« Le renard sait beaucoup de choses, mais le hérisson sait une grande chose. » Cet aphorisme du grec ancien, qui fait partie des fragments du poète Archiloque, décrit la thèse centrale de l'essai magistral d'Isaiah Berlin sur Léon Tolstoï et la philosophie de l'histoire, sujet de l'épilogue de Guerre et Paix. Bien qu'il y ait eu de nombreuses interprétations de cet adage, Berlin s'en sert pour opérer une distinction fondamentale entre les êtres humains fascinés par l'infinie variété des choses et ceux qui relient tout à un système central et englobant. Appliqué à la pensée de Tolstoï, ce propos éclaire un paradoxe qui nous aide à expliquer sa philosophie de l'histoire : le romancier russe était un renard alors qu'il croyait être un hérisson. Cet extraordinaire essai, traduit par la femme du philosophe, est une des oeuvres les plus célèbres de Berlin. Elle permet une compréhension en profondeur de Tolstoï, de la pensée historique et de la psychologie humaine.

Le hérisson et le renard - Essai sur la vision de l'Histoire de Tolstoï

S'appuyant sur une connaissance approfondie des doctrines philosophiques et politiques et de l'histoire du XXe siècle, l'auteur dénonce d'abord les dangers de la croyance au déterminisme historique : elle abolit l'idée du libre choix des hommes et sape le sentiment de leur responsabilité morale. Elargissant le débat, I. Berlin montre comment, en notre siècle, l'historien lui-même ne peut faire l'économie des jugements de valeur. Héritier de Locke et de Kant contre Hegel, de Stuart Mill, Benjamin Constant et Tocqueville contre Auguste Comte, Marx et Lénine et leurs continuateurs, Berlin analyse avec vigueur les régressions sanglantes entraînées, en notre temps, par toutes les doctrines de souveraineté absolue, en dernier lieu le communisme et le nazisme. Les tyrannies modernes, contrairement à celles du passé, veulent s'approprier la vérité, le langage qui l'exprime, la mémoire qui la conserve et la transmet. L'auteur est ainsi amené à faire l'éloge de l'autonomie de l'individu, de sa responsabilité, du libre choix, du pluralisme et de la diversité. Contre quoi ? Contre les réductionnismes, les scientismes, la croyance en un "homme nouveau" à créer, d'où naît la nuit totalitaire. Comme tous les grands penseurs libéraux, Isaiah Berlin sait que la liberté est fragile et que beaucoup d'hommes ont toujours été prêts à en sacrifier une partie, voire plus, au nom de la sécurité, de l'ordre, de l'égalité ou d'un quelconque "avenir radieux". Voici, pour tous ceux qui refusent la fatalité de la tyrannie, la démission devant l'événement et les simplifications meurtrières, un éloge raisonné de la liberté par un auteur qui allie à une réflexion philosophique rigoureuse une lecture lucide de notre histoire.

Eloge de la liberté

Avec Le Sens des réalités, l'essentiel de la pensée d'Isaiah Berlin est enfin publié. On y retrouve tous les thèmes qui ont nourri son oeuvre : le mouvement romantique, sa genèse et ses implications, l'histoire des théories socialistes et marxistes, le nationalisme et ses racines, l'engagement de l'intellectuel et, finalement, la conviction de Berlin que les idées ont une importance déterminante dans la destinée de l'humanité. On discerne aussi, en filigrane, les questions qui l'ont tiraillé toute sa vie -comment construire une société décente ? comment prendre une bonne décision ? pourquoi certaines idées, plutôt nobles et belles au départ, en viennent-t-elles à nourrir les pires idéologies ? Et pour trouver les réponses, une qualité lui semble alors indispensable- le sens des réalités. En lisant cet essai, on découvre un style très particulier qui rappelle à la fois les grands auteurs de fiction russes du XIXe siècle et la littérature victorienne à laquelle Berlin vouait une grande admiration. Ce style, ample et cadencé, est un labyrinthe où l'on se perd volontairement. Le propos sait alterner grandeur, noblesse, ironie, sens critique et bon sens. Il y a une voix dans ces textes, qui, au fond, s'évade de l'estrade professorale et s'égaye dans une simple conversation ou se réfugie dans une écriture sérieusement tissée.

Le sens des realites

Ces conférences brossent un portrait mémorable de six " ennemis de la liberté ", tout en offrant une introduction sans égale à la pensée philosophique de Berlin. Chez chacun de ces six " mauvais maîtres " (Helvétius, Rousseau, Fichte, Hegel, Saint-Simon, Maistre) - tous précurseurs ou héritiers de la Révolution française - Berlin isole un noyau irréductiblement autoritariste ou antilibéral qui vient restreindre la portée théorique de leur pensée ou obscurcir leurs intuitions ponctuelles
C'est par ces conférences, enregistrées par la BBC à l'automne 1952 et publiées pour la première fois en français, que Berlin a atteint la notoriété. On y retrouve déjà la virtuosité qui distingue Berlin de manière unique dans la tradition anglo-saxonne, ainsi que les thèmes qui resteront au cœur de son questionnement : les ambiguïtés des Lumières et du romantisme à la racine de notre modernité.

La liberté et ses traîtres - Six ennemis de la liberté

Avec Le Sens des réalités, l'essentiel de la pensée d'Isaiah Berlin est enfin publié. On y retrouve tous les thèmes qui ont nourri son œuvre : le mouvement romantique, sa genèse et ses implications, l'histoire des théories socialistes et marxistes, le nationalisme et ses racines, l'engagement de l'intellectuel et, finalement, la conviction de Berlin que les idées ont une importance déterminante dans la destinée de l'humanité. On discerne aussi, en filigrane, les questions qui l'ont tiraillé toute sa vie - comment construire une société décente ? comment prendre une bonne décision ? pourquoi certaines idées, plutôt nobles et belles au départ, en viennent-t-elles à nourrir les pires idéologies ? Et pour trouver les réponses, une qualité lui semble alors indispensable - le sens des réalités. En lisant cet essai, on découvre un style très particulier qui rappelle à la fois les grands auteurs de fiction russes du XIXe siècle et la littérature victorienne à laquelle Berlin vouait une grande admiration. Ce style, ample et cadencé, est un labyrinthe où l'on se perd volontairement. Le propos sait alterner grandeur, noblesse, ironie, sens critique et bon sens. Il y a une voix dans ces textes, qui, au fond, s'évade de l'estrade professorale et s'égaye dans une simple conversation ou se réfugie dans une écriture sérieusement tissée.

Le sens des réalités

Trois essais sur la condition juive

Le bois tordu de l'humanité ; romantisme, nationalisme et totalitarisme

Les Penseurs Russes

Lorsqu'un homme parle du besoin de réalisme, on peut être sûr que c'est toujours le prélude à une action sanglante.

La liberté est la liberté, pas l'égalité ou l'équité ou la justice ou le bonheur humain ou une conscience tranquille.

La liberté et l'égalité sont parmi les principaux objectifs poursuivis par les êtres humains au cours de plusieurs siècles; Mais la liberté totale des loups est la mort aux agneaux, la liberté totale des puissants, les doués, n'est pas compatible avec les droits à une existence décente des faibles et les moins doués.

Si, comme je le crois, les extrémités des hommes sont nombreuses, et toutes ne sont pas en principe compatibles les unes avec les autres, alors la possibilité de conflit - et de tragédie - ne peut jamais être entièrement éliminée de la vie humaine, personnelle ou sociale. La nécessité de choisir entre les revendications absolues est alors une caractéristique incontournable de la condition humaine. Cela donne sa valeur à la liberté comme Acton l'a conçu - comme une fin en soi, et non comme un besoin temporaire, résultant de nos notions confuses et de nos vies irrationnelles et désordonnées, une situation difficile qu'une panacée pourrait un jour mettre bien.

Les utopies ont leur valeur - rien de si merveilleusement élargit les horizons imaginatifs des potentialités humaines - mais en tant que guides pour mener, ils peuvent s'avérer littéralement mortels.

Il faut voir ce que l'impiété déteste, ce qui le met dans une rage, ce qu'il attaque toujours, partout, et avec fureur - ce sera la vérité.

La vie peut être vue à travers de nombreuses fenêtres, aucune d'entre elles nécessairement claire ou opaque, moins ou plus déformer que les autres.

Peu de choses ont fait plus de mal que la croyance de la part des individus ou des groupes (ou des tribus ou des États ou des nations ou des églises) que lui ou elle ou ils sont en seule possession de la vérité: surtout sur la façon de vivre, quoi être et faire - et que ceux qui diffèrent d'eux ne sont pas simplement erronés, mais méchants ou fous: et ont besoin de retenue ou de suppression.

Peu de nouvelles vérités ont jamais gagné leur chemin contre la résistance des idées établies, sauf en étant surestimée.

L'affaire contre la notion d'objectivité historique est comme le cas contre le droit international ou la moralité internationale; qu'il n'existe pas.

Les conformes sont appelées beaucoup plus avec impatience aujourd'hui qu'hier ... les sceptiques, les libéraux, les individus ayant un goût pour la vie privée et leurs propres normes intérieures de comportement, sont des objets de peur et de dérision et des cibles de persécution pour chaque côté ... dans le Grands guerres idéologiques de notre temps.

Le désir même de garantit que nos valeurs sont éternelles et sécurisées dans un ciel objectif n'est peut-être qu'une envie des certitudes de l'enfance ou des valeurs absolues de notre passé primitif.

Toutes les formes de falsification des êtres humains, de les atteindre, de les façonner contre leur volonté selon votre propre modèle, tout contrôle et conditionnement de la pensée est, par conséquent, un déni de ce qui, chez les hommes, fait d'eux des hommes et de leurs valeurs ultimes.

Liberté et égalité, spontanéité et sécurité, bonheur et connaissances, miséricorde et justice - tous ce sont des valeurs humaines ultimes, recherchées seules; Pourtant, lorsqu'ils sont incompatibles, ils ne peuvent pas tous être atteints, des choix doivent être faits, parfois des pertes tragiques acceptées dans la poursuite d'une fin ultime préférée.

La véritable connaissance est de savoir pourquoi les choses sont telles qu'elles sont, et pas seulement ce qu'elles sont.

La liberté pour les loups a souvent signifié la mort pour les moutons.

Injustice, pauvreté, esclavage, ignorance - elles peuvent être guéries par la réforme ou la révolution. Mais les hommes ne vivent pas uniquement en combattant les maux. Ils vivent par des objectifs positifs, individuels et collectifs, une grande variété d'entre eux, rarement prévisible, parfois incompatible.

Je souhaite que ma vie et mes décisions dépendent de moi, et non sur les forces extérieures de quelque nature que ce soit. Je souhaite être l'instrument de moi-même, pas des autres hommes, des actes de volonté. Je souhaite être le sujet, pas un objet ... Je souhaite être quelqu'un, pas personne; un failli - décider, ne pas être décidé, dirigée par Slef et non agi par nature extérieure ou par d'autres hommes comme si j'étais une chose, ou un animal, ou un esclave incapable de jouer un rôle humain, c'est-à-dire de concevoir Objectifs et politiques à moi et réaliser les réalisations.

Les philosophes sont des adultes qui persistent à poser des questions enfantines.

Les premiers personnes que les totaliens détruisent ou le silence sont des hommes d'idées et d'esprit libre.

Comprendre, c'est percevoir des modèles.

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