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Jules Delavigne

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Poésies

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    Jules Delavigne

    @julesDelavigne

    Chien errant Il essaie des fois de défaire ce nœud Essentiel, sa force, sa faiblesse Une couronne imaginaire posée sur la tête, Une brioche croquée dans la pénombre, Loin du regard des autres Le soleil brille sur lui Il ne le voit pas L’estragon de son hémisphère, Il pourrait laisser ses bagages derrière lui Et aller dans les roses de son enfance Embrasser le sable des jours oubliés Pourquoi se cache-t-il quand le vent se lève ? Ses poches sont vides de toute façon. Le chien errant en lui le suit depuis toujours Mais n’a jamais la force pour le rattraper Son ciel de l’absolu est entouré d’horizons Mais il l’écarte, un mensonge démenti Installé confortablement sur son canapé Au milieu d’un champ de poussière Il ne vit que la moitié de son existence

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    Equilibre fuyant J’avance lentement Sous un soleil écrasant Mes pieds, plus lourds à chaque pas, S’enfoncent inlassablement Dans le sable liquide. Et je ne vois que des champs couverts de neige Que des dimanches matins heureux Dans mes montagnes fraiches et splendides. La vielle dame m’avait dit un jour Que le bonheur est dans le mouvement Dans la fluidité entre deux étapes, deux états Et nulle part ailleurs. Devant moi, toujours, mon enfance L’air chargé de sel, porté par le vent Ces milliers d’étincelles dans l’eau Ces milliers de pensées insaisissables Et le son des galets brassés par les vagues Qui me bercera jusqu’à l’infini.

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    Eternité Il tombe dans le noir Il aimerait atterrir mais sa terre n’existe plus Quelques rochers l’accompagnent dans sa descente interminable Il veut se réveiller mais l’heure a déjà sonné et il n’y a plus personne et lui aussi, il n’est plus là Il tombe dans le noir sans le moindre espoir Il aimerait se tuer mais il est déjà mort Il tombe dans le noir le vide sous ses pieds Il voudrait être dans le bain chaud du ventre de sa mère mais elle n’existe plus Elle n’a jamais existé Il tombe dans le noir de l’obscurité sans fin Eternité

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    La fin Pourquoi on aime tellement regarder le soleil qui se couche ? Sur un lac doré, derrière une montagne rose Ou sur une plage déserte un soir d’été Cette boule de feu plongeant doucement dans la mer lointaine Le soleil qui se lève, c’est l’expectation, le début Mais les débuts sont vides, nous les comprenons Les débuts sont là pour donner du sens aux fins Nous sommes toujours fascinés par les fins Même si ce ne sont que des fausses fins Comme la fin d’un voyage ou d’un film On sait bien qu’à la fin d’un film, l’histoire continue après Il faut juste l’écrire Le soleil qui se couche doucement un soir d’été Nous ramène chaque fois vers cette fascination de la fin La fin de la journée ou la fin sans fin ? Regarder le soleil qui se couche nous aide à mieux comprendre Que nous ne comprenons rien de la fin, car la fin c’est la fin Et à la fin, il n’y a rien

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    Le cauchemar Vers le vide il se précipite, cet homme dans les rues de cette ville sans nom Sous un ciel rouge de flammes, de bruits il ne s’arrête pas pour regarder autour de lui il n’a pas le temps Un cri, «tourne vite non, pas par-là vite! rejoins les autres, quels autres?» Tête basse, il suit les lignes il suit son ombre ne voyant même pas les bâtiments sur le coté Il n’entend que cette voix qui lui dit «cours, vas-y, plus vite» Le son d’acier qui frappe les murs frappe encore dans sa tête Est-ce qu’ils sont là? il ne le sait pas Il continue comme une bête c’est le renard coincé par des chiens qui veulent le déchiqueter Il a peur Il entre vite dans le jardin les arbres le soulagent ils filtrent la lumière éclatante, éblouissante L’herbe mouillée lui fait penser à des jours plus tranquilles Il ferme les yeux, tout se calme mais ces couleurs, ces bruits, pèsent sur lui Il entend toujours cette voix qui lui dit «vas-y plus vite, cours, cours, cours» Puis il la sent dans toute sa richesse doucement lui percer la peau, la chair, le cœur Petit à petit le film se ralentit devant ses yeux et il se réjouit Tout s’engourdit en lui tout devient plus beau

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    Le constat Le mouton mange, tranquillement tandis que son amie la vache lui lèche l’oreille. Aujourd’hui la dernière abeille s’est tuée, en tombant d’une falaise. Punaise. Le monde, selon M. Grimberg, n’est pas ce que c’était. Auparavant, tout était à sa place, et non pas dégueulasse. Mais la télé, nous l’avons toujours, et ça rassure. Un pied devant l’autre, un bras en l’air la révolution arrivera et nous serons tous fiers d’avoir foutu le bordel et d’avoir tout mis à l’envers comme dans les films, d’une autre époque que nous n’avons pas connue, heureusement.

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    Le désert Coincé derrière une barrière de fer Les jours sont longs ici dans ce désert. Les loups crient chaque nuit L’odeur des carcasses me rend fou Mais je reste là où je devrais. Aujourd’hui, j’ai dix-huit ans demain, comme toujours, j’irai chercher… J’irai sous le ciel bleu profond gratter la pierre avec mes doigts jusqu’à ce que le sang coule partout dans le sable blanc et magnifique de ce désert mélancolique.

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    Le petit homme au menton pointu Le petit homme au menton pointu mange un biscuit et remplit l’air d’une odeur de fumée de fumier Il parle avec son voisin de ses voyages d’affaires en Asie et en Europe Il ne dit jamais « je veux » ce qui est rare pour quelqu’un qui regarde souvent ses pieds Mais de toute façon on s’en fout car comme d’habitude l’heure avance comme son histoire C’est dur de raconter une histoire qui n’avance pas qui fait l’inverse On dit qu’une histoire qui recule finit presque toujours par avancer Mais en marche arrière

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    Le sage homme barbu Ce matin il est sorti en ville, acheter le journal et une baguette. Il a mis une heure et demi. Dès son retour, il allume la télé et il regarde un quiz, puis les infos. On lui a parlé des fraises du Périgord et la plus belle avenue du Monde qui, semble-t-il, se trouve quelque part dans ce pays. Il ne se donne pas de fausses idées. Il sait que quand la lumière s’en va, le ciel ne tombe guère de son étagère de cristal. Le sage homme barbu, assis sur son rocher, sait beaucoup plus que nous Et c’est mieux comme ça

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    Le vent d’autrefois Il est minuit et demi Le vinyle tourne Toujours Ce vent d’autrefois Café, et encore du café Ses yeux diamants Inconscients Ne se cachent jamais L’encre des idées A peine séchée Et tout est repris Tout est réécrit à nouveau Le rythme de la basse Coule à travers son corps Comme du chocolat fondant Dans la bouche veloutée De celle qu’il aime

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    Les fleurs reviendront Le printemps est loin, si loin Les champs sont roses sombres Dans le fil d’une pensée morbide fluide Le vieil homme crache, crapote Comme un cochon il se fera abattre Le lampadaire tremble dans la nuit effervescente Les gens crient que c’est la fin du monde Puis rient car tout n’est pas encore fini Les fleurs et les odeurs reviendront C’est sûr Et on y sera, ou pas

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    Lourde légèreté Le temps passe Nos jours se remplissent De choses légères Et de tout ce qui est si important Libre de penser comme on veut On finit par ne penser que comme on peut Comme un flocon de neige Qui tremble dans l’air La chute est lente Le vent déroute Mais le chemin reste Inexorable

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    Mon ami Il attend sous la pluie Le droit de faire ce qu’il veut de sa vie Sa femme lui avait dit De rentrer Mais il attend La gare St Lazare Il la connait, et pas par hasard Les pigeons qui la fréquentent Tout comme lui, font grise mine Ils font ce qu’ils doivent faire De leurs jours Ils regardent, ils attendent Dans le bar du coin le serveur s’empresse Et avec un minimum de tendresse Il lui lance : « bonjour, comment ça va aujourd’hui ? » Le temps s’arrête un instant, il cherche sa réponse Et comme hier, il dit Que tout va bien

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    Mouton Les images passent et repassent Dans sa tête, de mouton Normal Images de couloirs sinueux d’une enfance sacrée Bordel Les cheminées tombent une par une Les poutres en acier se déforment Tout est insufflé dans une spirale descendante sans fin Il a lu tout ce qu’il fallait lire Il a étudié les meilleurs Il a dansé, chanté Pleuré L’heure de se réveiller arrive Le soleil se lève, tout comme son indifférence Et, comme d’habitude, il part brouter dans son champ Avec les autres moutons parfaits

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    Pétales bleus de la rose de l’aube Pétales bleus de la rose de l’aube acceptez les agissements de ma plume. Si je cours si tôt, ce n’est pas pour vous remuer. Apollon me tire de vos cotés, mais ne me donne guère de leçons. Quand j’aurai fini, nous irons ensemble sur les collines, au-dessus de la mer où le vent d’automne caressera nos visages baignés de lumière. C’est là-bas, pièce par pièce que nous regarderons ce puzzle. Et quand les bateaux quitteront le port, nous partirons, nous aussi, par le chemin de la falaise que nous connaissons si bien. Mais maintenant, ma fleur, patience, dormez…

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    Sale type Le long le fleuve d’une jeunesse perdue engloutie dans la boue jusqu’aux hanches de journées remplies de sens Ce n’est qu’avec toi, sale type, poussière de charbon, que j’ai aperçu la lampe d’un autre tunnel. L’or noir du temps qui file, le temps immobile Mangeur de pierres, tombé d’une falaise lointaine ton cri, on l’entend d’ici ton cri nous assaillit de coups de vérité

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