« De la musique pour consoler ta nuit éternelle, moi j'en ai plein les oreilles, plein les sens. Les poubelles sont des sébiles pour les chiens, ils ont moins loin et meilleur accueil qu'à la boucherie. Ne vaux-tu pas mieux qu'un chien, dis ? Courtisanes, bambocheurs ils te croisent tous, les vieux, les jeunes, jette-leur des tonnes de notes à la face. Qu'auras-tu de plus que ces indésirables petits sous ? Après tout use donc un peu de la sérénade. Les étoiles ne sont pas tellement bien piquées, qui sait, il en pourrait tomber dans ta casquette. Les étoiles au fond c'est toujours un peu d'argent. » Un recueil illustré par Pierre Penon : onze poèmes en prose écrits entre septembre et novembre 1941 par Eugène Beaumont.

Les affamés

Si la fortune est aveugle, le riche est sourd.

L'amitié : c'est accepter chez les autres ce que l'on ne tolère pas chez soi.

On accroît la servitude de l'homme en lui accordant des droits qu'il ne peut contrôler.

A vingt ans, la femme n'a pas les yeux dans sa poche. A quarante ans, elle a les yeux dans vos poches. A soixante ans, elle a des poches sous les yeux.

Le bonheur n'est peut-être que le résultat d'une comparaison.

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