Arcadia est une communauté hippie des années 1960 qui se veut une famille élargie, accueillante et libertaire. Mais l'utopie cache une face plus sombre : les parents négligent les enfants, la drogue domine les esprits. Il ne reste plus rien des idéaux des premiers jours.

Ridley grandit au sein de ce monde fermé sur lui-même, et il y reste jusqu'à l'implosion de la communauté. Comment se construire hors d'Arcadia ? Comment supporter les immeubles new-yorkais, gagner sa vie, devenir père et accepter le réel ? Dans ce roman initiatique, Lauren Groff retrace le destin d'un jeune homme qui doit se défaire de ses illusions, sans oublier de poursuivre inlassablement le bonheur.

Arcadia

« Elle sort de la forêt seule sur son cheval. Âgée de dix-sept ans, dans la froide bruine de mars, Marie, qui vient de France. »Que disent les livres d'histoire sur Marie de France ? Qu'elle est la première femme de lettres à écrire en français. Pourtant, sa vie reste un mystère. Matrix lève le voile sur ce destin hors du commun. Expulsée de la cour par Aliénor d'Aquitaine, la « bâtarde au sang royal » est contrainte à l'exil dans une abbaye d'Angleterre. Loin de la détruire, cette mise à l'écart suscite chez elle une révélation : elle se vouera dès lors à la poursuite de ses idéaux, à sa passion du texte et des mots. Dans un monde abîmé par la violence, elle incarne la pureté, transcendant les obstacles grâce à la sororité. Moderne, frondeuse et habitée par une grande puissance créative, Marie de France devient l'héroïne absolue, le symbole des luttes d'émancipation bien avant que le mot « féminisme » existe. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Carine Chichereau.

Matrix

Une panthère rôde, un ouragan se déclare, deux petites filles sont abandonnées sur une île... derrière le paysage de carte postale, la faune et la flore parfois hostiles de la Floride influent sur le destin des personnages de ce recueil. Mais Lauren Groff semble vouloir nous dire autre chose : les menaces les plus dangereuses, et les perturbations les plus puissantes viennent moins de l'extérieur que des recoins les plus isolés de notre intimité.

Floride

De retour à Templeton, Willie va de découverte en découverte. Tandis que le village est chamboulé par l'apparition d'un monstre dans le lac de Glimmerglass, sa mère lui révèle un terrible secret. La jeune femme poursuit alors la fabuleuse histoire de ses ancêtres et plonge dans un passé tumultueux au rythme des légendes et des souvenirs familiaux. Les monstres ne sont pas toujours ceux que l'on croit...

Les monstres de Templeton

Tout n'est pas si facile dans l'" État ensoleillé " qu'est la Floride. Derrière les images de carte postale se cachent des situations souvent ambigües comme l'attestent les nouvelles de ce recueil.
On y croise une famille dont la vie se voit brutalement perturbée par la présence hypothétique d'une panthère, une femme qui, durant une tempête, reçoit la visite de fantômes venus de son passé, deux petites filles abandonnées sur une île qui doivent réinventer leur vie à l'état sauvage, une écrivaine floridienne de passage en Normandie pour écrire sur Maupassant, ou encore une femme qui décide soudain de changer de vie et de devenir vagabonde...
La faune et la flore, les ouragans déchaînés propres à la Floride influent sur le destin de tous ces personnages. Mais Lauren Groff semble nous dire ceci : les menaces les plus dangereuses, et les perturbations les plus puissantes viennent rarement de l'extérieur, mais des recoins les plus isolés de notre intimité.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Carine Chichereau.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Carine Chichereau. 

" Le mariage est un tissu de mensonges. Gentils, pour la plupart. D'omissions. Si tu devais exprimer ce que tu penses au quotidien de ton conjoint, tu réduirais tout en miettes. Elle n'a jamais menti. Elle s'est contentée de ne pas en parler. " 

Ils se rencontrent à l'université. Ils se marient très vite. Nous sommes en 1991. À vingt-deux ans, Lotto et Mathilde sont beaux, séduisants, follement amoureux, et semblent promis à un avenir radieux. Dix ans plus tard, Lotto est devenu un dramaturge au succès planétaire, et Mathilde, dans l'ombre, l'a toujours soutenu. Le couple qu'ils forment est l'image-type d'un partenariat réussi. 

 Mais les histoires d'amour parfaites cachent souvent des secrets qu'il vaudrait mieux taire. Au terme de ce roman, la véritable raison d'être de ce couple sans accrocs réserve bien des surprises.

Les Furies

Ridley est l'enfant d'un rêve, premier né d'une communauté hippie des années 1960. Il grandit comme il respire, le monde est son terrain de jeux. Car le monde se finit aux portes d'Arcadia. Respect de la nature, autosuffisance, amour libre : Arcadia se veut une grande famille, chaleureuse et libertaire. Mais la réalité est plus compliquée. Et plus la communauté grandit, plus l'utopie s'éloigne : les parents négligent leurs enfants, la drogue embrume les esprits, les tensions minent l'équilibre des origines. Jusqu'à l'implosion. Hors d'Arcadia, il faudra vivre dans les forêts d'immeubles new-yorkaises, ouvrir les yeux sur les dérives du rêve déchu, gagner sa vie, être père et accepter le réel. Mais l'idéal des commencements, l'amour et la paix, Ridley ne les perdra jamais vraiment, les portera jusque dans le monde, les concrétisera à sa manière, douce et honnête, profondément humaine. Roman d'initiation, fresque puissante, Arcadia trace à travers son héros le destin du rêve américain : de l'éblouissement de la naissance à la clairvoyance idéaliste.

Dans l'ombre de ses héroïnes, la conteuse veille à nous prendre au piège, au hasard des époques et des lieux, de la petite ville pas si tranquille de Templeton au huis clos angoissant d'une ferme française sous l'Occupation. Et l'on traverse ce livre comme on explore une maison inconnue, où chaque pièce recèle un nouveau mystère, chaque histoire une autre demeure. Quelques pages déroulent parfois une vie entière, retraçant les occasions manquées, les regrets des vieux jours que les flammes anciennes ne réchauffent plus; des enfances passent sous la plume, les rêves d'une fillette qui voulait devenir majorette, les complexes d'une lycéenne trop ronde; ou juste un épisode, une amitié vampirisante, l'être aimé qu'on n'a pas pu sauver, une inconnue traversant d'autres vies sans qu'on saisisse son mystère. Creuset d'inventions et de trouvailles, ces Fugues sont une symphonie, un choeur d'une rare puissance.

Fugues ; histoires

Lauren Groff, née le 23 juillet 1978 à Cooperstown dans l'État de New York, est une écrivaine américaine.

Je suis ambivalent au sujet du prix Orange. J'étais vraiment fier d'être présélectionné aux côtés des autres écrivains, que j'admire. Cela dit, je ne sais pas si c'est la meilleure façon de résoudre les problèmes d'inégalité entre les sexes.

L'inégalité entre les sexes dans la révision des livres ne s'améliore pas. Les auteurs masculins obtiennent la majorité de la couverture de la révision et les examinateurs masculins font la majeure partie de l'examen. C'est un peu dévastateur.

J'essaie de ne pas trop réfléchir ou d'être trop impatient, et de laisser le dos de mon cerveau faire son travail mystérieux.

L'intimité totale est un mythe; Cela dit, un type particulier de solitude peut être à la fois beau et fructueux.

Je me sens chanceux. J'adore ça, surtout. Au collège, je l'avais dans mon cœur que je voulais être écrivain, mais je ne voulais en parler à personne. Puis j'ai obtenu mon diplôme et je suis devenu barman à Philadelphie, écrivant pendant la journée. J'étais le pire barman du monde.

Mon enfance était aussi conventionnelle que possible.

Être écrivain signifie que je m'assois dans une pièce sombre (et jolie) de mon garage pendant plusieurs heures par jour, et dans mes moments de vautre, je peux avoir l'impression d'être déjà à l'extérieur de la société, en regardant avec nostalgie.

L'écriture est le sport solitaire des sacs tristes.

Le sexe est un bon point de départ pour tout.

L'idée de légitimité est quelque chose que je suppose que je gère dans ma fiction, et en partie c'est probablement une réponse à mon éducation. Quand je grandissais, j'étais l'enfant du milieu, pathologiquement timide, dans une famille avec un frère aîné très bruyant et opiniâtre, et j'avais l'impression de n'avoir jamais eu le droit de parler. En conséquence, je ne parlais tout simplement pas beaucoup.

J'avais une série d'emplois terribles, tout ce qui me permettrait d'écrire pendant quatre heures pendant la journée. Pendant ce temps, j'ai écrit trois romans - qui étaient tous extraordinairement pauvres. J'ai décidé après ça d'aller chercher mon MFA.

En ce moment qui fleurit et s'estompe en passant, il suffit, et tout va bien dans le monde.

Je veux être identifié comme un écrivain, pas comme un écrivain du Sud, pas une femme écrivaine, pas comme une femme de tel ou de cet endroit, mais malheureusement, cela ne se produit pas toujours.

Lire sur l'utopie et finalement créer des personnages avec leurs propres ambitions utopiques, c'est la façon dont j'ai appris à vivre en étant une personne enceinte, pour éviter le sentiment de catastrophe naissante. Vous amenez une personne dans ce monde surpeuplé, sachant qu'ils vont un jour mourir et que vous ne pouvez rien y faire.

Je suis une personne assaillie de peurs, et l'une de mes craintes est que cette chose que j'écrirai pendant cinq ans ne fonctionnera pas. Et la probabilité, bien sûr, est que ce ne sera pas - et c'est bien.

Dès que vous publiez un livre et que le lecteur le lit, ils font une extension de votre cerveau avec leur cerveau.

Le problème est que l'Amérique devient une utopie accessible uniquement à certaines personnes. D'autres sont piétinés. C'est peut-être un problème de taille. Robin Dunbar, un anthropologue, a une fois donné le nombre idéal d'une communauté donnée comme 148. Cela me semble juste. Il y a quelque chose d'idéaliste à ce sujet - dans un groupe de 148 personnes que vous pouvez connaître tout le monde.

Bien que je connaisse certaines femmes qui sont étonnamment optimistes lorsqu'elles sont enceintes, je me dissolve en un gâchis total. Ce qui semble normalement robuste devient fragile: l'économie, le climat, le contrat social de base de l'humanité.

Qui, au milieu de la passion, est vigilant contre la maladie? Qui écoute les rapports de populations récemment décimées en Espagne, en Inde, Bora Bora, lorsque de nouvelles lèvres, langues et poèmes remplissent le monde?

Pendant l'écriture, les écrivains vivent à l'intérieur d'un personnage ou d'un personnage, et lorsque le livre entre dans le monde, les écrivains vivent à l'intérieur du lecteur. C'est plus que la connexion.

C'est plus comme si j'écris plusieurs premiers brouillons, manuscrits. Donc, avec mon premier roman, j'ai écrit des brouillons entiers de différents points de vue. Il existe différentes versions de ce roman dans un tiroir sur des draps à feuilles lâches. Je ne regarderai même pas le premier projet pendant que j'écris la seconde, et je ne regarderai pas le second avant d'écrire le troisième.

Je suis écrivain, pas un acteur. Je veux écrire plutôt que jouer. J'ai hâte de disparaître pendant un moment.

Si vous regardez les expériences communautaires en général pendant un certain temps, vous trouverez beaucoup d'horreurs: enfants violés, esclavage sexuel, expériences d'eugénisme, encore et encore.

Notre impulsion humaine est de tout contrôler, mais la fiction me semble être de permettre un élément de mystère dans le texte.

Les plus grands textes, je pense, éblouissent d'abord, puis avec une relecture prudente, ils instruisent. J'ai appris plus de Virginia Woolf que je ne sais même comment articuler.

C'est merveilleux que rien de ce que vous écrivez ne soit jamais aussi beau que ce qui est dans votre tête, car cet écart est l'endroit où l'art peut entrer et commencer à étirer ses membres.

Je ne marcherai pas sous échafaudage ou sous les échelles. Je porte des choses comme un joueur de baseball porte des choses qui sont censées avoir de la chance. Je suis superstitieux à propos de tout.

Je suis une personne anxieuse en général, mais quelque chose d'être enceinte et d'attendre la sortie de mon premier livre, The Monsters of Templeton, a fait de moi une personne inquiet folle. Je n'ai pas dormi la nuit. J'ai fini par dormir toute la journée. D'une manière étrange, j'avais l'impression que le monde allait se terminer. Je me suis parfois retrouvé si profondément déprimé que j'ai commencé à lire sur le bonheur, et cela m'a emmené dans des livres sur l'idéalisme et l'utopie. La lecture de livres sur des personnes qui ont essayé de construire des sociétés utopiques de différentes types m'ont donné une sorte de lifting.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lauren_Groff

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