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Jean-Philippe Salabreuil

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Poésies

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    Jean-Philippe Salabreuil

    @jeanPhilippeSalabreuil

    Carême d'automne Il y avait un abîme de feuillages Où tombait la rivière pour clocher Bruissant un creux de silence ou de lumière Aussi bien parmi nénuphars du ciel cloches des eaux Mille étoiles bougeaient sur le cours bleu des âges Celles qu'on ne voit pas chantaient comme l'oiseau M'avaient accompagné mon cœur ou mon âme nichés Au fond de moi sous les bûches les pierres Et je tournais la loi de rocaille du bourg Dénoncé bientôt par la lune aux deux rouges index Puis venaient les moutons de l'un et l'autre sexes A ma rencontre et miséricordieux toujours Midi sonnait dans la boucherie en tempête Lorsque s'ouvrait le couchant douloureux de la bête Asseyez-vous regardez bien me disait le boucher Puis il plongeait ses mains dans la pourpre fressure Mais pour voir passer dehors les pompiers grande [allure J'aimais bien mieux sans bruit à peine me pencher Quel faubourg ici-bas n'a pas connu la flamme Celui des pluies sans doute et peut-être celui des larmes O vie de si peu de poids dans le nid du bouvreuil En as-tu laissé de ces chevrons dans ma poitrine De ces gravats fourbus je revenais et les machines Pistonnaient rouges au labour comme cœur d'écureuil Je ne veux plus savoir le poids des entrecôtes Cela fait pour chacun somme toute peu de bonheur J'avais les mains liées j'avais entre les côtes Un sang lourd comme de bœuf et peut-être pas [meilleur Avec des roulements d'été a passé mon enfance Le carême d'automne acheva les vacances.

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    Jean-Philippe Salabreuil

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    Autre chant du chien J'abandonne tout au vent Ne me laisse que mon chant Mais plus vrai plus chaud plus calme Dans la trouée bleue de l'âme Des hivers et des printemps J'ai travaillé l'air du temps Qu'il renverse les barrières Qu'il crible d'or la lumière Qu'il crache l'herbe des champs Jusqu'au front des astres lents Lorsque la nuit mise au monde L'étoile dans l'eau profonde Écoute l'obscur l'entend Et surgisse enfin l'instant Qu'avec le râle des chiennes Mon chant de chien vous parvienne.

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    Jean-Philippe Salabreuil

    @jeanPhilippeSalabreuil

    Chant baroque de la vie transparente C'est une fenêtre blanche toujours ouverte Mon âme sombre assise auprès riant trop clair Si clair on sait dehors tout ce que j'aime et certes Ensemble je déteste en ce sanglot trop clair Je viens au monde chaque instant ma transparence Avivée de lumière un peu plus et dépense Un boisseau d'ombre fraîche au coin brûlant du jour Avec de bleus Téniers avec ce que Lhermite Épand de nuit mauvâtfe au promenoir en titre Des amants de Rameau et le hautbois d'amour Tout encordé de frais qu'ensommeillé Albinone Avec l'aube aquatinte au fond ma voix qui sonne Et mince toujours plus comme va le soleil Ne me laisse qu'un doigt devant d.'ardentes cibles Mais sombre et de velours enfin joignant pareil Au feu le sein de tant de filles intangibles.

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    Jean-Philippe Salabreuil

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    Chant du chien Saint François et La Fontaine Essenine et Supervielle ! C'est ce chien de Salabreuil Avec sa pelisse en deuil Qui vous jappe cantilène Au bord du poème obscur Depuis sa niche d'étoiles Et l'ombre à son souffle impur Se replie au creux du :nonde Quelle honte quelle honte Vous êtes en plein soleil Et des lambeaux de sommeil Faseyent sur vos épaules Quand passe dans la nue molle Un tourbillon d'or poisseux Mais voici que parmi ceux Qui se lèvent tôt sur terre Vous prêtez à la lumière Votre oreille en papier blanc Et ma voix de chien descend Noire depuis cette vie Sur ces fleurs qu'elle déplie Comme fait l'aube au printemps Avec celles éclatantes Des vieux pommiers pour qu'y entre Le bourdon lourd et encreux Du jeune orage d'avril Ne soyez pas mécontents Ce chien fou avec sa queue Fouette ce n'est pas facile Un lait d'astres poussiéreux Non sans mouches ni taons bleus Souvenez-vous l'air s'attarde Un soir de mauvaise garde A l'odeur de foin coupé Dans des profondeurs sans âge Puis l'os long d'un paysage Un peu de lune à laper Qu'on nous jette de la route Bouillon triste maigre croûte Pour que meure la chanson Au mâchis des rogatons Mais c'est à minuit que hurle A la mort le jeune chien Moi j'ai peur et le vent tourne Autour de tout et de rien Et je le sens qui me flatte Soulève abaisse ma patte Je grogne de vieille peur J'aboie après des lueurs Vagabondes qui m'entraînent Ayant rompu toutes chaînes Pardonnez-moi de toujours Vous chercher au loin du jour Me lamenter à vos trousses Quand votre mort est si douce Et si grand votre plaisir A marcher seul et n'offrir Plus aucun chant au silence Pardonnez-moi ma constance A vous suivre et vous trouver Ma gueule jamais lavée Mes ongles rongés de boue Lorsque je me tiens debout A votre épaule très chaude Ma langue pend j'ai faim l'ode Mauvaise me met en soif Je ne suis sûr de rien sauf Que toute une vie radieuse Me fut donnée mais lépreuse La fis pour mourir au coin Noir du paradis des chiens.

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    Jean-Philippe Salabreuil

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    Fable le printemps Dans le temps clair des feux d'érable . Je tourne en rond je n'attends pas le jour On cloue au ciel de nouvelles étables On roule des meubles des astres tout autour Il y a des bœufs rouges des drôles de vaches Des hommes en bistre montés des villages Avec les femmes de soie nouées à leur cou Le soleil est trapu il tiendra bien le coup Jusqu'au printemps que ce soit ensuite Pour toujours une jolie commune là-haut Je voudrais bien voir ça je quitte ma guérite Je gravis quatre à quatre les fleurs des vicinaux Je suis curieux d'abord citoyen je devienne Et creuse un puits qui joigne mon verger d'en bas Pour y puiser par seaux les mauves du lilas Mais non je rêve j'ai l'âme pleine Des cris d'oiseaux de l'érable ronflant Un village cela s'envole tout pimpant Du cœur nocturne de ma triste vie Et se blottit au creux de la jubilante prairie Je suis semblable aux autres j'use le temps Des feux d'érable à réchauffer l'ingrat printemps Et comme ils disent en me cinglant poète âne bâté Quelle encore sacrée moralité !

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    Jean-Philippe Salabreuil

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    L'éte le soir Dans une parabole difficile On tente bien parfois de s'expliquer Parmi des gens rouges et détraqués Qui roulent bleux leurs yeux comme barils Mais rien ne pourra faire qu'ils comprennent Une tendresse au monde entier la peine Le bonheur d'être seul à percevoir Les prières d'étoiles dans la pluie La détresse d'un arbre au bout du soir Le cri des animaux obscurs et puis Surtout ce Dieu qu'ils aiment son absence L'effrayant plus que nous quand il y pense Et c'est alors vraiment comme un enfant Qui se penche sur la vallée de brume Et ne retrouve plus son toit qui fume Ni les vergers tout autour ni le vent Sur les peupliers qu'en rêve il effeuille Encore à grands doigts roses comme au seuil Des larmes hier il fit en pleine enfance Et soucieux déjà d'éternité Mais au centre d'une campagne immense On entre dans un village d'été Il y a des paysans qui s'étonnent De vous voir là criant comme à l'automne La grive un peu saoule sur les coteaux Vous dites des choses si vraies si simples Vous désignez de si clairs animaux Vous allumez de si petites lampes Autour du monde obscurci dans ses murs Vous semblez si jeune avec votre amour Qui vous monte aux yeux comme une prairie Allons taisez-vous mon petit ami Nous ne savons pas de mots éternels Nous sommes vêtus d'herbes et de laines Nous vous aimons bien sans donner de sens A votre parole à votre silence Nous allons sans bruit vers le paradis Mais écoutez-moi puisque je vous dis Que mon cœur est semblable à ces feuillages Si fragiles sur les torrents du ciel Et qu'une abeille pesante de miel Tourne dans la chaleur sous mon visage Il n'est plus rien en moi de ténébreux Que vous ne pressentiez au coin du feu Chaque nuit d'un hiver avec ses astres Taciturnes sur le gel infini Maintenant c'est l'été le soir s'encastre Entre les deux fraîcheurs de la forêt Je suis seul je me souviens tu pleurais Clara petite fille quand la lune Montait cruelle en ton miroir terni Tu es ce soir dans un autre village Avec des fontaines au chant nocturne Et je vais te rejoindre car j'ai l'âge D'aimer en dépit de la profondeur Stérile de ce monde où je surnage Nous sommes nés la même année je crois Un soir de douceur tu es venue toi Et moi dans la nuit moite d'un orage Là-bas la mer bougeait toujours beaucoup La mer est loin dans le temps et l'espace Aujourd'hui comment l'entendrions-nous Parmi le sang qui nous jaillit en face Avec les coquillages du bonheur Je m'apaise je vais te voir sans doute Plus belle qu'hier et je sais que l'amour Grandit chaque fille à la fin des jours Comme soleil à la croisée des routes.

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