Condé Nast : un nom mondialement connu, celui du groupe de presse propriétaire des magazines Vogue et Vanity Fair. Plus qu'un nom, même : une marque, un label devenu l'emblème du glamour, de l'élégance et du luxe - au point d'occulter le fondateur de cet empire médiatique. Une éclipse dont Condé Montrose Nast (1873-1942) fut le premier artisan, lui qui, toute sa vie, préféra rester dans l'ombre, laissant ainsi libre cours aux rumeurs les plus contradictoires. Businessman visionnaire pour les uns, comptable sans relief pour les autres, travailleur austère affligé d'une timidité maladive, il fut pourtant aussi considéré comme le maître de cérémonie des fêtes de la Café society et l'inspiration de Fitzgerald pour son personnage de Gatsby le Magnifique...
 
Afin d'élucider ce mystère, Jérôme Kagan a mené l'enquête. Mais raconter l'histoire de l'homme, c'était aussi, inévitablement, interroger les liens entre son rapport aux femmes et le nouvel idéal féminin que ses magazines contribuèrent à façonner. Pour ce faire, l'auteur a imaginé la vie des rédactrices de l'édition française de Vogue, laissant leurs voix compléter son récit en nous racontant, de l'intérieur, les coulisses de la « fabrique du chic »

Condé Nast : la fabrique du chic

Était-ce sa beauté, son allure, son mystère ? Eugene McCown entrait dans une pièce et les bouches s’ouvraient toujours rondes. Arrivé à Paris en 1921, le jeune Américain fut successivement pianiste au légendaire cabaret du Bœuf sur le Toit, peintre à succès, journaliste et romancier. Redouté et admiré pour son esprit mordant, aimé et jalousé pour son charme magnétique, proche de Jean Cocteau, de Nancy Cunard, d’André Gide et du groupe de Bloomsbury, il s’offrit corps et âme au tourbillon de jazz, d’alcool et de drogues de cette décennie frénétique. Au risque de se laisser enfermer dans une image de phénomène mondain et de perdre de vue ses ambitions artistiques. Comme si tous, dans son entourage, avaient trop eu besoin de sa formidable énergie et l’avaient laissé la dilapider jusqu’à l’épuisement. Ainsi l’écrivain surréaliste René Crevel, son ancien amant, écrivait-il à son propos : « [Eugene] a une âme, malgré lui, malgré l’Amérique et, avouons-le, malgré nous qui aimions trop sa voix, ses mains, etc., pour ne pas l’avoir limité à cet amour trop terrestre. »

Eugene McCown: démon des Années folles

Tout est-il joué dès l'âge de trois ans ? Être intelligent, qu'est-ce que cela veut dire ? Le sens moral n'est-il que le produit de conventions ou bien est-ce le résultat de l'évolution ? Tous ces thèmes font l'objet de controverses parfois féroces. Voici les vues décapantes d'un des plus grands spécialistes mondiaux du développement. Son but : expliquer le fonctionnement psychologique du tout-petit pour aider les parents à mieux élever leurs enfants. Jerome Kagan est professeur de psychologie à l'Université Harvard. Il est l'auteur de nombreux ouvrages classiques parmi lesquels La Part de l'inné.

Des idées reçues en psychologie

La part de l'inné : tempérament et nature humaine

Au cours des années de latence, les enfants américains ont besoin d'expériences qui promeuvent les talents académiques, un sens des responsabilités et, surtout, une conviction qu'ils peuvent atteindre les objectifs valorisés par soi et la communauté. Ils doivent rassurer que ces objectifs sont réalisables.

Le problème fondamental est que l'écart dans la réussite scolaire, qui est une clé de notre économie technologique, est due à mon avis - et l'opinion de beaucoup, dont Arne Duncan, notre secrétaire à l'Éducation - au fait que les familles des pauvres qui ne sont pas très instruits ne parlent pas à leurs enfants, interagissent avec leurs enfants, insistant pour qu'ils fassent leurs devoirs, etc.

Nous ne voulons pas blâmer la victime. Le mouvement des droits civiques a eu un effet profond sur les États-Unis et sur l'esprit américain, peut-être unique dans le monde. Une fois que nous avons réalisé à quel point les personnes victimes de couleur avaient été victimes, une empathie honnête s'est éteinte et c'est ainsi que nous avons obtenu une législation sur les droits civils.

Bien que les humains héritent d'un préjugé biologique qui leur permet de ressentir de la colère, de la jalousie, de l'égoïsme et de l'envie, et d'être grossiers, agressifs ou violents, ils héritent d'un préjugé biologique encore plus fort pour la gentillesse, la compassion, la coopération, l'amour et l'éducation - en particulier envers ceux qui besoin. Ce sens éthique intrinsèque est une caractéristique biologique de notre espèce.

Après la faim, le besoin le plus important d'un humain est de savoir ce qui est vertueux.

Tout le travail sur l'héritabilité n'a jamais été basé sur l'examen des gènes ; il était basé sur la similitude entre vrais jumeaux ou entre parents et enfants. Maintenant que les généticiens peuvent examiner les gènes, ils ne peuvent pas trouver de gènes qui représentent plus de 10 % de la variation de n'importe quel trait humain.

À chaque étape du développement, l'enfant a besoin de différentes ressources de la famille. Au cours de la première année, une variété d'expérience et la disponibilité des parents pour l'attachement sont primaires. Au cours des deuxième et troisième années, la stimulation du développement du langage est essentielle. Au cours des années précédant l'entrée de l'école, les informations qui persuadent les enfants qu'ils sont aimés deviennent essentielles, et pendant les années scolaires, il est important pour les enfants de croire qu'ils peuvent réussir les tâches qu'ils veulent maîtriser.

Les gènes et la famille peuvent déterminer les bases de la maison, mais le temps et le lieu déterminent sa forme.

Personne n'a trouvé de gène pour le QI. "Héritabilité" signifie que les jumeaux identiques sont plus similaires que les jumeaux fraternels, non? Les jumeaux fraternels sont plus similaires que les non-frères et sœurs. L'héritabilité est de 50% si vos parents allaient à l'université. Mais si vos parents n'ont jamais obtenu leur diplôme d'études secondaires, l'héritabilité est nulle. Zéro.

Les gènes apportent une contribution au score de QI - mais une fleur a besoin d'un sol. L'environnement pour les pauvres est si extrêmement puissant qu'il lave l'effet génétique. Il y a une contribution génétique au QI, mais vous ne pouvez pas le détecter lorsque vous vivez dans un environnement défavorisé.

Eh bien, si vous ne pouvez pas écrire dans la presse ou mettre à la télévision l'importance que les parents changent ce qu'ils font, alors la sortie sûre est de dire: "Regardez, l'apprentissage des troubles est probablement des gènes. TDAH, probablement des gènes. " Et c'est l'alternative politique à ne pas blâmer la victime.

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