Le rôle de l’écrivain consiste à sonder les ténèbres et par-dessus tout à dire la vérité. J’ai écrit ce roman motivé par ma colère contre les fausses utopies qui asservissent et infantilisent la Chine depuis 1949. « Mélangeant fiction et réalité, le nouveau roman de Ma Jian dresse le portrait de la Chine d’aujourd’hui livrée au «rêve chinois» du président Xi Jinping et à l’amnésie imposée par l’Etat.Sous les allures d’une fable cruelle, l’auteur dévoile l’une des facettes les plus implacables de la tyrannie qui consiste à tenter d’effacer la mémoire, à éradiquer tout événement passé qui pourrait gêner la marche du pouvoir. Un chef-d’oeuvre de subversion et de drôlerie.

China Dream

Every week, a writer of political propaganda and a professional blood donor meet for dinner. They are unlikely friends - one of them tortured by his 'art', the other fat and wealthy from the earthy business of providing spare blood for the citizens of China.Over the course of one especially gastronomic evening, the writer starts to complain about his latest Party commission: the story of an ordinary soldier who sacrifices his life to the revolutionary cause. This is not the novel he wants to write, he tells his friend. Inside his head lives an unwritten book about the people he knows or sees everyday on the streets - people who lives are far more representative of the world in which he lives...

Nouilles chinoises

Beijing, 1990. Chaque semaine, un écrivain à la solde du Parti et un donneur de sang professionnel dînent ensemble. Leur amitié est pourtant des plus improbables : le premier n'a qu'un rêve, entrer dans le Grand Dictionnaire des Auteurs Chinois, tandis que l'autre engraisse et s'enrichit grâce à son travail, qui consiste à aider les entreprises chinoises à fournir leurs quotas de sang. Au cours de l'un de leurs dîners, l'écrivain se plaint de la dernière commande du Parti : raconter l'histoire d'un soldat ordinaire sacrifiant sa vie à la cause révolutionnaire. Car dans sa tête vit un tout autre livre, qui parlerait des gens qu'il croise tous les jours, et dont la vie lui semble bien plus représentative de la Chine qu'il connaît.Écrit dans une langue jubilatoire, Nouilles chinoises est une parabole subversive sur la société chinoise contemporaine, aux frontières de l'absurde, à cheval entre le communisme le plus aride et le capitalisme le plus débridé.

Ma Jian (马建) est un écrivain, poète, photographe, peintre et romancier chinois né à Qingdao le 18 août 1953.

Les Jeux olympiques de Pékin représentent la grande entrée de la Chine sur la scène mondiale et la confirmation de son nouveau statut de superpuissance.

En 1989, j'étais sur la place Tiananmen avec les étudiants, vivant dans leurs tentes de fortune et rejoignant leur chant jubilatoire de l'internationale. Au cours des deux décennies qui ont suivi, chaque fois que je suis revenue, les visions de ces jours semblent revenir avec une persistance croissante.

La poussière rouge était à la fin des années 1980; C'était une période d'espoir en plein essor et d'ouverture et de personnes à la recherche de nouvelles façons.

Les Chinois ont conclu un pacte faustien avec le gouvernement, acceptant les demandes de liberté politique et intellectuelle en échange d'un plus de confort matériel. Ils vivent des vies prospères dans lesquelles toute expression de douleur est interdite.

En février de cette année, je suis retourné en Chine pour rechercher mon prochain livre. Les autorités connaissent les romans qui ont été publiés dans l'Ouest, y compris le dernier, Beijing Coma, sur un étudiant tourné à Tiananmen Square, mais jusqu'à présent m'ont permis de revenir.

Tout ce que j'étais, je porte avec moi, tout ce que j'abrirai en attendant la route à venir.

Les "Trois Royaumes" offrent une panoplie d'itinéraires différents ; chacun peut trouver sa propre voie. Il montre que, parfois, la voie de l'épanouissement ou de la réussite n'est pas la plus évidente. Il faut prendre des détours et des virages pour atteindre un objectif.

Lorsque l'histoire est effacée, les valeurs morales des gens sont également effacées.

La Chine manque complètement de conscience de soi et en tant que personne qui a quitté cette société, j'ai la responsabilité d'écrire à ce sujet comme je le vois.

Je voulais analyser et comprendre comment les Chinois pouvaient avoir leur vie si écrasée par la peur.

Le peuple chinois a été contraint d'oublier le massacre de Tiananmen. Il n'y a pas eu de débat public sur l'événement, aucune excuse officielle. Les médias ne sont pas autorisés à le mentionner. Aujourd'hui encore, les gens sont persécutés et emprisonnés pour diffuser des informations à ce sujet.

Je ne laisserai pas un parti politique me dire comment vivre, quand mourir ou en quoi croire. Nos âmes sont liées à l'univers, mais nous ne pouvons jamais voir le ciel, car notre chair nous attache à la terre et aux gens qui nous entourent . Mais quand les gens autour de vous ont perdu leur volonté d'être libre, alors la Terre devient un enfer.

Quelle que soit la Chine dans laquelle j'étais né, je serais probablement devenu un peintre - j'ai adoré esquisser des portraits quand j'étais enfant et j'ai commencé les cours d'art à l'âge de 7 ans devenir écrivain.

J'essaie de persuader ma famille de passer plus de temps en Chine. Ce n'est pas amusant d'être en exil. Je ne peux même pas comprendre les 26 lettres de base, et encore moins opérer, en anglais. Je pense souvent que même si j'ai trouvé le ciel de la liberté au-dessus de ma tête, j'ai perdu le sol sur lequel je me tiens. J'ai besoin d'être de retour dans ma patrie, où je peux trouver des inspirations.

À première vue, la Chine a remporté les Jeux olympiques. Mais ce n'est pas la Chine qui a gagné, mais le Parti communiste. Le peuple chinois a perdu.

Je crois que les Tibétains devraient avoir le droit de contrôler leur propre destiné et de décider par eux-mêmes s'ils veulent faire partie de la Chine ou non. Mais ce point de vue n'est pas partagé par la plupart des Chinois, ou même par les dirigeants de la plupart des démocraties occidentales. Tant que le Parti communiste est au pouvoir, il y a peu d'espoir pour le Tibet.

J'espère que le gouvernement chinois se rendra compte qu'il est futile de réprimer la liberté d'expression, et que contrairement à ce qu'ils croient qu'ils croient que la force d'un régime n'est pas sa suppression d'une pluralité d'opinions et d'idées, mais en sa qualité et sa volonté d'encourager eux.

La grande qualité des «trois royaumes» est qu'il semble résumer et représenter toutes les facettes de la personnalité chinoise.

Pour devenir conscient de soi, les gens doivent être autorisés à entendre une pluralité d'opinions et à se décider ensuite. Ils doivent être autorisés à dire, écrire et publier ce qu'ils veulent. La liberté d'expression est la plus fondamentale, mais fondamentale, juste. Sans cela, les êtres humains sont réduits en automates.

Ce n'est que lorsque vous êtes conscient du caractère unique du corps individuel de chacun que vous commencerez à avoir une idée de votre propre estime de soi.

Le coma de Pékin m'a pris 10 ans pour terminer.

Lorsque la parole écrite et prononcée est censurée, le paysage urbain devient le seul lien physique d'un pays avec le passé.

Il est d'une importance vitale pour moi, à la fois personnellement et pour mon écriture, de pouvoir retourner librement en Chine, donc être interdit à l'entrée m'a causé une profonde préoccupation et une détresse.

Je suis un écrivain. Être critique est la responsabilité d'un écrivain.

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