Botero

Les dessins de Fernando Botero sont-ils des	"esquisses" laissant présager de futures œuvres ? Ou bien, comme l'affirme Marc Fumaroli dans ce livre, représentent-ils quelque chose d'autre qui renferme en son sein son propre but ?
Quelle que soit la réponse, les dessins de Botero revendiquent un idéal artistique qui permet de trouver, si ce n'est l'évidente complexité de la peinture et de la sculpture, tout au moins les problèmes de conception et de structuration du monde botérien.
Lorsque ces "esquisses" réapparaissent plus tard sur la toile ou dans le bronze, elles nous auront permis de nous pencher sur une œuvre en gestation et d'entrevoir cette intime connaissance que le peintre a acquis de son métier au cours du processus créatif. Mais, lorsque cette "esquisse" en reste là, sur le papier, c'est tout simplement parce qu'elle a peut-être trouvé son expression parfaite, son "lieu dans le monde", et qu'il ne lui est pas indispensable de se projeter dans une œuvre quelconque postérieure. Voilà pourquoi les dessins ont le charme de quelque chose qui est fait pour perdurer en état de grâce ou en état transitoire, que ce soit vers le tableau ou que ce soit vers eux-mêmes
Pour l'artiste, il n'existe pas de mauvaise expérience. Et le dessin est là pour le démontrer. En faut-il pour preuve la magnifique galerie de portraits que conforme ce livre. Dessins de Botero est à la fois une expression exacte de son esthétique, une étude de ses figures et une autoréflexion sur son monde pictural, en plus de la leçon de virtuosité que déploie le maniement de la ligne dans les contours et dans le jeu des proportions.
La série de dessins, consommée dans un travail éloigné du caractère provisoire -moitié réels, moitié imaginaires- est conformée de portraits de personnages à qui Botero a donné une vie ironique ou critique ou tendre dans ce monde bien à lui qui est devenu pour nous si intime : l'évêque, l'enfant de chœur, le torero, les amants..., la galerie devient interminable.
Et c'est que la reconnaissance du dessin, qui chez nombre d'artistes se limite au maigre crédit de son utilité en tant qu'esquisse, pour Botero est liée à la capacité de s'élever vers une autre dimension artistique, celle qui implique de poser des problèmes et de prendre des décisions vitales dans le processus de création de l'œuvre d'art.

Botero. Dessins

Fernando Botero, né le 19 avril 1932 à Medellín et mort le 15 septembre 2023 à Monaco, est un peintre et sculpteur colombien.
Il est réputé pour ses personnages aux formes rondes et voluptueuses inspirés de l'art précolombien.
S'étant lui-même surnommé ironiquement « le plus colombien des artistes colombiens », sa carrière commence réellement en 1958, lorsqu'il gagne le premier prix du Salon des artistes colombiens (espagnol : Salón de Artistas Colombianos). Sa Nature morte à la mandoline, datant de 1957, constitue la première manifestation de son œuvre inspirée de l'art précolombien et populaire.

Un artiste est attiré par certaines formes sans savoir pourquoi. On adopte une position de manière intuitive ; ce n'est que plus tard que l'on tente de la rationaliser, voire de la justifier.

Tous les animaux que j'ai peints ont toujours eu une relation avec l'homme. On m'a dit qu'une partie de la connaissance de l'anatomie humaine vient des animaux.

Un artiste naît comme naît un prêtre. S'ils sont nés artistes, je leur dirais que l'art n'est pas un jeu : c'est quelque chose de très sérieux qui demande tout ce qu'on a à donner.

J'avais voulu être sculpteur tout au long de la vie, mais pour le faire, je devais arrêter de peindre.

L'art est important parce que lorsque les gens commencent à oublier, l'art leur rappelle ce qui s'est passé. Comme «Guernica». Les gens ne se souviendraient pas de la tragédie de Guernica aujourd'hui si ce n'était pas pour cette peinture.

L'art est toujours une exagération dans un certain sens; en couleur, en forme, même dans le thème, etc ... mais cela a toujours été ainsi. C'est la même chose avec la nature de certaines œuvres de Giotto ou Massacio, ou de la couleur de la vie exprimée par Van Gogh.

L'art est un répit spirituel et immatériel des difficultés de la vie.

L'expression sans culture est plate. De nombreux artistes sortent de l'école d'art et commencent à faire des choses qui ne durent pas. Ils sont audacieux à cause de l'ignorance. Ils sont irresponsables.

Je suis de très près la politique. J'ai lu plusieurs journaux tous les jours.

Avant toute chose, j'ai commencé à peindre des taureaux et des matadors. Ce fut mon initiation à la peinture.

Les cordes de taureaux sont une chose très culturelle. Je sais que beaucoup de gens pensent que c'est cruel, mais tant de choses sont cruelles. Chasse, chaise électrique, guerres. Ce sont toutes des choses cruelles aussi.

Lorsque vous commencez une peinture, elle est un peu en dehors de vous. À la conclusion, vous semblez vous déplacer à l'intérieur du tableau.

Les sculptures me permettent de créer un volume réel, on peut toucher les formes, on peut leur donner de la douceur, la sensualité que l'on veut.

J'avais un oncle qui m'a emmené sur le ring à Medellin à l'âge de 15 ans. À l'école, nous avions quelqu'un qui nous a appris à la taurelle.

Je décris sous une forme réaliste une réalité non réaliste.

L'homme a besoin de la musique, de la littérature et de la peinture - toutes ces oasis de perfection qui composent l'art - pour compenser la grossièreté et le matérialisme de la vie.

Un paysage peint est toujours plus beau qu'un vrai, parce qu'il y a plus. Tout est plus sensuel, et on se réfugie dans sa beauté.

Je travaille plus maintenant peut-être parce que je sais qu'il reste si peu de temps.

Un paysage peint est toujours plus beau qu'un vrai, parce qu'il y a plus. Tout est plus sensuel, et on se réfugie dans sa beauté. Et l'homme a besoin d'expression spirituelle et de nourriture. C'est pourquoi même à l'époque préhistorique, les gens griffonnaient des images de bisons sur les parois des grottes. L'homme a besoin de musique, de littérature et de peinture - toutes ces oasis de perfection qui composent l'art - pour compenser la grossièreté et le matérialisme de la vie.

L'art devrait être une oasis : un lieu ou un refuge contre la dureté de la vie.

Vous peignez ce que vous savez le mieux; Ce que vous avez vécu en tant qu'adolescent et enfant. Mon monde est celui que j'ai connu à Medellin; Je ne peins jamais autre chose que ça.

Toute ma vie, mes copines sont toujours maigres. La beauté dans l'art n'a rien à voir avec la beauté dans la réalité. Pourquoi aimez-vous l'art primitif ? Parce qu'il y a de la beauté dans la difformité. Parfois, les peintures que les gens considèrent comme réalistes ne le sont pas du tout. Les figurines de Raphaël semblent réalistes, mais dans la vraie vie, elles ont été déformées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernando_Botero

Ses oeuvres

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