Tu te mens à toi-même, même avec ta sincérité dégoûtante, parce que, même ça, ce n'est pas vrai, tu n'es pas si atroce que tu le dis. Mais console-toi : personne ne ment vraiment tout à fait. On cherche tous à donner le change, aux autres et à nous-mêmes ! Au centre de la pièce, "l'Inconnue", une danseuse de cabaret, qui serait une jeune mariée portée disparue à la fin du conflit mondial au nord de l'Italie. Mais est-ce bien elle, cette femme qui semble vouloir oublier son passé dans une vie de débauche ? Imposture ou amnésie traumatique ? Opportunisme de celui qui, veuf, aurait été dépossédé des biens de sa femme ? Mi-drame policier, mi-fable existentielle, Comme tu me veux est aussi une pièce sur fond de ruine et de désastre, située dans une Europe au bord d'un nouveau naufrage.

Comme tu me veux

Fin du XIXe siècle : Adriana Braggi, veuve depuis ses vingt-deux ans, vit cloîtrée, avec ses deux fils, chez frère de son mari décédé, dans une grande maison austère d'un bourg italien "aux mours rigoureuses". À la suite d'un important malaise, son médecin l'incite à partir à Palerme consulter un spécialiste. Son beau-frère va faire avec elle le voyage qui, faisant voler en éclats les barrières de son environnement, se révèle un enchantement, mais distille aussi un poison mordant : qu'il est cruel de découvrir le monde si tard ! À Palerme, le médecin lui annonce qu'elle va mourir. Son beau-frère décide alors de lui faire poursuivre le voyage. Ils visitent Naples, Milan, Venise. et découvrent l'attachement qui les lie. Découverte du monde et de soi, de ses sentiments les plus enfouis, ce voyage offre à Adriana, au seuil de la mort, l'existence dont elle rêvait sans le savoir. 

"Alors qu'elle voyait, entre les voitures, au travers de la lueur d'or, le bruissement de la foule bruyante, [...] les éclaboussures colorées, telles des pierres précieuses, des vitrines, des enseignes, [...] elle sentit la vie, la vie, uniquement la vie faire irruption en trombe dans son âme, par tous ses sens bouleversés et exaltés comme une divine ébriété ; elle n'éprouva aucune angoisse, pas la moindre pensée, même fugitive, ne lui traversa l'esprit pour sa mort proche et certaine, pour cette mort qui déjà, pourtant, était en elle." 

L. P. 

("Le Voyage", Mille et une nuit, 1994)

Le Voyage

Luigi Pirandello est un écrivain italien, poète, nouvelliste, romancier et dramaturge, né le 28 juin 1867 à Agrigente en Sicile, durant une épidémie de choléra, et mort à Rome le 10 décembre 1936. Son ouvre a été récompensée du Prix Nobel de littérature en 1934. Extrait : Il y a cent mille façons de perdre la foi. En général, celui qui la perd est convaincu, pendant quelque temps tout au moins, qu'il a gagné quelque chose au change, ne fût-ce que la liberté de dire ou de faire certaines choses qui, jusque-là, ne lui paraissaient pas compatibles avec la religion. Mais quand on n'est pas détourné de sa croyance par la violence des appétits terrestres, mais parce que le calice de l'autel et la fontaine d'eau bénite ne suffisent plus à désaltérer votre âme, ni à l'apaiser, on se persuade moins facilement qu'on a gagné quelque chose au change. C'est tout au plus si, pour ne pas regretter ce qu'on a perdu, on réussit à se persuader qu'en définitive on a renoncé à une chose sans aucune valeur. Tommasino Unzio, en perdant la foi, avait tout perdu, y compris le seul état que son père pouvait lui donner grâce au legs conditionnel d'un vieil oncle ecclésiastique. Son père n'avait pas manqué de le recevoir à coups de poings, à coups de pieds ; il l'avait laissé plusieurs jours au pain et à l'eau, avec accompagnement de reproches et d'injures de tout calibre.

Vieille Sicile

Nel salotto borghese di una cittadina di provincia, oggetto della conversazione è lo strano e misterioso trio da poco arrivato da un paese terremotato della Marsica: il signor Ponza, la moglie, la suocera. Tutti, i componenti della famiglia Agazzi e i loro ospiti, vorrebbero sapere la verità incuriositi dal comportamento anomalo dei tre. La suocera, signora Frola, vive da sola, non entra mai in casa della figlia e non ha ricevuto le signore andate a farle visita. Incalzati, prima la suocera, poi il genero cercano di dare una spiegazione. L'uomo lascia intendere che la vecchia signora sia pazza, lei fa capire che il genero abbia un grave problema. Si indaga, si fa intervenire il prefetto. Ma senza alcun risultato. Nel paese terremotato tutto è andato distrutto, non resta niente che possa testimoniare la loro identità. Tutti si affannano alla ricerca della verità tranne lo scettico cognato Laudisi che sostiene l'impossibilità a conoscere la verità assoluta. Solo la moglie, signora Ponza, sembra poter dirimere la questione ed ella apparirà infine, velata.

Così è (se vi pare)

La pièce se déroule à Costanova, dans l'appartement de Leopoldo Paroni, «leader» du parti républicain et directeur du journal la «Voix du Peuple». Étendu sur un canapé, Luca Fazio, visiblement malade, reste immobile dans l'obscurité. De la salle de rédaction parviennent les vociférations de Paroni et des rédacteurs de la «Voix du Peuple». Se présente alors un commis voyageur… Portrait cynique d'une presse politique sans conscience.

Un imbécile

Ces nouvelles ont été choisies à dessein pour dévoiler un aspect inconnu de Pirandello, un Pirandello régionaliste, tout nourri du folklore de son île, hanté par les récits entendus dans son enfance - légendes garibaldiennes, évocations de brigands. La Sicile de Pirandello se réduit d'ailleurs à un coin bien localisé, son pays natal, le pays d'Agrigente, son port, ses soufrières, sa campagne semi-tropicale, ses populations croupissant dans la misère, la superstition et l'ignorance séculaires, entretenues par le régime des Bourbons et des prêtres. Ce qu'on trouvera dans ce recueil, à travers la variété des images et du ton, c'est donc l'atmosphère et comme la sensation charnelle de cette «Vieille Sicile», base solide et point de départ de toute l'oeuvre pirandellienne.

«Et pourquoi, me dis-je, ne pas représenter le cas, neuf entre tous, d'un auteur qui se refuse à faire vivre des personnages à lui, nés vivants de son imagination, et celui de ces personnages qui, ayant désormais la vie infuse en eux, ne se résignent pas à demeurer exclus du monde de l'art ? Eh bien, alors, soit, laissons-les aller là où d'habitude vont les personnages de théâtre pour avoir une vie : sur la scène. Et voyons ce qu'il en adviendra.» Préface de 1925 La plus célèbre pièce du grand dramaturge italien Luigi Pirandello.

Six personnages en quête d'auteur

L'etau je reve ; mais peut-etre pas

4 nouvelles italiennes classiques, sur des femmes de l'Italie du Sud.
Les nouvelles présentées dans ce recueil, exception faite de celle de Pirandello, appartiennent au sens large au courant réaliste du vérisme qui s'est imposé à la fin du XIXe siècle, notamment dans l'aire culturelle méridionale. Les quatre auteurs et autrices appartiennent en effet à différentes régions du Mezzogiorno : Grazia Deledda (" La porta chiusa " dans Chiaroscuro (1912) pour la Sardaigne, Luigi Pirandello (" Il viaggio " dans Novelle per un anno (1922-1937) et Federico De Roberto (" Il rosario " dans Processi verbali (1888) pour la Sicile et Matilde Serao (" Donna Caterina e Donna Concetta " dans Il paese di Cuccagna (1891) pour Naples.

Femmes de l'Italie méridionale

Luigi Pirandello est un écrivain italien, poète, nouvelliste, romancier et dramaturge, né le 28 juin 1867 à Agrigente en Sicile au lieu-dit « Caos », entre Agrigente et Porto Empedocle, durant une épidémie de choléra, et mort le 10 décembre 1936 à Rome. Son œuvre a été récompensée du prix Nobel de littérature en 1934.

Un fait est comme un sac : il ne tient pas debout s'il est vide. Pour qu'il tienne debout, il faut d'abord y mettre toutes les raisons et tous les sentiments qui en sont à l'origine.

Nous traversons la vie sur la bête en nous. Battez l'animal, mais vous ne pouvez pas y faire réfléchir.

Femme - Par exemple, regardez son cas! Elle tourne des regards invitants sur vous. Vous la saisissez. A peine se sent-elle à votre portée qu'elle ferme les yeux. C'est un signe de sa mission, le signe par lequel elle dit à l'homme: "Ablignez-vous, car je suis aveugle."

Il y a quelqu'un qui vit ma vie. Et je ne sais rien de lui.

Tout ce que je dis, c'est qu'il faut montrer du respect pour ce que les autres voient avec leurs yeux et ressentent avec leurs doigts, même si c'est exactement le contraire.

Voici un morceau de terre. Si vous le regardez et ne faisant rien, que donne la Terre? Rien. Comme une femme.

Aucun de nous ne peut mentir ou faire semblant. Nous sommes tous fixés de bonne foi en un certain concept de nous-mêmes.

Je me présente à vous sous une forme adaptée à la relation que je souhaite réaliser avec vous.

Le quiproquo, c'est d'abord la vie même qui en est un, et le plus compliqué de tous.

Dès que l'on est né, on commence à mourir.

La nature utilise l'imagination humaine pour soulever son travail de création à des niveaux encore plus élevés.

Quelle que soit la réalité aujourd'hui, quoi que vous touchez et croyez et cela vous semble réel pour vous aujourd'hui, sera - comme la réalité d'hier - une illusion demain.

La vie est un morceau de bouffonnerie très triste, parce que nous avons .. la nécessité de nous tromper en continu par la création spontanée d'une réalité .. qui, de temps en temps, se révèle vaine et illusoire.

Celui qui a la chance de naître un personnage peut rire même à la mort. Parce qu'un personnage ne mourra jamais! Un homme mourra, un écrivain, l'instrument de la création: mais ce qu'il a créé ne mourra jamais!

L'homme ne raisonne jamais autant et devient aussi introspectif que quand il en souffre; Puisqu'il est impatient de se rendre à la cause de ses souffrances, d'apprendre qui les a produits et que ce soit juste ou injuste qu'il devrait les supporter.

Mon opinion est une vue que je tiens jusqu'à ... eh bien, jusqu'à ce que je trouve quelque chose qui le change.

Faire semblant est une vertu. Si vous ne pouvez pas prétendre, vous ne pouvez pas être roi.

Vous ne devez pas non plus compter trop sur votre réalité car vous le ressentez aujourd'hui, car comme hier, cela peut s'avérer une illusion pour vous demain.

Les faits sont à blâmer, mon ami. Nous sommes tous emprisonnés par des faits: je suis né, j'existe.

Nous nous construisons inévitablement. Laisse-moi expliquer. J'entre dans cette maison et immédiatement je deviens ce que je dois devenir, ce que je peux devenir: je me construis moi-même. Autrement dit, je me présente à vous sous une forme adaptée à la relation que je souhaite réaliser avec vous. Et, bien sûr, vous faites de même avec moi.

L'histoire de l'humanité est l'histoire des idées.

Les fantômes en général ne sont rien de plus que des troubles insignifiants de l'esprit; Images que nous ne pouvons pas contenir dans les limites du sommeil.

La femme est plus généreuse que l'homme, et elle ne s'attache pas seulement, comme celui-ci, à la beauté extérieure.

Personnellement, je ne donne pas de rap pour les documents; car la vérité à mes yeux n'est pas en eux mais dans l'esprit.

Il est beaucoup plus facile d'être un héros qu'un gentleman.

Malheur à celui qui ne sait pas porter son masque, qu'il soit roi ou pape!

Le drame est l'action, monsieur, l'action et non confondue la philosophie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Luigi_Pirandello

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