L'ideale di un'Europa solidale, giusta e libera sembra avere esaurito la sua funzione aggregante, lasciandoci al bivio tra due vicoli ciechi: il ritorno ai nazionalismi o il sacrificio di tradizioni e differenze sull'altare di un'unità artificiale. Così, una possibile via d'uscita è percorrere all'indietro i nostri passi e tornare a quel momento di entusiasmo responsabile e coraggioso che ha animato i padri fondatori dell'Europa. Tra questi Denis de Rougemont, che individuava la radice dell'identità europea proprio nella straordinaria peculiarità dei suoi popoli di esprimere valori e visioni del mondo disomogenei. È qui che ha origine la stratificazione culturale che permette all'Europa di definirsi un continente, ed è da qui che si può rilanciare quello che è stato, ed è ancora, il più ambizioso progetto di democrazia mai pensato dall'uomo.

Vita o morte dell'Europa

Faire l'Europe, c'est d'abord faire des Européens : c'est par cette maxime que Denis de Rougemont ouvrait, en 1956, une réflexion visant à cerner les contours d'une conception spécifiquement européenne de l'éducation. Articles, conférences, pamphlet — le lecteur, averti ou néophyte, retrouvera ici la fougue de jeunesse et la flamme iconoclaste des fameux Méfaits de l'instruction publique (1929) —, ces contributions dessinent la géographie d'une passion maîtresse de l'auteur de L'Amour et l'Occident : l'éducation — qu'il ne faudra plus confondre après cela avec l'instruction — et la pédagogie, tous chevaux de bataille qu'il nous convie à enfourcher sans nous départir de cette seule méthode qui vaille en des temps troublés. Cette méthode, qu'un vigoureux humanisme appelle, ne peut être que fédérale ou fédérative. C'est dire qu'elle ne peut viser qu'à rééduquer le regard des Européens à une certaine virtuosité dans les changements d'échelle, leur rappeler que le monde, la culture, la langue, sont des réalités plus vastes que ce que les oeillères du nationalisme nous en laissaient envisager. Non pas pour imposer une quelconque "table rase" — c'est-à-dire défaire en un jour ce que le travail des générations a patiemment accumulé de saveurs et de savoirs, au service d'insipides communautés sans communion —, mais pour ravauder ce tissu de civilisation que doit demeurer l'Europe dans sa quête inlassable d'un sens. Pour faire des Européennes et des Européens : c'est-à-dire avant tout des femmes et des hommes agissant pleinement en tant que personnes libres et responsables. Et de conclure comme il avait commencé : "La question est de savoir si nous serons des hommes de chair et d'esprit, ou des pantins articulés."

Faire des Européens - Essais sur l'Ecole et l'Université

Placé sous l'égide du Conseil du Léman - organisme franco-suisse de collaboration transfrontalière du Bassin lémanique -, ce livre rassemble les travaux de cinq photographes et les textes et citations de quatre auteurs. Cet ensemble donne à percevoir la région lémanique de façon originale et vivante. On y trouvera les choix esthétiques de plusieurs artistes, qui ont fixé leurs objectifs sur la région frontalière, sur les flux et reflux qui la traversent, et qui mettent ainsi en évidence les composantes fortes de ces rapports de voisinage. Nous découvrons les paysages qui nous unissent, les voies de communication qui nous relient, les identités mélangées qui nous constituent, les espaces de vie et de travail qui forment, pour certains, un quotidien. On sent, au travers de ces pages, combien la libre circulation et le libre échange nous façonnent et nous enrichissent. On devine aussi qu'une région constituée de deux Etats n'est pas donnée, mais qu'elle est le fruit d'une volonté claire et d'une construction active.

Flux - Regards par-dessus la frontière

L'occident, c'est avant tout une conception de l'amour.
 Denis de rougemont rejoint l'actualité la plus brûlante en traitant ce sujet éternel qu'il a su entièrement renouveler. il a mis l'accent avec une autorité exceptionnelle sur les valeurs de fidélité que l'homme ne peut nier sans se condamner à la perdition.

L'amour et l'occident

L'Occident, c'est avant tout une conception de l'Amour. Denis de Rougemont rejoint l'actualité la plus brûlante en traitant ce sujet éternel qu'il a su entièrement renouveler. Il a mis l'accent avec une autorité exceptionnelle sur les valeurs de fidélité que l'homme ne peut nier sans se condamner à la perdition.

L'amour et l'Occident

L'Amour et l'Occident

OEUVRES COMPLETES

La part du diable

Denis de Rougemont, né le 8 septembre 1906 à Couvet et mort le 6 décembre 1985 à Genève, est un écrivain, philosophe et professeur universitaire suisse.

Les mythes tombés peuvent inculquer le venin.

Les animaux se sentent comme nous, aussi la joie, l'amour, la peur et la douleur, mais ils ne peuvent pas saisir la parole. Il est de notre obligation de prendre leur part et de continuer à résister aux personnes qui en profitent, qui les massacrent et qui les torturent.

Toute politique est autorisation de l'avenir.

Après être tombés de l'éternel, les désirs du mal sont infinis, insatiables. Après être tombé de l'être pur, il est motivé par le désir de posséder, de remplir son vide. Mais le problème est insoluble, toujours. Il est obligé d'avoir et de tenir, de posséder et de consommer, et rien d'autre. Tout ce qu'il prend, il détruit.

Nous avons besoin d'un mythe pour exprimer le fait obscur et inavouable que la passion est liée à la mort.

Aimer dans le sens de l'amour de la passion est le contraire de vivre. C'est un appauvrissement de son être, une Askesis sans suive, une incapacité à profiter du présent sans l'imaginer comme absente, un vol sans fin de la possession.

L'invention technique procède de l'homme seul et non de ses besoins vitaux, mais de ses rêves, c'est-à-dire de ses vrais désirs.

Ce qui suscite les poètes lyriques à leurs meilleurs vols, ce n'est ni le plaisir des sens ni le contentement fructueux du couple décontracté; Pas la satisfaction de l'amour, mais sa passion. Et la passion signifie la souffrance.

Toute oeuvre humaine, tout acte humain, et même parfois les plus élémentaires, exigent et supposent un avenir.

La décadence d'une société commence quand l'homme se demande : "Que va-t-il arriver ?" au lieu de se demander : "Que puis-je faire ?".

La liberté est pouvoir sur soi-même, et les richesses ne sont que pouvoir sur les autres.

Pourquoi les personnes névrotiques, égoïstes et immatures devraient-elles soudainement devenir des anges quand ils tombent amoureux ...?

La confusion sociale a maintenant atteint un moment où la poursuite de l'immoralité s'avère plus épuisante que la conformité avec les anciens codes moraux.

Une vie alliée à la mienne, pour le reste de notre vie... c'est le miracle du mariage.

C'est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c'est pourquoi l'on aime souffrir, et faire souffrir.

Le bonheur est en effet une Eurydice, disparaissant dès que j'ai regardé. Il ne peut exister qu'en acceptation et succombe dès qu'il est prétendu.

À la fois dans les classes inférieures et les classes moyennes, les Wiseacres exhortent les jeunes hommes «à y réfléchir» avant de franchir le pas décisif. Ainsi, ils favorisent l'illusion que le choix d'une femme ou d'un mari peut être régi par un certain nombre d'avantages et inconvénients avec précision. Il s'agit d'une illusion brute de la part du bon sens.

La romance ne fait que l'existence où l'amour est fatal, mal vu et condamné par la vie elle-même.

La passion est cette forme de l'amour qui refuse l'immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l'invente au besoin, pour mieux se ressentir et s'exalter.

La passion et le mariage sont essentiellement inconciliables. Leurs origines et leurs extrémités les rendent mutuellement exclusifs. Leur coexistence au milieu de nous soulève constamment des problèmes insolubles, et les conflits engendrés constitue ainsi un danger persistant pour chacune de nos garanties sociales.

Le caractère le plus profond du mythe, c'est le pouvoir qu'il prend sur nous, généralement à notre insu.

L'un possédait mille et trois femmes (en Espagne seulement), l'autre. Mais c'est la multiplicité qui est appauvrie, tandis que le monde entier est concentré en un seul étant possédé infiniment. Tristan n'a plus besoin du monde - car il aime! Alors que Don Juan, toujours aimé, ne peut pas aimer en retour. D'où son angoisse et son cours frénétique.

La décadence d'une société commence quand l'homme se demande : “Que va-t-il arriver ?” au lieu de se demander : “Que puis-je faire ?”.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_de_Rougemont

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