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Louis Ménard

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Poésies

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    Louis Ménard

    @louisMenard

    Initiation Du haut du ciel profond, vers le monde agité, S’abaissent les regards des âmes éternelles : Elles sentent monter de la terre vers elles L’ivresse de la vie et de la volupté ; Les effluves d’en bas leur dessèchent les ailes, Et, tombant de l’éther et du cercle lacté, Elles boivent, avec l’oubli du ciel quitté, Le poison du désir dans les coupes mortelles. Pourtant, dans leur exil, un reflet du ciel bleu Les remplit du dégoût des choses passagères ; Mais c’est par la douleur qu’on franchit les sept sphères ; L’initiation, qui fait de l’homme un dieu, La mort en tient les clefs ; le sacrifice épure, Et le sang rédempteur lave toute souillure.

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    Louis Ménard

    @louisMenard

    L’idéal Je ne voudrais rien des choses possibles ; Il n’est rien à mes yeux qui mérite un désir. Mon ciel est plus loin que les cieux visibles, Et mon coeur est plus mort que le coeur d’un fakir. Je ne puis aimer les femmes réelles : L’idéal entre nous ouvre ses profondeurs. L’abîme infini me sépare d’elles, Et j’adore des Dieux qui ne sont pas les leurs. Il faudrait avoir sa vierge sculptée Comme Pygmalion, et retrouver le feu Qu’au char du soleil ravit Prométhée : Pour incarner son rêve, il faudrait être un Dieu. Dans les gais printemps, la jeunesse dore Les plus âpres sentiers de ses ardents rayons ; Mais plus tard, qui peut rallumer encore Le soleil éclipsé de ses illusions ? Les rêves s’en vont avec l’espérance ; N’importe : marchons seul, comme il convient aux forts. Sans peur, sans regrets, montons en silence Vers la sphère sereine et calme où sont les morts. Grande Nuit, principe et terme des choses, Béni soit ton sommeil où tout va s’engloutir ; Ô Nuit ! sauve-moi des métempsycoses, Reprends-moi dans ton sein, j’ai mal fait d’en sortir.

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    Louis Ménard

    @louisMenard

    Nirvana L’universel désir guette comme une proie Le troupeau des vivants ; tous viennent tour à tour À sa flamme brûler leurs ailes, comme, autour D’une lampe, l’essaim des phalènes tournoie. Heureux qui sans regret, sans espoir, sans amour, Tranquille et connaissant le fond de toute joie, Marche en paix dans la droite et véritable voie, Dédaigneux de la vie et des plaisirs d’un jour ! Néant divin, je suis plein du dégoût des choses ; Las de l’illusion et des métempsycoses, J’implore ton sommeil sans rêve ; absorbe-moi, Lieu des trois mondes, source et fin des existences, Seul vrai, seul immobile au sein des apparences ; Tout est dans toi, tout sort de toi, tout rentre en toi !

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    Louis Ménard

    @louisMenard

    Résignation C’est une pauvre vieille, humble, le dos voûté. Autrefois on l’aimait, on s’est tué pour elle. Qui sait ? Peut-être un jour tu seras regretté De celle qui dit non, maintenant qu’elle est belle. Elle aussi vieillira, puis l’ombre universelle La noîra, comme toi, dans son immensité. Il faut que les grands dieux, pour leur oeuvre éternelle, Reprennent le bonheur qu’ils nous avaient prêté. Nous sommes trop petits dans l’ensemble des choses ; La nature mûrit ses blés, fleurit ses roses Et dédaigne nos voeux, nos regrets, nos efforts. Attendons, résignés, la fin des heures lentes ; Les étoiles, là-haut, roulent indifférentes ; Qu’elles versent l’oubli sur nous ; heureux les morts !

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