Ruines A travers près de 200 photographies, cet important ouvrage retrace l'ensemble du travail de Josef Koudelka réalisé sur les sites antiques du pourtour méditerranéen. Fruit de plus de vingt années de pérégrinations allant du sud de l'Europe jusqu'au Proche-Orient, du forum de Rome à Olympie en passant par Petra et Aleph, Koudelka a photographié selon un même format panoramique presque 200 sites archéologiques. Ses cadrages étonnants et ses noirs et blancs aux puissants contrastes nous font redécouvrir certains lieux mythiques, comme Delphes ou Pompéi. Parmi ses images, certaines donnent à voir des sites désormais disparus ou mutilés suite aux récents conflits dans le monde arabe, tels Palmyre ou Bosra. Ce corpus exceptionnel révèle l'homogénéité d'un empire, dirigé depuis Rome, durant des siècles, la fascination que nous avons pour les ruines, mais aussi pour une civilisation fondatrice de la nôtre. Pour accompagner ces photographies, l'helléniste Alain Schnapp a puisé dans la littérature antique et celle des écrivains voyageurs des citations anciennes et modernes qui jettent un autre regard sur l'Antiquité et ses ruines, et mettent en perspective notre approche du passé.

Ruines

"J'ai toujours été attiré par ce qui prend fin, ce qui bientôt ne sera plus". A travers cent neuf photographies, prises entre 1962 et 1971, en Tchécoslovaquie (Bohême, Moravie et Slovaquie), Roumanie, Hongrie, France et Espagne, Josef Koudelka livre le témoignage unique d'un monde disparu. Fasciné par la culture des Gitans, et cherchant à capturer le sens de leur vie, il nous livre des portraits à l'humanité et l'authenticité bouleversantes. Sa démarche, ni documentaire ni ethnographique, s'inscrit dans un cadre profondément intime, et, grâce à la bienveillance d'un regard unique, il en résulte des images empreintes d'une symbolique forte, d'une étrange puissance. Un classique de la photographie, disponible pour la première fois en version poche.

Gitans

Pour décrire le travail de Josef Koudelka, le romancier polonais Czes?aw Mi?osz écrivait : " L'imagerie sans sentiments, nue, ruminante, intensément humaine de Koudelka reflète son propre esprit, l'essence même d'un exilé qui est chez lui là où son corps errant trouve refuge pour la nuit. " Eternel vagabond, Koudelka signe en 1988 l'une de ses plus célèbres séries : Exils. Ces images en noir et blanc décrivent l'errance et les rencontres du photographe au cours de ses voyages à travers l'Europe. The Making of Josef Koudelka's Exils n'est pas une nouvelle version des livres précédents, mais un ouvrage qui explore la genèse et la construction de ce périple photographique. Il propose une association inédite des images de la série par Josef Koudelka lui-même, et est enrichi de photographies jamais publiées, notamment des autoportraits. De nombreux documents d'archives précisent les positionnements, les engagements et le mode de vie qui ont conduit à cette ensemble si riche. Le livre, qui accompagne l'exposition éponyme à la Galerie de photographie du Centre Pompidou, recontextualise ce voyage avec l'introduction de Clément Chéroux, commissaire de l'exposition, et un essai de Michel Frizot, historien de la photographie qui a interviewé Josef Koudelka durant de longues heures à partir de ses carnets de route.

Josef Koudelka - The making of Exiles

1970. Après avoir été reporter lors de l'invasion soviétique, Josef Koudelka renonce à sa nationalité tchèque, devient apatride et entame un long voyage : celui de l'Exil. Traversant les frontières de l'Europe, en homme libre, il photographie ce qu'il voit : les lieux, les objets, les âmes. Ces images de vie dégagent une profondeur et une force invraisemblables. À la fois nomade et visionnaire, Koudelka dépeint un monde où le tragique investit le quotidien.
Exils propose une sélection d'images qui nous emmènent dans un voyage qui nous en dit autant sur l'être que sur l'ailleurs et qui trouve aujourd'hui une particulière acuité, au moment où l'Europe est secouée de crises.

Exils

About Exiles, Cnrnell Capa once wrote, 'Koudelka's unsentimental, stark, hrooding, intensely human imagery retlects his own spirit, the very essence of an exile who is at home wherever his wandering body tinds haven in the night...' In this revised and expanded édition of the 1988 classic, which includes new images, Josef Koudelka's work once more f wms a powerfu1 document of the spiritual and physical state of exile. Most of the images were taken in Europe during Kondelka's own twenty-year exile from his native Czechoslovakia, shirting in 1970, after having left in the wake of photographing the Soviet-led invasion of Prague. The senne oi private mystery that tilts these photographs speaks of passion and réserve, of his rage tn sec. Solita y, moving, dceply b lt and strangely disturhing, the images in Exiles suggest alienation, disconnection and love. Exiles evokes nome of the mort compelling and trouhling themes of the twentieth century, still resonating with equal force during this time of migrations and profound transience.

Exiles

Wall de Josef Koudelka est composé de photographies de paysages panoramiques qui ont été prises entre 2008 et 2012 à Jérusalem-Est, Hébron, Ramallah, Bethlehem et dans différentes colonies israéliennes, tout au long de la barrière qui sépare Israël de la Palestine. Si les Israéliens appellent cette barrière la "barrière de sécurité" et les Palestiniens le "mur de l'apartheid", tandis que des organisations comme Human Rights Watch recourent au terme de "barrière de séparation", le projet de Koudelka, qui est de nature métaphorique, considère le mur comme une brèche tracée par l'homme dans le paysage naturel. Parfois des ensembles bétonnés recouvrent le panorama, à d'autres moments des oliviers déracinés - ressource vitale pour les uns, dommage collatéral dans la revendication du territoire pour les autres - se font discrètement remarquer. Comme The Black Triangle, un autre projet réalisé sur les contreforts des monts Métallifères en Bohème, au début des années 1990, Wall exprime la tension qui se dégage des relations entre l'homme et la nature, d'une part, et entre deux cultures étroitement liées, d'autre part. Une chronologie, un glossaire et des légendes replacent les photographies dans leur contexte. Wall s'inscrit dans un projet plus vaste dont l'initiative revient au photographe Frédéric Brenner. Ce projet, dénommé This Place, a pour ambition d'explorer Israël sous l'angle du territoire et de la métaphore à travers le regard de douze photographes internationalement reconnus, invités à passer huit mois sur place en résidence, avec pour mission de dépasser le récit politique dominant pour examiner la complexité du site ainsi que ses résonances à travers le monde - ne pas porter de jugement, mais soulever des questions et donner à voir.

Wall - Israël-Palestine, paysage 2008-2012

A l'instar des grands peintres du XIXe siècle, Josef Koudelka a choisi comme sujet les carrières. Invité par le premier groupe minier mondial, il a arpenté les carrières dans le monde entier, régulièrement, pendant quatre ans. Il en a rapporté des photographies, en noir et blanc, qui évoquent un paysage de fin du monde. Sur ces images la main de l'homme est partout mais aucune présence humaine ne vient donner l'échelle des choses. Partout la nature est transformée, chamboulée par lui. Avec ce livre, Josef Koudelka touche à quelque chose d'universel, à ce propos très contemporain sur le travail humain qui influence le paysage. Quand on regarde ces paysages, car il s'agit avant tout d'un livre sur le paysage, le prisme du Land art s'impose au spectateur.

Lime

Cet ouvrage recueille un des plus récents projets photographiques de Koudelka : Rome, Théâtre du temps. Commencé l'an dernier et dont les derniers clichés datent du début 2003, les photographies présentées dévoilent une cité intemporelle, hors de toute présence humaine.

Théâtre du temps - Rome, 1999-2003

Quand je photographie, je ne pense pas beaucoup. Si vous regardiez mes contacts, vous vous demanderiez: "Que fait ce gars?" Mais je continue de travailler avec mes contacts et avec mes impressions, je les regarde tout le temps. Je crois que le résultat de ce travail reste en moi et au moment de la photographier sort, sans que je pense.

Quand j'ai commencé à prendre des photos en Tchécoslovaquie, j'ai rencontré ce vieux gentleman, ce vieux photographe, qui m'a dit quelques choses pratiques. L'une des choses qu'il a dites a été: "Josef, un photographe travaille sur le sujet, mais le sujet travaille sur le photographe."

Les changements qui se produisent dans cette partie de l'Europe sont énormes et très rapides. Un monde disparaît. J'essaie de photographier ce qui reste. J'ai toujours été attiré par ce qui se termine, ce qui n'existera plus.

Il ne m'a jamais semblé important que mes photos soient publiées. Il est important que je les prenne. Il y avait des périodes où je n'avais pas d'argent, et j'imagine que quelqu'un viendrait me dire: "Voici de l'argent, vous pouvez aller faire votre photographie, mais vous ne devez pas le montrer." J'aurais accepté tout de suite. D'un autre côté, si quelqu'un m'est venu me dire: «Voici de l'argent pour faire votre photographie, mais après votre mort, cela doit être détruit», j'aurais refusé.

Je ne reste jamais dans un pays plus de trois mois. Pourquoi? Parce que j'étais intéressé à voir, et si je reste plus longtemps, je deviens aveugle.

Le maximum, c'est ce qui m'a toujours intéressé.

Je n'aime pas les légendes. Je préfère que les gens regardent mes photos et inventent leurs propres histoires.

Pour moi, ce que les photographes disent de leurs photos n’ont aucune importance. Pour moi, il suffit de regarder les photos. Plusieurs fois - pour les photos ennuyeuses - les gens doivent dire tellement de choses à leur sujet pour vous montrer qu'il y a quelque chose pour eux quand plusieurs fois il n'y a rien.

Mon travail n'a pas de thème. Je ne me soucie pas si mes photographies sont publiées et je n'ai aucun intérêt pour les nouvelles. Mais l'invasion de Prague n'était pas une nouvelle, c'était ma vie.

Ce qui compte le plus pour moi, c'est de prendre des photos; Pour continuer à les prendre et à ne pas me répéter. Aller plus loin, aller aussi loin que possible.

J'aimerais tout voir, tout regarder, je veux être la vue elle-même.

Je n'ai jamais eu de héros dans ma vie ou en photographie. Je voyage juste, je regarde et tout m'influence. Tout m'influence. Je suis très différent maintenant qu'il y a 40 ans. Depuis 40 ans, je voyage. Je ne reste jamais dans un pays plus de trois mois. Pourquoi? Parce que j'étais intéressé à voir, et si je reste plus longtemps, je deviens aveugle.

Mes photos sont la preuve de ce qui s'est passé. Quand je vais en Russie, parfois je rencontre d'anciens soldats ... Ils disent: «Nous sommes venus vous libérer ....» Je dis: «Écoutez, je pense que c'était très différent. J'ai vu des gens tués. Ils disent: «Non. Nous ne ... pas de tir. Non non.' Je peux donc leur montrer mes photographies de Prague 1968 et dire: «Écoutez, ce sont mes photos. J'étais là.' Et ils doivent me croire.

Je ne photographie que quelque chose qui a à voir avec moi, et je n'ai jamais rien fait que je ne voulais pas faire. Je ne fais pas d'éditorial et je ne fais jamais de publicité. Non, ma liberté est quelque chose que je ne donne pas facilement.

Parfois, je photographie sans regarder dans le viseur. J'ai assez bien maîtrisé, c'est presque comme si je le regardais.

Je dois tourner trois cassettes de film par jour, même lorsqu'elle ne «photographie» pas, afin de garder l'œil dans la pratique.

La plus grande leçon de photographie est que, de négatif, nous faisons un positif

Je ne suis pas intéressé par la répétition. Je ne veux pas atteindre le point d'où je ne saurais pas aller plus loin. Il est bon de fixer des limites pour soi, mais il arrive un moment où nous devons détruire ce que nous avons construit.

Si je ne suis pas satisfait, c'est simplement parce que les bonnes photos sont rares. Une bonne photo est un miracle.

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