Au cours du XIXe siècle, le " voyage en Orient " était pratiquement devenu chez les intellectuels européens un rite de passage qui donna lieu à un grand nombre de récits. Le voyage de Blyden, publié à Manchester en 1873, est le premier dû à un observateur afro-américain. Edward Wilmot Blyden (1832-1912) est né dans les Antilles britanniques et réside au Liberia d'où il partira en 1866 pour se rendre à Londres, puis à Malte et de là à Alexandrie, au Caire, au Liban et en Palestine.

 Cultivé, imprégné des voyages antérieurs, de la Bible, attiré par la religion musulmane, il se montre sagace, attentif et particulièrement sociable auprès de protagonistes les plus divers. Sa position d'Afro-Américain le rend plus sensible à certaines situations. Il mentionne à plusieurs reprises les Africains qu'il a croisés, les fidèles d'une mosquée à Jérusalem, les pèlerins bambaras au Caire mais aussi des communautés généralement ignorées des auteurs occidentaux de l'époque, comme les coptes. Les antiquités égyptiennes, fruit à ses yeux d'une civilisation africaine, sont l'objet d'une véritable passion qui l'expose à des savoureuses aventures semi-comiques.

 Ce voyage d'Afrique en Palestine est le récit singulier d'un auteur entre plusieurs cultures.

 Traduit et édité par Xavier Luffin, membre de l'Académie Royale de Belgique.

D'Afrique en Palestine

Au cours du XIXe siècle, le " voyage en Orient " était pratiquement devenu chez les intellectuels européens un rite de passage qui donna lieu à un grand nombre de récits.Le voyage de Blyden, publié à Manchester en 1873, est le premier dû à un observateur afro-américain. Edward Wilmot Blyden (1832-1912) est né dans les Antilles britanniques et réside au Liberia d'où il partira en 1866 pour se rendre à Londres, puis à Malte et de là à Alexandrie, au Caire, au Liban et en Palestine. Cultivé, imprégné des voyages antérieurs, de la Bible, attiré par la religion musulmane, il se montre sagace, attentif et particulièrement sociable auprès de protagonistes les plus divers. Sa position d'Afro-Américain le rend plus sensible à certaines situations. Il mentionne à plusieurs reprises les Africains qu'il a croisés, les fidèles d'une mosquée à Jérusalem, les pèlerins bambaras au Caire mais aussi des communautés généralement ignorées des auteurs occidentaux de l'époque, comme les coptes. Les antiquités égyptiennes, fruit à ses yeux d'une civilisation africaine, sont l'objet d'une véritable passion qui l'expose à des savoureuses aventures semi-comiques. Ce voyage d'Afrique en Palestine est le récit singulier d'un auteur entre plusieurs cultures. Traduit et édité par Xavier Luffin, membre de l'Académie Royale de Belgique.

Je préfère être un membre de cette race [afrikan] que grec à l'époque d'Alexandre, un romain à l'époque auguste, ou anglo-saxon au XIXe siècle.

Si vous n'êtes pas vous-même, si vous abandonnez votre personnalité, vous n'avez plus rien à donner au monde. Vous n'avez aucun plaisir, aucune utilité, rien qui ne m'attirera et ne me charmera pas, car par la suppression de votre individualité, vous perdez votre caractère distinctif.

L'Afrique peut encore s'avérer être le conservatoire spirituel du monde ... Lorsque les nations civilisées, en conséquence de leur merveilleux développement matériel, auront vu leurs susceptibilités spirituelles émoussées par l'intermédiaire d'un matérialisme captivant et absorbant, il se peut qu'elles aient recourir à l'Afrique pour récupérer quelques éléments simples de la foi.

Ses oeuvres

Ses derniers livres