Soyons honnêtes : la vie, sous toutes ses formes, est dure, terriblement et irrémédiablement dure. Pourquoi ne pas détaler, face aux peines de coeur, de la façon la plus superficielle qui soit, à coups de portables, de Lexomil et de liposuccion ? Qu'avons-nous à perdre dans cette hébétude collective ? Qu'y a-t-il de mal, au final, à ne rien vouloir que le bonheur ?

Contre le bonheur - Eloge de la mélancolie

La création ne nous rend pas malheureuse, le malheur nous rend créatifs. Créer, c'est vivre, et dans la vie, nous voulons seulement créer davantage, pour définir nos fondements et atteindre plus haut vers le ciel. Si la tristesse est ce qui nous rend créatifs, alors la tristesse n'est rien d'autre que la vie.

J'ai réalisé que j'avais accordé ma seigneurie de maladie sur moi. En considérant ma dépression comme un despote me soumettant à ses fantaisies sauvages, j'ai pu échapper à la responsabilité, de me livrer pleinement à mon désir égoïste de laisser mon ego s'épanouir sans entraver, qui ne soit obligé envers personne. Mais ce n'était pas la liberté. C'était une prison - une cellule qui me séparait de ceux qui s'occupaient de moi et pour qui je me souciais.

La rose en porcelaine n'est pas aussi jolie que celle qui se désintègre.

Mais la morbidité du chagrin - pas le chagrin cultivé, mais celui qui vient inévitablement - est souvent une paresse productive, un moment où l'âme ralentit, trop lasse pour continuer, et fait le point sur où elle a été et où elle va. Au cours de ces pauses sombres, nous découvrons souvent des parties de nous-mêmes que nous ne savions pas posséder, des talents qui, correctement activés, enrichissent nos vies.

Notre passé est un roman que nous révisons constamment.

Les chercheurs américains du bonheur risquent de se tromper en croyant qu'une seule partie du monde existe, la partie qui réjouit leur ego.

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