Publié en allemand en 1934, Genèse et développement d'un fait scientifique est l'un des textes les plus importants jamais écrits en épistémologie. Avec lui, Fleck inaugure ce qu'on appelle aujourd'hui la sociologie ou l'histoire sociale des sciences et entreprend d'élaborer une théorie de la connaissance qui sera reprise dans les années 60-70 par Thomas Kuhn. A partir du cas idéalement complexe de l'histoire de la syphilis et, plus particulièrement, de la « réaction » de Wassermann, Ludwik Fleck élabore une vision extrêmement originale de l'activité de recherche et de la production de nouveaux savoirs scientifiques. Fort de sa propre expérience de bactériologiste et d'immunologiste, Fleck montre que les « faits scientifiques » sont construits par des groupes de scientifiques qui définissent autant de « collectifs de pensée ». Chaque collectif possède un « style de pensée » spécifique, avec des normes, une conceptualité et des pratiques particulières. Fleck s'intéresse au fonctionnement du collectif, à l'incommensurabilité des faits scientifiques produits par différents collectifs, aux conséquences de cette incommensurabilité, ainsi qu'aux transformations des styles de pensée. La pensée riche et complexe qu'il propose intègre des analyses qui, portant aussi bien sur la psychologie des chercheurs que sur leurs techniques matérielles ou sociales, s'intéressant à la recherche médicale comme aux conditions de l'élaboration d'une théorie de la connaissance, rendent compte de la réalité de la production des savoirs scientifiques au moment où émergent les technosciences.

Genèse et développement d'un fait scientifique

Publié en allemand en 1934, Genèse et développement d'un fait scientifique est l'un des textes les plus importants jamais écrit en épistémologie. Avec lui, Ludwik Fleck (1896-1961) inaugure ce qu'on appelle aujourd'hui la sociologie ou l'histoire sociale des sciences et entreprend d'élaborer une théorie de la connaissance qui sera reprise dans les années 1960-1970 par Thomas Kuhn. À partir du cas idéalement complexe de l'histoire de la syphilis et, plus particulièrement, de la «réaction» de Wassermann, l'auteur élabore une vision extrêmement originale de l'activité de recherche et de la production de nouveaux savoirs scientifiques. Fort de sa propre expérience de bactériologiste et d'immunologiste, Fleck montre que les «faits scientifiques» sont construits par des groupes de scientifiques qui définissent autant de «collectifs de pensée». Chaque collectif possède un «style de pensée» spécifique, avec des normes, une conceptualité et des pratiques particulières. Fleck s'intéresse au fonctionnement du collectif, à l'incommensurabilité des faits scientifiques produits par différents collectifs, aux conséquences de cette incommensurabilité, ainsi qu'aux transformations des styles de pensée. La pensée riche et complexe qu'il propose intègre des analyses qui, portant aussi bien sur la psychologie des chercheurs que sur leurs techniques matérielles ou sociales, s'intéressant à la recherche médicale comme aux conditions de l'élaboration d'une théorie de la connaissance, rendent compte de la réalité de la production des savoirs scientifiques au moment où émergent les technosciences.

Publié en allemand en 1934, Genèse et développement d'un fait scientifique est l'un des textes les plus importants jamais écrits en épistémologie.
Avec lui, Fleck inaugure ce qu'on appelle aujourd'hui la sociologie ou l'histoire sociale des sciences et entreprend d'élaborer une théorie de la connaissance qui sera reprise dans les années 60-70 par Thomas Kuhn.
A partir du cas idéalement complexe de l'histoire de la syphilis et, plus particulièrement, de la « réaction » de Wassermann, Ludwik Fleck élabore une vision extrêmement originale de l'activité de recherche et de la production de nouveaux savoirs scientifiques.
Fort de sa propre expérience de bactériologiste et d'immunologiste, Fleck montre que les « faits scientifiques » sont construits par des groupes de scientifiques qui définissent autant de « collectifs de pensée ». Chaque collectif possède un « style de pensée » spécifique, avec des normes, une conceptualité et des pratiques particulières. Fleck s'intéresse au fonctionnement du collectif, à l'incommensurabilité des faits scientifiques produits par différents collectifs, aux conséquences de cette incommensurabilité, ainsi qu'aux transformations des styles de pensée.
La pensée riche et complexe qu'il propose intègre des analyses qui, portant aussi bien sur la psychologie des chercheurs que sur leurs techniques matérielles ou sociales, s'intéressant à la recherche médicale comme aux conditions de l'élaboration d'une théorie de la connaissance, rendent compte de la réalité de la production des savoirs scientifiques au moment où émergent les technosciences.

Si nous définissons la «pensée collective» comme une communauté de personnes qui échangent mutuellement des idées ou maintenaient une interaction intellectuelle, nous trouverons par implication qu'il fournit également le «transporteur» spécial pour le développement historique de tout domaine de pensée, ainsi que pour la donnée donnée stock de connaissances et de niveau de culture. Nous avons désigné le style de pensée.

L'état actuel de la connaissance reste vague lorsque l'histoire n'est pas prise en compte, tout comme l'histoire reste vague sans connaissance substantielle de l'état actuel.

L'individu au sein du collectif n'est jamais, ou presque jamais conscient du style de pensée dominant, qui exerce presque toujours une force absolument compulsive sur sa pensée et avec laquelle il n'est pas possible d'être en variance.

La cognition modifie le connaisseur afin de l'adapter harmonieusement à ses connaissances acquises.

La cognition n'est ... pas un processus individuel d'une «conscience particulière» théorique. C'est plutôt le résultat d'une activité sociale, car le stock de connaissances existant dépasse la plage disponible pour une personne.

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