Ce livre est l'occasion de découvrir un jeune artiste de génie qui a participé au renouveau de la sculpture au début du XXe siècle, avant d'être fauché, à 23 ans, par la Première Guerre mondiale. Né dans le Loiret (Saint-Jean-de-Braye), Henri Gaudier-Brzeska (1891-1915) s'installe en Angleterre, entre 1911 et 1914. Commencée vers 1910, sa production est d'abord marquée par l'influence de Rodin. Au contact de Constantin Brancusi et de Jacob Epstein qu'il rencontre à Londres où il fera toute sa carrière, il devient l'un des principaux adeptes de la taille directe. Gaudier-Brzeska modèle et sculpte portraits, nus, sujets animaliers et pièces décoratives où s'opère une synthèse originale, tendant vers l'abstraction, entre cubisme et primitivisme. Sa participation active au vorticisme, variante britannique du futurisme, en fait une figure marquante du mouvement fondé par le poète américain Ezra Pound. Egalement dessinateur, il a multiplié les dessins, en rapport ou non avec son oeuvre sculpté, d'une impressionnante force graphique. Le musée des Beaux-Arts d'Orléans détient un ensemble représentatif d'une remarquable richesse : 120 dessins de cette exceptionnelle collection qui en compte 1 200 (études pour des sculptures mais aussi portraits, nus, paysages, animaux...) viennent ainsi s'ajouter à la quinzaine de sculptures. Cette présentation des dessins a pour but de montrer les différentes directions suivies par l'artiste depuis les premiers dessins jusqu'à son épanouissement dans le vorticisme, en passant par des tentatives diverses et des retournements de styles. Il s'agit de dégager l'originalité expressive de Gaudier qui, au coeur de la capitale anglaise, se trouve confronté à tous les courants modernistes qui soufflent à ce moment-là sur l'Europe.

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