles et de romans.

Celui que vous aimez se penche en avant, sourit, vous trompe, ouvre une porte à travers laquelle vous voyez des rêves sombres.

Vous savez, sans que je vous le dise, comment parfois un mot ou un nom vous échappe, et vous le cherchez à travers des fantômes de l'ombre - sautant dessus, attendant qu'il ne jaillisse Sound: Jusqu'à ce que, d'un coup, comme dans une forêt fantôme, vous l'entendez, voyez-le flasher parmi les branches et sachant à peine comment, soudainement.

C'est le clair de lune. Seul dans le silence, je monte à nouveau mes escaliers, tandis que les vagues éloignées dans la lumière des étoiles bleu pâle s'écrase sur un rivage de sable blanc. C'est le clair de lune. Le jardin est silencieux. Je me tiens dans ma chambre seule. À travers mon mur, de la lune lointaine, une pluie de feu est lancée. Il y a des maisons suspendues au-dessus des étoiles, et les étoiles pendaient sous la mer, et un vent de la longue voûte bleue du temps me fait signe de rideaux. J'attends une fois de plus dans l'obscurité, se balançait entre l'espace et l'espace: avant le miroir, je lève mes mains et je fais face à mon visage rappelé.

Tout ce qui est beau, et tout ce qui ressemble à la beauté avec des yeux remplis de feu, comme les yeux d'un amant: tout cela vous appartient; Tu me l'as donné, Sunlight! Toutes ces étoiles sont à vous; Vous m'avez donné, ciel!

Je l'ai essayé il y a longtemps, avec Hashish et Peyote. Fascinant, oui, mais non bon, non. Ceci, comme nous le constatons dans l'alcool, est une évasion de la conscience, une triche, une substitution momentanée, et finalement une destruction de celle-ci.

[Lors d'un concert musical :] . . . l'algèbre pure de l'enchantement de la musique.

J'ai toujours envie d'être compositeur - j'étais fou de la musique, même si je n'ai jamais étudié sérieusement et je ne peux pas lire une note. Mais j'ai appris à jouer du piano et je suis devenu assez habile à l'improvisation, surtout après une goutte ou deux.

Avancez dans le non-groupé! Courage, vieil homme, et conservez votre parapluie!

La musique que j'ai entendue avec toi était plus que de la musique, et le pain que j'ai rompu avec toi était plus que du pain. Maintenant que je suis sans toi, tout est désolé ; tout ce qui était si beau autrefois est mort.

Il est temps de faire l'amour, d'atteindre le Glim; Les lucioles scintillent et diminuent; Les étoiles se penchent comme des oiseaux d'une plume, et la longe se trouve dans le membre.

Le sifflement devenait maintenant un rugissement - le monde entier était un vaste écran de neige en mouvement - mais même maintenant, il a dit la paix, il a dit l'éloignement, il a dit froid, il a dit le sommeil.

Revenez, véritable amour! Sweet Youth, Return! - Mais le temps continue, et le fera, n'étant pas eue, bien que les mains atteindront, et les yeux aspireront, et les jours sauvages ont fait saigner les véritables cœurs.

Toutes les belles choses auront une fin, toutes les belles choses se faneront et mourront ; et la jeunesse, qui dépense maintenant avec tant de bravoure, demandera un sou tantôt.

Je ne suis pas du moindre sud; Je suis entièrement en Nouvelle-Angleterre.

Un cricket a dit à un autre - Résultat, soyons ridicules, et disons l'amour! Love Love Love Love Lovelet Us Soys Absurd, Woman, and Day Hate! Hate Hate Hate Hate Hatte et alors soyons Angelicand Nothing Nothing.

Les écoliers de toute l'Amérique sont invités à écrire aux auteurs, au-del, aux auteurs dont ils n'ont jamais entendu parler auparavant, dont ils sont les plus jeunes pour comprendre le moins du tout, et souvent dans des lettres qui sont presque analphabètes. Si les enfants doivent être appris à respecter le travail des poètes américains, je pense qu'une meilleure façon pourrait être trouvée pour faire une manière qui ne ferait pas une demande aussi inconsidérée au temps de l'auteur.

Je crois en cette évolution de la conscience comme la seule chose que nous pouvons entreprendre, ou en fait, le gré glissant est lancée; Et avec cela ira les découvertes spirituelles et, je ressens, la merveille inépuisable que l'on ressent, qui ouvre de plus en plus, plus vous en savez. C'est simplement que cette connaissance croissante élargit constamment votre royaume et la capacité d'admirer et d'aimer l'univers.

Je pense que ce qui se passe aujourd'hui, avec tous les jeunes poètes se précipitant d'un collège à un autre, donnant des conférences à la baisse d'un chapeau et ainsi de suite, n'est pas trop bonne; Je pense que cela pourrait avoir un mauvais effet sur un grand nombre de jeunes poètes. Ils - pour citer Mark Twain - "échanger un peu trop", afin qu'ils soient en danger de perdre leur propre identité et de ne pas se donner suffisamment de temps pour déterminer ce qui est vraiment important pour eux - ils sont trop occupé.

Les jours, les nuits, couler un par un au-dessus de nous. Les heures passent silencieusement sur nos visages levés. Nous sommes comme les rêveurs qui marchent sous une mer. Sous les hauts murs, nous coulons ensemble au soleil. Nous dormons, nous nous réveillons, nous rions, nous poursuivons, nous fuyons.

Les jeunes aspirent aux jeunes, le sang complet aime le sang uniquement.

Pas de dieu sauve-même, c'est la façon de vivre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Conrad_Aiken

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