Marc-Antoine Girard de Saint-Amant
@marcAntoineGirardDeSaintAmant
L'éte de Rome Quelle étrange chaleur nous vient ici brûler? Sommes-nous transportés sous la zone torride, Ou quelque autre imprudent a-t-il lâché la bride Aux lumineux chevaux qu'on voit étinceler? La terre, en ce climat, contrainte à panteler, Sous l'ardeur des rayons s'entre-fend et se ride; Et tout le champ romain n'est plus qu'un sable aride D'où nulle fraîche humeur ne se peut exhaler. Les furieux regards de l'âpre canicule Forcent même le Tibre à périr comme Hercule, Dessous l'ombrage sec des joncs et des roseaux. Sa qualité de dieu ne l'en saurait défendre Et le vase natal d'où s'écoulent ses eaux Sera l'urne funeste où l'on mettra sa cendre.