C'est devant la somptueuse cour de Louis XIV que l'oratorien Massillon osa déclamer, en chaire, ce sermon qui fit s'exclamer de terreur son prestigieux auditoire. Massillon examine en effet combien, parmi ceux qui composent cette assemblée, seront sauvés, et, désolé lui-même, affolé par sa témérité, il déduit des Ecritures que ce nombre est infime, infiniment infime...

Sur le petit nombre des élus, sermon pour le troisième lundi de Carême de Jean-Baptiste Massillon

Jean-Baptiste Massillon, né le 24 juin 1663 à Hyères (France) et mort le 28 septembre 1742 à Beauregard-l'Évêque, est un homme d'Église français, évêque de Clermont en Auvergne.

C'est qu'il leur en coûte si peu de se concilier les coeurs : il ne faut pour cela ni effort, ni étude: une seule parole, un sourire gracieux, un seul regard suffit.

La charité est cette saveur douce à l'odeur de Jésus-Christ, qui disparaît et est éteinte du moment où elle est exposée.

Oui, grand Dieu, ces torrents de larmes qui coulent de mes yeux annoncent ta présence divine dans mon âme. Ce cœur jusqu'ici si sec, si aride, si dur; Ce rocher que tu as frappé une deuxième fois, ne te résistera plus, car là-bas, il y a maintenant des eaux saines en abondance. La voix de soi de Dieu qui renverse les montagnes, les tonnerres, éclaire et divise le ciel au-dessus, ordonne maintenant aux nuages de verser des averses de bénédictions, en changeant le désert de son âme en un champ produisant cent fois; Cette voix j'entends.

Quel malheur pour les grands de trouver d'indignes apologistes de leurs vices parmi ceux qui en auraient dû être les censeurs !

Quiconque flatte ses maîtres, les trahit.

Tous les efforts sont faits pour former des alliances matrimoniales pour concilier les questions relatives à la fortune, mais très peu est versée à la convivialité des dispositions ou à l'accord des cœurs.

Je n'aurais aucune de cette charité circonspecte rigide qui ne se fait jamais sans examen et qui se méfiant toujours de la vérité des nécessités qui s'y sont ouvertes.

Rien n'est plus détestable qu'un Declamer professé qui vend ses discours en tant que charlataniste fait ses médicaments.

Dans l'esprit de l'ambitieux, le succès couvre la honte des moyens.

Nos actes de gentillesse que nous réservons pour nos amis, nos primes pour nos personnes à charge, nos richesses pour nos enfants et nos relations, nos louanges pour ceux qui semblent dignes d'eux, notre temps que nous donnons tout au monde; Nous l'exposons, je peux dire, une proie à toute l'humanité.

Des conseils agréables sont rarement des conseils utiles.

On ne saurait compter sur un coeur que l'ambition domine. Il n'a rien de sûr, rien de fixe, il prend pour parvenir toutes sortes de formes, et se plie sans cesse aux passions d'autrui.

Nous disons sans cesse que le monde n'est rien, et nous ne vivons que pour le monde.

Les repas sont les lieux innocents de la société.

La calomnie est peut-être le seul vice qui ne peut pas pallier, ainsi que d'être celui que nous sommes le plus ingénieux pour nous cacher de nous-mêmes.

Si nous ne naissons que pour les plaisirs des sens, pourquoi ne peuvent-ils nous satisfaire, et laissent-ils toujours un fonds d'ennui et de tristesse dans notre coeur ?

Tout ce qui s'évanouit est trop vil pour être le prix du temps, ce qui est lui-même le prix de l'éternité.

Le temps est court, vos obligations sont infinies. Vos maisons sont-elles réglementées, vos enfants sont-ils indiqués, les affligés soulagés, les pauvres visités, le travail de piété accompli?

Les sentiments qu'une mort inopinée réveille dans nos coeurs sont des sentiments d'une journée, comme si la mort elle-même devait être l'affaire d'un jour.

Les hommes croient être libres quand ils ne sont gouvernés que par les lois.

Il y a certains péchés qui sont plus justement d'être des surprises libellées que des infidélités. Pour ce monde, le monde devrait être indulgent, comme, sans aucun doute, le paradis est pardonnant.

Ces âmes désordonnées que le monde et les passions entraînent.

Dieu devrait être l'objet de tous nos désirs, la fin de toutes nos actions, le principe de toutes nos affections et la puissance gouvernante de nos âmes entières.

La source de nos chagrins est d'ordinaire dans nos erreurs.

Tout ce que vous employez au-delà des besoins et des bienséances de votre état est une inhumanité et un vol que vous faites aux pauvres.

J'adore un prédicateur sérieux, qui parle pour moi et non pour le sien; Qui cherche mon salut, et non sa propre vaine gloire. Il mérite le mieux d'être entendu qui utilise le discours uniquement pour habiller ses pensées, et ses pensées uniquement pour promouvoir la vérité et la vertu.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Massillon

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