Avril 1975. L'armée de Pol Pot envahit Phnom Penh, mettant un terme brutal à l'enfance de Loung Ung. D'origine chinoise, la petite fille a grandi dans un milieu privilégié, entourée de six frères et soeurs. La famille quitte la capitale en toute hâte et erre de village en village, se faisant passer pour des paysans analphabètes, avant d'être contraints de se séparer, sans espoir de retrouvailles. Enrôlée en tant qu'"enfant-soldat", la fillette connaîtra la famine, la torture, les camps de travail et toutes les humiliations engendrées par le totalitarisme. Son témoignage nous plonge au coeur d'une des plus grandes tragédies du XXe siècle, qui a décimé plus d'un quart de la population cambodgienne.

D'abord, ils ont tué mon père

From a childhood survivor of the Camdodian genocide under the regime of Pol Pot, this is a riveting narrative of war crimes and desperate actions, the unnerving strength of a small girl and her family, and their triumph of spirit.One of seven children of a high-ranking government official, Loung Ung lived a privileged life in the Cambodian capital of Phnom Penh until the age of five. Then, in April 1975, Pol Pot's Khmer Rouge army stormed into the city, forcing Ung's family to flee and, eventually, to disperse. Loung was trained as a child soldier in a work camp for orphans, her siblings were sent to labor camps, and those who survived the horrors would not be reunited until the Khmer Rouge was destroyed.Harrowing yet hopeful, Loung's powerful story is an unforgettable account of a family shaken and shattered, yet miraculously sustained by courage and love in the face of unspeakable brutality.

D'abord ils ont tué mon père

En Amérique, il y a un dicton selon lequel les enfants doivent être vus et non entendus, .. Au Cambodge, les enfants ne devraient pas être vus ni entendus parce que vous ne surviriez pas.

J'ai ma thérapie d'écriture. Pour moi, l'écriture et la thérapie d'amis sont un voyage interne où vous allez en profondeur, vous réfléchissez, vous essayez de guérir votre enfant intérieur. Mais en tant que militant, il y a la thérapie extérieure et large, où vous vous rendez compte à un certain moment que parler de vous devient ennuyeux. Et c'est aussi malsain d'être tellement en vous. À un moment donné, vous devez être en mesure de regarder le problème et de dire: "Ce n'est pas à propos de vous. Il s'agit d'une culture, d'un peuple, d'une nation, d'une famille."

J'ai six ans et au lieu de célébrer avec des gâteaux d'anniversaire, je mâche un morceau de charbon de bois.

Pour tous les survivants, je veux qu'ils sachent que nous sommes plus forts et plus résilients que nous ne le savions. Nous avons survécu, cela devrait être suffisant, mais ce n'est pas le cas. Nous devons travailler dur pour redevenir entier, pour remplir notre âme d'amour et d'inspiration, de vivre la vie qui nous était destinée avant qu'elle ne soit perturbée par la guerre et les horreurs, et aider à reconstruire un monde mieux que celui que nous avions juste gauche.

De 1975 à 1979 - grâce à l'exécution, à la famine, à la maladie et au travail forcé - le Khmer Rouge a systématiquement tué environ deux millions de Cambodgiens, près d'un quart de la population du pays.

Quand je suis arrivé en Amérique, même si j'avais laissé la guerre physiquement loin derrière, dans mon esprit, les soldats poursuivaient toujours de me tuer, mon estomac avait toujours faim et ma peur et ma méfiance m'ont empêché d'ouvrir de nouvelles amitiés. Je pensais que la guerre était terminée lorsque j'ai quitté le Cambodge, mais je me rends compte maintenant que pour les survivants et toutes les personnes impliquées, la guerre n'est jamais terminée simplement parce que les armes sont devenues silencieuses.

Je pense que vivant en Occident, nous vivons dans une culture où tout le monde s'efforce de perfection, que ce soit dans le corps, la santé, l'esprit, la peau, les cheveux, les ongles. Le bonheur parfait serait un état constant de bonheur, qui n'existe pas. En grandissant et en passant par la perte que j'ai traversée, je n'ai jamais eu un moment où je pensais qu'un état constant de bonheur était possible. Au lieu de cela, j'ai essayé de créer de nombreux moments. Mais, je ne savais pas comment y arriver. En raison de ce que j'ai vécu, j'ai une tendance naturelle à l'obscurité. Bien que cela puisse également être dans mon ADN.

Le courage, c'est quand vous osez être vous-même, de toutes les manières que vous voulez être - de ne pas avoir peur, de le faire.

Quand j'approche un âge plus mature, je ne vais pas vivre en Amérique. Visitant ma grand-mère, à l'âge de 94 ans, ce qui est une très longue vie au Cambodge, j'ai vu à quel point il était important qu'elle soit dans une communauté avec mes sœurs, mes frères et tous les petits-enfants étaient tellement impliqués dans sa vie. J'ai beaucoup plus aimé cette expérience que de visiter les grands-parents de ma belle-sœur dans une maison de soins infirmiers. Il s'agit de regarder une communauté à travers votre fenêtre par rapport à faire partie d'une communauté qui est vivante, qui est jeune et ancienne et affamé et malodorante et bruyante, où tout est vibrant et coloré.

Pour moi, choisir le bonheur doit être quelque chose qui est conscient, un choix, quelque chose sur lequel j'agis. Et je pense que c'est quelque chose de vraiment difficile dans une société où il y a ce mensonge qu'il y a du soleil partout et tout ce que vous avez à faire est de vous accrocher. Nous sommes des combodiens une culture si optimiste, mais parfois nous devons travailler beaucoup plus dur pour le trouver.

Choisir le bonheur est une chose effrayante. Choisir l'amour est une chose effrayante. Quand j'étais dans la guerre, non seulement je n'avais pas de voix, mais je devais me faire entendre, pas être vu, devenir stupide, muet, aveugle, invisible, juste pour que je puisse survivre. Lorsque vous tombez amoureux, vous devenez vivant, tout d'un coup vous chantez. Pour moi, il y avait une crainte que la personne que j'aime me quitte un jour, que ce soit par leur propre choix ou qu'ils mourraient. Comment j'allais survivre à cela? Choisir l'amour et le bonheur, c'est savoir que la vie continue. Je devais le croire.

En parlant de génocide aux gens, j'ai l'opportunité de me racheter. J'ai eu la chance de faire quelque chose qui me vaut d'être en vie... Plus j'en parle aux gens, moins les cauchemars me hantent.

Le vote n'est pas seulement notre droit, c'est notre pouvoir. Lorsque nous votons, nous reprenons notre pouvoir de choisir, de parler et de se tenir avec ceux qui nous soutiennent et nous les soutiennent.

Dans mon cœur, je connais la vérité, mais mon esprit ne peut pas accepter la réalité de ce que tout cela signifie.

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