Figure majeure du Symbolisme, le poète franco-américain Francis Vielé-Griffin est un des maîtres vers qui se tourna, en 1891, le jeune auteur des Cahiers d'André Walter. Pendant plus de vingt ans, l'amitié, l'estime et l'admiration réciproques, un commun idéal esthétique firent de Gide et de Vielé les compagnons de plusieurs aventures, depuis les Entretiens politiques et littéraires, où Vielé publia Le Traité du Narcisse, jusqu'à La Nouvelle Revue Française où Gide tint à faire sa place au grand poète de La Clarté de vie et de La Lumière de Grèce, - en passant par L'Ermitage, où Vielé consacra publiquement ce rôle de « directeur de nos consciences », de « contemporain capital » dira-t-on plus tard, que Gide allait assumer pendant si longtemps dans les lettres françaises. L'édition intégrale de leur Correspondance est un document important pour l'histoire littéraire de cette époque.

Correspondance avec Francis Vielé-Griffin - 1891-1931

Francis Vielé-Griffin (Norfolk, Virginie, 1863 - Bergerac, 1937), dont toute l'oeuvre fut publiée au Mercure de France, apparaît aujourd'hui comme le plus grand poète du vers libre. Contrairement à tant d'autres poètes symbolistes, souvent pessimistes ou résignés, il fut, selon Gide, le seul qui marqua quelque curiosité devant la vie. Disciple apprécié de Mallarmé, il fut le poète de la transparence. "Son vers est le plus ensoleillé de l'époque, le plus fluide" , notera André Breton, et Aragon vit en lui "un poète véritable que rien n'a détourné de sa voie" . "Il y a une justice à lui rendre" , écrivit Valéry lors de la mort de Vielé-Griffin. Voici qui est fait.

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