Nos contemporains ont un rapport ambigu avec le cimetière, rapport fait tout à la fois de répulsion et d’attachement. Le cimetière éloigne parce qu’il nous confronte à l’échéance inéluctable. Par ailleurs, il attire du fait qu’il parle des autres, de ceux qui forment désormais l’arrière-garde du groupe : famille, village ou quartier, profession. Qui n’a pas ressenti un jour ce lien en traversant un cimetière ? Qui, en s’arrêtant devant le monument aux patriotes de 1837-1838 au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal, n’a pas été interpellé par tous ces jeunes qui ont fait le sacrifice suprême pour leur idéal ? Ce livre n’est pas triste. Il a pour sujet les cimetières et non la mort. Il s’intéresse au patrimoine funéraire, porteur de sens pour les vivants. Jean Simard s’est réuni avec onze auteurs et ils ont mis en commun leurs travaux. Quatre grands chapitres sont consacrés à l’histoire, à la géographie, à l’ethnologie, à l’art, à la symbolique, à l’appartenance religieuse et à la typologie des cimetières des villes et des régions du Québec. S’ajoutent dix cahiers thématiques insérés entre les chapitres. L’ouvrage comprend plus de 300 photographies couleur de François Brault, un grand nombre d’images d’archives, des cartes, des tableaux, des dessins et des extraits littéraires : poèmes romantiques, récits historiques et légendaires. Un régal pour l’œil et une nourriture pour l’esprit.

Cimetières: patrimoine pour les vivants

Ce livre rassemble des articles publiés et des textes inédits que l’auteur a préparés pour la radio, le film documentaire et les musées. Ils retracent l’itinéraire d’un universitaire qui a d’abord consacré ses recherches à la collecte et à la présentation du patrimoine religieux populaire, domaine que les sciences humaines avaient jusque-là ignoré et même méprisé, ensuite à la reconnaissance de la place qu’il occupe dans l’image que les Québécois se font d’eux-mêmes aujourd’hui, puis à l’avenir du patrimoine religieux tout entier, matériel et immatériel. Pour cela il a choisi de faire du Québec son terrain ethnographique, qu’il a parcouru en tous sens tel un missionnaire qui abandonnera jamais sa quête qu’à regret. Les derniers chapitres font état des intérêts de l’auteur pour l’art populaire et révèlent sa filiation avec la grande tradition ethnologique du Québec.

Le Québec pour terrain. Itinéraire d'un missionnaire du patrimoine religieux

Jean Simard, né en 1916 à Québec et mort le 27 février 2005 à Montréal, est un écrivain, professeur et traducteur québécois, auteur de romans et d'essais.

Curieuse langue française, et prophétique, qui fait commencer l'amour comme la guerre par une déclaration !

Est-ce qu'à vivre ensemble, on n'en vient pas à ne plus cerner le merveilleux dans l'amour ? Pour garantir leur amour, peut-être deux amants ne devraient-ils jamais se marier - ni cohabiter, qui sait ?

L'Antiquité conseille de se connaître, l'Eglise de s'oublier... Ce n'est pas contradictoire : on ne se possède qu'en se quittant, et c'est chez les autres qu'on se découvre.

Nous sommes des malheureux, il n'y a que ça de vrai !

Nous passons notre vie à désirer, à désirer surtout ce qui nous fuit et qui ne nous paraît désirable que pour cette seule raison.

“Rien n'est plus mystérieux que nos raisons d'aimer : qu'est-ce qui motive notre choix ? Qu'est-ce qui dirige nos recherches ? Y a-t-il même des recherches et un choix ? Ou seulement le hasard de l'espièglerie des dieux...”

On s'aperçoit, chaque jour, qu'il faut cesser de croire à quelque chose ou à quelqu'un ; et cette démolition quotidienne de nos plus chères illusions s'appelle "expérience".

L'amour est un phénomène d'autosuggestion réciproque unissant deux êtres pour un temps dont la durée ne peut se mesurer qu'à l'aide du calcul des probabilités.

A chaque être, correspond une forme d'amour spécifique ; son bonheur est de la rencontrer.

Si quelqu'un une fois pour toutes, était capable de "prouver" l'existence de Dieu, il n'y aurait plus au monde un seul incroyant mais où serait, alors, le mérite des croyants ?

Entre l'homme et l'animal, il y a cette différence que le premier, ayant reçu l'usage de la parole, peut plaider en vers et en prose, pour les bas instincts qu'il partage avec le second...

L'homme ne sait rien de l'homme ; presque rien du monde qu'il habite et de l'univers qui l'entoure ; moins que rien de sa provenance et de sa destination.

Déclarer la guerre n'est pas tout, il faut savoir la faire.

L'âme et le corps de qui l'on aime, merveilles changeantes et ondoyantes, sont royaumes infinis à explorer.

En regard du langage parlé, les mots écrits ressemblent un peu à des fruits en conserve, par rapport à des fruits frais.

Les peuples cocardiers méprisent les nations qui n'aiment point faire la guerre.

La vie mérite-t-elle tant de soins, vaut-elle tout le mal qu'on se donne pour la vivre ?

Les mots sont des oiseaux sauvages qu'on ne rattrape jamais, une fois lâchés.

On oublie vite les morts. On oublie très vite, aussi, les circonstances où l'on a été malheureux... Il ne faut pas s'en scandaliser : s'il en était autrement, la vie serait un cauchemar.

Les choses que l'on désire assez fort finissent toujours par se produire. C'est ce que les gens, superficiellement, appellent la chance.

L'amour est une chose merveilleuse, miraculeuse, mais qui a ceci de commun  avec le feu : il faut l'entretenir et l'alimenter.

En ce qu'elle avilit plus qu'elle ne cautérise, la souffrance, c'est le mal !

Il y a toutes sortes d'amours et, à l'intérieur de chacun d'entre eux, une infinité de degrés et de paliers, qui s'appellent affection, adoration, attachement, inclination, tendresse, passion et le reste.

Le passé est bien passé : à le remuer, trouve-t-on autre chose qu'amertume ?

Qu'est-ce qui peut bien nous garder vivants, lorsqu'il n'y a plus l'amour ?

Celui à qui la guerre ne fait point horreur, c'est lui le vrai lâche !

Lorsqu'on craint les hommes, autant devenir leur chef !

Les pères emploient les pronoms possessifs à la première personne quand ils ont sujet de se louer de leur rejeton, à la seconde quand celui-ci a commis quelque balourdise.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Simard

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